Cameroun - Tourisme. Patrimoine : Visites grippées du tourisme

Monique Ngo Mayag | Mutations Vendredi le 12 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les sites jadis très fréquentés connaissent une baisse drastique du taux de fréquentation depuis le début des exactions de la secte Boko Haram.

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Il y a quelques années, le musée royal de Bandjoun, à l’Ouest du Cameroun, affichait quelque 3.000 visiteurs par an au compteur. Aujourd’hui, c’est avec regret qu’Albertin Koupgang, le conservateur et médiateur culturel de ce site touristique, énonce les statistiques actuelles. «Nous sommes actuellement à 2.000 ou 2.600 visites par an. Je crains le pire d’ici la fin de cette année 2015», confie le quinquagénaire. Pour lui, la cause de cette baisse drastique du nombre de touristes est toute trouvée. «Les Occidentaux, qui constituent notre principale clientèle, ont peur de visiter le Cameroun avec le phénomène Boko Haram», déplore le conservateur, devant quelques journalistes camerounais venus en tourisme culturel.

C’est la voix toute aussi empreinte de regrets que Barthélémy Toguo évoque la baisse de visites au musée Bandjoun Station dont il est le promoteur. «Nous sommes connaissons carrément une baisse de 80%. Ce qui veut dire que si nous enregistrions 100 visiteurs par an, nous sommes à 20 visiteurs durant les deux derniers semestres», constate Barthélémy Toguo. Selon le célèbre artiste plasticien, les attaques perpétrées dans la région de l’Extrême-Nord du pays par la secte terroriste Boko Haram est la principale raison de cette chute des chiffres. «Notre clientèle est essentiellement étrangère. Et pour les Blancs, les Français en l’occurrence, c’est tout le Cameroun qui est en guerre. Ils ignorent que c’est tout juste une partie de la région de l’Extrême-Nord qui est touchée par ce phénomène», déplore Barthélémy Toguo. A ce propos, l’on apprend que certains pays européens, en fonction des informations fournies par leurs représentations diplomatiques, ont inscrit le Cameroun sur la liste rouge réservée au pays «à haut risque.»

Morosité

«La France en l’occurrence avait mis le Cameroun entier sur liste rouge. Puis progressivement, ils ont restreint le risque à la partie septentrionale, y compris la région de l’Adamoua.  Actuellement, ils signalent que seule la région de l’Extrême-Nord est à risque», renseigne Serge Eric Epoune, responsable de la communication du ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul). On imagine aisément l’abandon des sites tels que le palais du sultan de Kousseri, la chefferie d’Oudjila, le musée d’art du Mayo-Tsanaga, le palais du Lamidat de Maroua, entre autres lieux touristiques culturels situés dans cette région septentrionale du Cameroun.

Au-delà des exactions de Boko Haram, certains conservateurs de sites touristiques culturels avancent d’autres raisons de la morosité actuelle. Joint au téléphone, Bernard Zeutibeu, directeur de l’Office régional du tourisme dans la région de l’Ouest, évoque un manque de «dynamisme» de certains opérateurs touristiques. «Il faut qu’au niveau des régions, les responsables en charge du tourisme soient plus dynamiques. La décentralisation nous en donne les moyens», martèle-t-il, vantant l’attrait de la région de l’Ouest  en termes d’offres touristiques de «qualité.»

Bernard Zeutibeu souligne que, parallèlement au dynamisme souhaité, la communication ou le marketing touristique est incontournable pour intéresser le public au tourisme camerounais. Il propose des spots télévisés ciblant une potentielle clientèle internationale. «Il s’agit de leur faire comprendre que tout le Cameroun n’est pas en guerre, et d’ôter ainsi les opinions négatives que le public étranger aurait vis-à-vis de notre pays.» Au Mintoul, le responsable de la communication soutient que ces options sont étudiées. Serge Eric Epoune se veut rassurant lorsqu’il évoque les visites répétées des délégations belges pour du «cyclotourisme» ou tourisme à vélo dans les contrées camerounaises.
 

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