En suspendant l’augmentation des prix des boissons alcooliques prévue dans la Loi des finances 2015, le chef de l’État est resté, le temps des fêtes de fin d’année, en phase avec ses compatriotes.

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C’est à partir du 1er janvier que la nouvelle réglementation des prix des bières et boissons spiritueuses devait entrer en vigueur. En effet, la loi de Finances 2015, en son article 142, alinéa 8 nouveau, prévoit : «Pour le cas spécifique des boissons alcooliques, le montant du droit d’accises du taux de 25% ne peut être inférieur à :

    250 Fcfa par litre pour les bières ;
    150 Fcfa par degré d’alcool par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant une teneur en alcool comprise entre 0° et 24° ;
    200 Fcfa par degré d’alcool et par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant une teneur en alcool comprise entre 25° et 50° ;
    250 Fcfa par degré d’alcool et par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant une teneur en alcool supérieure à 50°».

Une disposition réglementaire qui a fait redouter l’augmentation des prix des boissons alcoolisées sur le marché.

Tout de suite après la promulgation de la loi des Finances, des remous se sont fait ressentir un peu partout sur l’étendu du territoire national, annonçant des manifestations pour s’insurger contre la hausse du prix de la bière. C’est le cas de la Ligue camerounaise des consommateurs du président Delor Magellan Kamgain qui, a adopté un slogan : «Touch pas à ma bière». Selon cette association, bière rime avec la paix au Cameroun. En d’autres termes, point de paix sans bière.

Fort heureusement, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, sur haute instruction du chef de l’État, a tôt fait de surseoir à cette mesure. Dans un communiqué publié le 31 décembre dernier, après la réunion tenue dans les services du Premier ministre entre les membres du gouvernement, les sociétés brassicoles, les syndicats de distributeurs et l’association de défense des droits de consommateurs, non seulement le Mincommerce suspend l’augmentation des prix de la bière, liqueurs et spiritueux « jusqu’à nouvel avis », mais également, il met en garde les grossistes et détaillants contre toute tentative de renchérissement de ces produits.

Une situation qui survient alors que les Camerounais n’avaient pas encore digéré la hausse du coût du carburant à la pompe en juillet 2014. Une augmentation qui a porté le prix du taxi de 200 à 250 Fcfa, le jour, et à 300 la nuit. Au demeurant, une autre hausse des prix, surtout de la bière, aurait été «le coup de trop». Ce qui n’aurait pas été sans conséquences sur le climat social. En tout cas, Paul Biya s’est voulu conciliant, en évitant d’être sur deux fronts : contre Boko Haram, aux frontières avec le Nigeria, et contre ses compatriotes, à l’intérieur du pays.

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