Opération Epervier. Kondengui, la misère et le luxe derrière les barreaux

C.L. | Repères Jeudi le 15 Janvier 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La prison centrale de Yaoundé est univers qui regroupe tous les profils. Si les plus misérables se réjouissent des dons comme celui de la Fondation Puene, il y en a qui voguent dans l’aisance malgré la privation de liberté.

ADS


Pour certains anciens hauts commis de l’Etat, être prisonnier attire les regards. Le démenti à cet effet ne viendrait pas d’Inoni Ephraïm, l’ex Premier ministre incarcéré depuis quelque temps à la prison centrale de Yaoundé. Les journalistes et cameramen conviés à la cérémonie de remise de dons à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui le 31 décembre dernier ont épié et immortalisé ses moindres faits et gestes. Le prisonnier se savait-il filmé du balcon de son immeuble carcéral ? Voulait-il tout simplement se mettre volontairement en scène devant les hommes de médias ? Toujours est-il que l’ancien locataire de l’immeuble Etoile a fait plusieurs apparitions avec des apparats vestimentaires différents.

Photographes et cameramen s’en sont donné à cœur joie.

Dans ce décor où la précarité se lit sur les multiples sollicitations de générosité de certains prisonniers dont l’hygiène physique et vestimentaire est sommaire, les apparats de luxe sont bien visibles. Ce n’est pas le lin blanc, bien amidonné de Jean-Baptiste Nguini Effa qui nous démentira. Encore moins celui de Iya Mohammed, ancien directeur général de la Sodécoton. Traduction : ils sont privés de liberté, mais pas de luxe. Dans ce décor qui allie précarité et luxe, l’on peut aisément convier Gervais Mendo Zé et La Voix du Cénacle à prester publiquement, même si cela est resté au stade de la simple annonce.

Mais Jean-Baptiste Nguini Effa, lui, s’acquittera très bien de son rôle de porte-parole des prisonniers en prononçant un speech de remerciement à la donatrice, une dame qu’il connait très bien. Dans le décor, « les prisonniers de luxe » peuvent aisément manquer à l’appel. Ils n’ont pas besoin d’actes de générosité pour survivre en prison, ou de code de procédure pénale pour connaître et défendre leurs droits.

Dons La générosité est donc destinée ici aux nombreux miséreux de la prison, ceux-là qui se battent au quotidien pour la survie, en bravant famine et insalubrité, sans oublier le manque de moyens financiers. Ils n’ont pas toujours la possibilité de s’acquitter des frais de justice.

Une situation que Françoise Puene connaît très bien, pour avoir elle-même été pensionnaire de la prison centrale de Douala. Elle a vu et vécu la misère et la précarité multiformes qui sévissent en milieu carcéral. « Cette expérience m’a conduite, comme bien de milliers de camerounais de tous horizons et de toutes les dimensions, à me familiariser avec le milieu carcéral et à vivre concrètement la réalité de ce monde véritablement à part », affirme Françoise Puene.

En plus, « j’ai pu constater amèrement que dans notre contexte national, la prison est non seulement un haut lieu de l’isolement et l’enfermement, mais rime également avec exclusion, renoncement », conclut la donatrice. La prison est aussi un lieu où l’on perd la dignité. Les détenus de la prison centrale de Yaoundé ont reçu : des codes de procédure pénale, des sacs de riz, des cartons d’huile végétale, des brosses à linge, des cartons de savons, des sacs de sel... La bienfaitrice a également payé les frais de contrainte par corps, des amendes et dépens pour 53 détenus

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS