Madagascar. Madagascar en proie à des émeutes meurtrières, Moscou met en garde ses ressortissants

La Russie s'alarme de la situation «hors de contrôle» à Madagascar, où les manifestations contre les pénuries dégénèrent, faisant au moins 22 morts.
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La crise politique et sociale à Madagascar s’enfonce dans la violence. Alors que l'île est secouée depuis plusieurs jours par des émeutes d'une rare intensité, la communauté internationale commence à exprimer son inquiétude. La Russie, par la voix de sa porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a tiré la sonnette d'alarme lors d'un point de presse retentissant.
"Il n’est pas encore possible de prendre le contrôle de la situation. Il y a des morts et des blessés", a-t-elle déclaré, dressant un constat sans appel de la gravité des événements. Un bilan qui corrobore les informations du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, faisant état d'au moins 22 personnes tuées et plus de 100 blessées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
Le Kremlin recommande l'annulation des voyages
Face à cette instabilité, Moscou a adopté une position claire. L'ambassade de Russie à Antananarivo suit la situation "attentivement" et a émis des recommandations fermes à l'intention de ses citoyens. Les Russes présents sur l'île sont invités à "faire preuve de prudence et d’éviter les lieux de rassemblement". Plus significatif encore, le gouvernement recommande aux touristes de "s’abstenir de leur voyage jusqu’au rétablissement de l’ordre dans le pays", un avertissement qui souligne la défiance des autorités russes vis-à-vis de la capacité du pouvoir malgache à rétablir le calme rapidement.
Colère populaire et défiance politique
La colère qui embrase la Grande Île a pris feu le 25 septembre. À l'origine du mouvement, des coupures d'eau et d'électricité répétées, symptômes d'une crise économique et sociale latente. Rapidement, les manifestations à Antananarivo et dans d'autres grandes villes ont dégénéré, les revendications se radicalisant pour exiger purement et simplement la démission du président Andry Rajoelina et de son gouvernement.
Ce vendredi 29 septembre, le président Rajoelina a tenté de reprendre la main en convoquant une réunion cruciale avec les hauts responsables de l'armée, de la police et de la gendarmerie. Une réunion perçue comme un test de la loyauté des forces de sécurité et de la détermination du chef de l'État à se maintenir au pouvoir.
Alors que le pays retient son souffle, la communauté internationale observe, impuissante, l'escalade de la violence. Les appels au calme se multiplient, mais la demande populaire de changement, elle, ne faiblit pas. La suite des événements dépendra de la réponse du pouvoir à cette colère inédite.
Madagascar Gripped by Deadly Riots, Moscow Issues Travel Warning
Russia Alarms Over "Out of Control" Situation as Protests Against Shortages Turn Violent, Leaving at Least 22 Dead.
The political and social crisis in Madagascar is descending into violence. As the island has been rocked for several days by riots of rare intensity, the international community is beginning to express its concern. Russia, through its foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova, sounded the alarm during a striking press briefing.
"It is not yet possible to take control of the situation. There are deaths and injuries," she stated, delivering an uncompromising assessment of the gravity of the events. This assessment corroborates information from the UN High Commissioner for Human Rights, Volker Türk, who reported at least 22 people killed and more than 100 injured in clashes between protesters and security forces.
The Kremlin Recommends Canceling Travel
Faced with this instability, Moscow has taken a clear stance. The Russian embassy in Antananarivo is monitoring the situation "closely" and has issued firm recommendations to its citizens. Russians present on the island are urged to "exercise caution and avoid crowded places." More significantly, the government recommends that tourists "refrain from traveling until order is restored in the country," a warning that underscores the Russian authorities' distrust of the Malagasy government's ability to quickly restore calm.
Popular Anger and Political Distrust
The anger engulfing the Great Island ignited on September 25. The initial trigger was repeated water and electricity cuts, symptoms of a latent economic and social crisis. Quickly, protests in Antananarivo and other major cities spiraled out of control, with demands radicalizing to outrightly call for the resignation of President Andry Rajoelina and his government.
This Friday, September 29, President Rajoelina attempted to regain control by convening a crucial meeting with senior officials from the army, police, and gendarmerie. A meeting perceived as a test of the security forces' loyalty and the head of state's determination to hold on to power.
As the country holds its breath, the international community watches helplessly as the violence escalates. Calls for calm are multiplying, but the popular demand for change is not abating. The outcome of events will depend on the government's response to this unprecedented anger.
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Didier Cebas K.
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