Cameroun - Sécurité. Malaise à la sécurité présidentielle - Entre dénonciations des hommes de rang et mise aux arrêts de militaires, que se passe-t-il autour de Paul Biya ?

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Jeudi le 03 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En deux semaines, lettres ouvertes, coup de feu et toutes sortes de revendications ont été enregistrés dans les rangs de la sécurité du chef de l’Etat.

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Le 23 décembre 2012 autour de 19 heures 30, les téléphones portables crépitent au sein du sérail. De hauts cadres de l’administration, des affaires et mêmes des journalistes s’appellent pour savoir si c’est vrai… « Un soldat de la Gp a-t-il tiré sur le cortège du président à son retour de la finale de coupe du Cameroun de football ? » Le sujet fait jaser. Premiers éléments de réponse, la rame présidentielle a bien franchi l’entrée du palais de l’unité sans égratignure apparente. Si on s’en tient, du reste, aux images diffusées au journal de 19h 30 de la Crtv télé. Ces images rediffusées lors de l’édition de 20h 30 rassurent. La limousine transportant le président de la République est bien retournée au Palais sans heurts. La folle rumeur se dissipe quelque peu.

Mais, elle repart de plus belle lorsque le téléphone arabe signale une arrestation dans les rangs de la Garde présidentielle (Gp) notamment parmi les équipes chargées du jalonnement d’itinéraire au cours de la finale de la Coupe du Cameroun de football. Vérification faite à bonnes sources, le caporal Donald Abena Meba Klam, matricule T09/1189-4, a bien été mis aux arrêts après qu’une rafale de tirs soit partie de son fusil d’assaut quelques instants après le passage du cortège du président de la République à son lieu de faction. Le lendemain, des habitants du quartier Elig-Edzoa où s’est déroulé l’incident, rencontrés par Le Messager, disent avoir entendu « des bruits des mitraillettes au niveau du pont [celui d’Elig-Edzoa] avant de voir accélérer le cortège du président qui se trouvait déjà au niveau de la Texaco [le lieu dit Texaco Elig-Edzoa, ndlr] ». Selon les témoignages de ces riverains, le soldat « qui a ouvert le feu » a aussitôt été maîtrisé par ses camarades du même corps.




Coup de feu accidentel

Il apparaît à la lumière de différents récits qu’une rafale de tirs est bien partie d’une position de la Gp au passage du cortège du président de la République au niveau du quartier Elig-Edzoa le 23 décembre un peu avant 19 heures, alors que Paul Biya retournait au palais de l’Unité après avoir présidé la finale de la Coupe du Cameroun opposant le vainqueur Unisport de Bafang à New star de Douala. Coup de feu accidentel ou acte prémédité ? Les enquêtes tant au niveau de la Gp, du secrétariat d’Etat à la défense (Sed) comme du contre-espionnage le détermineront certainement. Mieux, si le tribunal militaire est saisi de l’affaire, le public pourrait mieux appréhender les ressorts de cet incident. Pour le moment, Le Messager a appris à bonnes sources qu’après sa forfaiture, le caporal Abena Meba a séjourné quelques jours dans les cellules du quartier général de la Gp à Obili à Yaoundé, puis au Sed et se trouverait en ce moment dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre).

Quelques jours avant l’incident du 23 décembre 2012, la presse indépendante signalait la mise aux arrêts de plusieurs hommes de troupes de la Gp avant la visite du président équato-guinéen Obiang Nguema Mbasogo. Ces derniers étaient accusés d’avoir diffusé des messages participant d’un plan visant à attenter à la vie du président. La cause ? Les hommes de rangs de la Gp se plaignent depuis longtemps de leurs mauvais traitements par la hiérarchie militaire. C’est le sens donné d’ailleurs au tract rédigé sous forme de lettre ouverte et adressée au chef de l’Etat au sujet de leur condition de vie, leurs primes et autres avantages qui seraient (d’après eux) détournés par de hauts gradés. C’est par le même ton irrévérencieux, peu commun aux milieux militaires, qu’une autre lettre anonyme diffusée sur Internet signale l’engagement de certains éléments de la grande muette à « œuvrer pour libérer leurs camarades aux arrêts ».
 

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