Cameroun - Emploi. Cameroun : 5103 employés de la PHP dénoncent un rapport de Transparency International

Investir au Cameroun Mercredi le 22 Octobre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans une lettre ouverte datée du 27 septembre 2014, qui vient d’être rendue publique par voie de presse, 5103 ouvriers de la Société des plantations du haut Penja (PHP), une entreprise agro-industrielle contrôlée par la Compagnie fruitière de Marseille, exploitant des bananeraies dans le département du Moungo au Cameroun, disent leur «indignation après la publication du pseudo rapport» de la branche camerounaise de l’ONG Transparency International.

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Intitulé «le fruit de la discorde et sa saveur politique», ce rapport, apprend-on, décrit la PHP comme une entreprise «au sein de laquelle on observe des violations des droits de l’homme». Concrètement, la PHP est dépeinte comme une entreprise «qui maltraite ses employés et les exploite dans des conditions exécrables, qui verse des salaires de misère, qui accapare les terres de Njombe-Penja, qui ne paye pas les impôts dus à l’Etat du Cameroun et cultive le mépris pour les lois et règlements de la République».

Des accusations que récusent les ouvriers de cette entreprise, dont les 5103 signatures qui figurent en pièces-jointes à la lettre, sont certifiés par un notaire. Pour les signataires, «la PHP est au contraire une entreprise qui place le respect de ses employés au cœur de ses préoccupations, qui verse des salaires deux à trois fois supérieurs aux minimums légaux applicables au Cameroun, qui procure aux employés et à leurs familles une couverture médicale complète, qui exploite dans le plus grand respect de l’environnement 11% des terres de la commune de Njombé-Penja».

La PHP, souligne la lettre ouverte, «verse régulièrement, à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs Cfa par mois, les impôts et taxes dus à l’Etat auprès de la Division des grandes entreprises, seule entité autorisée à percevoir les impôts et taxes dus par les entreprises qui relèvent de sa compétence, conformément à la règlementation en vigueur. En conséquence, la PHP se refuse d’acquitter les impôts et taxes communaux non codifiés par la règlementation fiscale et n’ayant pas reçu l’agrément de l’autorité compétente, tel que le prévoit la loi portant fiscalité locale».

Avant Transparency, il y a eu France 2 et Paul Eric Kingué

Pour rappel, avant le rapport de Transparency International ainsi décrié, un documentaire diffusé l’année dernière sur la chaîne de télévision française France 2, avait déjà adressé les mêmes griefs à la PHP, en décrivant les conditions de travail esclavagistes auxquelles sont soumis les employés, de même que les conséquences néfastes des activités de cette entreprise agro-industrielle sur l’environnement et les populations riveraines.

Ce documentaire venait comme en écho aux accusations de non payement d’impôts et «d’exploitation de l’homme par l’homme», portées contre la PHP par l’ancien maire de la commune de Njombe-Penja, Paul Eric Kingué, actuellement emprisonné à Douala à la suite des émeutes de la faim de 2008, et qui a toujours assimilé ses déboires judiciaires à un règlement de comptes commandité par cette filiale de la Compagnie fruitière de Marseille.

Leader de la production de la banane dessert au Cameroun, avec 150 000 tonnes par an, la PHP, qui produit également du poivre blanc, emploie 6000 personnes dans ses plantations qui s’étendent sur 3000 hectares dans le département du Moungo, région du Littoral, et revendique un chiffre d’affaires annuel d’environ 50 milliards de francs Cfa

Brice R. Mbodiam

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