AES. AES : Bras de fer diplomatique avec la France et rupture avec la CPI, l’Afrique en quête de souveraineté

cameroun24.net Jeudi le 25 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La tension entre Paris et Bamako vient de franchir un nouveau cap. Le Mali a décidé d’expulser cinq diplomates français, en représailles à une mesure similaire prise par la France.

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 Selon le site aBamako, cette escalade diplomatique s’inscrit dans un climat déjà marqué par de fortes suspicions.

Le 15 août, les autorités maliennes avaient annoncé l’arrestation d’un citoyen français accusé de travailler pour les services de renseignement tricolores. Le président de transition, Assimi Goïta, avait alors dénoncé des manœuvres étrangères visant à déstabiliser son pays. Réplique immédiate de Paris : suspension de la coopération antiterroriste avec Bamako et expulsion de deux diplomates maliens.

Cette crise illustre une dégradation constante des relations entre le Mali et l’ancienne puissance coloniale.

Rupture avec la Cour pénale internationale : l’AES sonne la révolte

Le bras de fer diplomatique s’accompagne d’un autre séisme géopolitique. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger — réunis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES) — ont annoncé leur retrait collectif de la Cour pénale internationale (CPI), qualifiée d’« instrument néocolonial ».

À Ouagadougou, la décision est accueillie avec ferveur. « Il était temps que nous quittions cette Cour conçue pour cibler les dirigeants africains », affirme Emmanuel Kafando, habitant de la capitale. Son compatriote Lionel Dolomweogo parle d’« une victoire de la souveraineté ».

Pour l’écrivain et spécialiste du Sahel Seidik Abba, ce retrait traduit l’échec d’une institution fragilisée par son incapacité à sanctionner certains dirigeants puissants, comme l’Israélien Benyamin Netanyahou, visé par un mandat d’arrêt resté lettre morte.

Même son de cloche chez Patrick Lumumba, avocat kényan de renom, qui appelle l’Union africaine à suivre l’exemple de l’AES : « La CPI est eurocentrée, contrôlée et utilisée contre l’Afrique. Il est temps de parler d’une seule voix ».

Moscou à l’écoute du Sahel

Cette dynamique de rupture avec l’Occident s’accompagne d’un rapprochement avec Moscou. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré ses homologues de l’AES. Objectif : renforcer une coopération « quadripartite » jugée prometteuse, couvrant la sécurité, l’économie et la culture.

Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, a salué cette ouverture : « Nous voulons bâtir un partenariat solide avec la Russie, non seulement sur le plan sécuritaire, mais aussi économique ».

En toile de fond

Créée en septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel est devenue une Confédération en juillet 2024, symbole d’une Afrique qui entend désormais affirmer son autonomie stratégique. Dans ce bras de fer mondial, le Sahel semble déterminé à redessiner les rapports de force entre l’Afrique et ses partenaires.

 


Sahel Confederation Expels France, Quits ICC: Africa Pushes for Sovereignty

The diplomatic standoff between Mali and France has intensified with reciprocal expulsions of diplomats, while the Sahel Confederation (Mali, Burkina Faso, Niger) takes a bold step by quitting the International Criminal Court (ICC). A move hailed across West Africa as a reclaiming of sovereignty, while Russia steps in to deepen its ties with the Sahel bloc.


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Moussa Nassourou

 

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