AES. Coup de Tonnerre en Zone AES : L'Ex-Premier Ministre Malien dans le Viseur de la Justice, et l'Uranium Nigérien au Cœur d'une Guerre Judiciaire Internationale

cameroun24.net Mardi le 30 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Tandis que Bamako musèle une voix critique, Niamey affronte Paris dans un bras de fer aux enjeux colossaux pour l'énergie française.

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L'espace géopolitique de l'Alliance des États du Sahel (AES) est secoué par deux crises judiciaires et économiques majeures, révélatrices des tensions internes et du redéfinition des rapports avec les anciennes puissances. Au Mali, l'ancien Premier ministre Moussa Mara a comparu devant la justice, tandis que le Niger se voit contraint de suspendre la vente de son uranium, suite à une décision du tribunal international du Cirdi.

Mali : Moussa Mara, la chute d'un critique

Le procès de Moussa Mara, chef du gouvernement d'avril 2014 à janvier 2015, s'est ouvert à Bamako dans un climat de forte tension. Inculpé et écroué depuis le 2 août pour "atteinte au crédit de l'État" et "incitation à troubler l'ordre public", l'ancien Premier ministre a vu sa demande de liberté provisoire rejetée par le parquet.

La chute de l'ancien dignitaire trouve son origine dans un simple message publié sur le réseau social X, le 4 juillet dernier. Dans cette publication, M. Mara faisait état de rencontres avec la société civile et critiquait vertement les autorités en place. Des propos suffisants pour que le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité y voie une "opposition à l’autorité légitime" et un préjudice à la réputation de l'État. Une affaire qui envoie un signal fort sur la tolérance du régime aux voix dissidentes.

Niger-France : La bataille de l'uranium entre Orano et Niamey

Dans un registre différent mais tout aussi explosif, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) a ordonné la suspension immédiate de la vente de l'uranium par le Niger. Cette décision, tombée comme un couperet, intervient dans le cadre du litige qui oppose le gouvernement du général Tiani au géant minier français Orano.

L'affaire est complexe et lourde de conséquences. Après avoir révoqué le permis d'exploitation d'Orano en juin 2024, puis nationalisé la société Somaïr en 2025, Niamey est accusé par la firme française d'avoir confisqué illégalement plus de 1 000 tonnes de concentré d'uranium, d'une valeur estimée à plus de 170 millions d'euros. Orano a donc saisi le Cirdi, qui a non seulement gelé la vente de ce stock stratégique, mais a également ordonné la libération du représentant local d'Orano, détenu depuis mai.

Ce bras de fer judiciaire est le point d'orgue de la volonté affichée par la junte au pouvoir de "réexaminer en profondeur" l'exploitation de ses ressources par les entreprises étrangères. Un enjeu de souveraineté qui touche directement les intérêts vitaux de la France. En effet, selon les chiffres rapportés par Le Monde, l'uranium nigérien couvrait environ 15% des besoins des réacteurs nucléaires français, qui produisent eux-mêmes 65% de l'électricité du pays.

Ces deux événements parallèles illustrent la trajectoire tumultueuse des pays de l'AES : durcissement politique et judiciaire en interne, et confrontation frontale avec les partenaires historiques sur la scène internationale. Le procès de Moussa Mara et la bataille pour l'uranium nigérien sont bien plus que des faits divers ; ce sont les symptômes d'une reconfiguration profonde des équilibres dans le Sahel.
 


Twin Earthquakes in the AES Zone: Mali's Ex-PM in the Crosshairs of Justice, and Niger's Uranium at the Heart of an International Legal War

The geopolitical space of the Alliance of Sahel States (AES) is rocked by two major legal and economic crises, revealing internal tensions and the redefinition of relations with former powers. In Mali, former Prime Minister Moussa Mara faced justice, while Niger has been forced to suspend the sale of its uranium following a decision by the international ICSID tribunal.

Mali: Moussa Mara, the Fall of a Critic

The trial of Moussa Mara, who was Prime Minister from April 2014 to January 2015, opened in Bamako amidst high tension. Indicted and imprisoned since August 2nd for "undermining state credit" and "incitement to disturb public order," the former PM saw his request for provisional release rejected by the prosecution.

The fall of the former dignitary stems from a simple message posted on the social network X on July 4th. In this post, Mr. Mara reported holding meetings with civil society and strongly criticized the current authorities. Statements deemed sufficient for the National Pole for the Fight against Cybercrime to see them as "opposition to the legitimate authority" and damage to the state's reputation. A case that sends a strong signal about the regime's tolerance for dissenting voices.

Niger-France: The Uranium Battle between Orano and Niamey

In a different but equally explosive register, the International Centre for Settlement of Investment Disputes (ICSID) has ordered the immediate suspension of uranium sales by Niger. This decision, which fell like a guillotine blade, is part of the dispute between the government of General Tiani and the French mining giant Orano.

The case is complex and has heavy consequences. After revoking Orano's operating license in June 2024 and then nationalizing the Somaïr company in 2025, Niamey is accused by the French firm of having illegally confiscated more than 1,000 tons of uranium concentrate, valued at over 170 million euros. Orano therefore seized ICSID, which not only froze the sale of this strategic stock but also ordered the release of Orano's local representative, detained since May.

This legal showdown is the culmination of the stated desire of the ruling junta to "thoroughly review" the exploitation of its resources by foreign companies. A sovereignty issue that directly affects France's vital interests. Indeed, according to figures reported by Le Monde, Niger's uranium covered about 15% of the needs of French nuclear reactors, which themselves produce 65% of the country's electricity.

These two parallel events illustrate the tumultuous trajectory of the AES countries: political and judicial hardening internally, and frontal confrontation with historical partners on the international stage. The trial of Moussa Mara and the battle for Niger's uranium are far more than mere news items; they are symptoms of a profound reconfiguration of the balances of power in the Sahel.
 

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Moussa Nassourou

 

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