À peine un mois après la très controversée élection présidentielle du 12 octobre 2025, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) remet déjà ses bottes de campagne.

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Dans une circulaire datée du 12 novembre 2025 — la Circulaire 003/CPDM — le président national du parti, Paul Biya, lance officiellement les préparatifs en vue des élections régionales du 30 novembre.

Une annonce qui intervient quelques jours seulement après les déclarations du même parti appelant les Camerounais à “tourner la page” de la présidentielle, alors même que le scrutin demeure lourdement contesté. Plusieurs candidats continuent de rejeter les résultats, et les tensions post-électorales persistent dans plusieurs régions du pays.

Le RDPC se projette déjà sur les régionales

Dans la circulaire, Paul Biya rappelle que les électeurs concernés seront appelés aux urnes pour choisir les conseillers régionaux pour un mandat de cinq ans.
Selon lui, ce scrutin s’inscrit dans la continuité du processus de décentralisation, présenté comme un axe prioritaire du développement local.

Le RDPC affiche une ambition claire :

• Renforcer ses bastions,
• et reconquérir les zones perdues lors du précédent mandat.

Pour cela, le parti entend mener une campagne “de proximité”, visant à convaincre les électeurs que ses listes sont les mieux placées pour poursuivre “l’harmonisation et l’efficacité” de la décentralisation.

Une machine électorale fortement structurée

La circulaire dévoile un dispositif impressionnant, très hiérarchisé, pour encadrer la campagne à tous les niveaux :

1. À l’échelle nationale

Le Secrétariat général du Comité central devient le Comité national de supervision de campagne, chargé d’assurer la coordination générale.
Il s’appuie sur :

• un Secrétariat technique,
• un sous-comité Communication,
• un sous-comité Litiges,
• et un sous-comité Intendance.

2. Au niveau régional

Les Délégations permanentes régionales deviennent des Comités régionaux de campagne.

3. Au niveau départemental

Les Délégations permanentes départementales dirigent la campagne dans chaque division administrative.

4. Au niveau municipal

Chaque commune aura un Comité local de campagne, chargé de :

• suivre quotidiennement les électeurs,
• coordonner avec les autorités locales,
• mobiliser les moyens humains et financiers,
• superviser les opérations électorales le jour du scrutin,
• remonter les rapports au niveau supérieur.

Ces comités locaux seront présidés par des personnalités directement désignées par le Secrétaire général du Comité central, épaulées par les exécutifs locaux du RDPC, du WCPDM et du YCPDM ainsi que par les conseillers municipaux.

Le RDPC veut un contrôle total du processus

La circulaire insiste également sur la nécessité d’assurer une présence stratégique du RDPC dans toutes les commissions électorales, avec des militants sélectionnés selon des critères de loyauté, d’expérience et de disponibilité.
Objectif assumé : défendre les “intérêts légitimes” du parti dans le strict respect de la loi.

Enfin, Paul Biya rappelle que les membres du gouvernement, hauts responsables, élus et élites locales doivent s’impliquer activement dans la campagne dans leurs zones respectives.

Alors que le pays reste profondément divisé depuis la présidentielle, cette mobilisation express du RDPC pour un nouveau scrutin risque d’alimenter davantage les critiques d’une opposition qui accuse déjà le parti au pouvoir de verrouiller tout le processus électoral.

 

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After a Contested Presidential Election, the CPDM Already Gears Up for the November 30 Regional Polls

Barely weeks after the heavily disputed presidential election of October 12, 2025, the ruling Cameroon People’s Democratic Movement (CPDM) is already back on the campaign trail.
In Circular No. 003/CPDM dated November 12, 2025, National President Paul Biya launches preparations for the regional elections scheduled for November 30.

The circular outlines a multi-level campaign structure — from national to municipal — and sets the CPDM’s objectives: consolidate its strongholds and recapture divisions lost in the previous cycle.
The party also insists on securing representation in all electoral commissions, selecting militants based on loyalty, experience and availability.

This rapid mobilisation follows the party’s call for Cameroonians to “move on” from the presidential election, even as several candidates still contest the proclaimed results.

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Didier Cebas K.

 

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