RDC. Est de la RDC : Le carnage oublié qui précipite une région dans l’abîme

cameroun24.net Vendredi le 14 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plus de 1 000 civils tués depuis janvier, des centaines de milliers de déplacés et un système de santé à l’agonie. Le Bureau de l'ONU pour les affaires humanitaires tire la sonnette d'alarme sur l'enfer que vivent les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.

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La situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) bascule dans une horreur sans nom. Dans un communiqué glaçant, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH) a levé le voile sur un bilan humain catastrophique : plus de 1 000 habitants des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ont été tués depuis le début de l’année 2025.

« Le BCAH est profondément préoccupé par la poursuite des attaques visant les civils dans les territoires de Beni et de Luberon, au Nord-Kivu, ainsi qu’en Ituri », a déclaré l’agence onusienne, s’appuyant sur les données de ses partenaires sur le terrain. Derrière ce chiffre froid, une réalité bouleversante : des communautés entières sont décimées, prises en étau entre les groupes armés.

L'exode et l'effondrement sanitaire

La violence, loin de faiblir, chasse les populations de leurs terres. À Beni et à Luberon seulement, ce sont près de 400 000 personnes qui ont été contraintes de tout abandonner pour fuir les combats. Le secteur de la santé, pilier de toute société, est systématiquement pris pour cible. Le bilan est éloquent : au moins 6 établissements de santé attaqués depuis janvier 2025, et un total de 28 endommagés depuis 2024. Plus de la moitié d'entre eux sont hors service, privant près de 150 000 personnes d’accès aux soins les plus essentiels.

Une crise alimentaire qui s'annonce historique

Cette spirale de la violence a des conséquences dévastatrices bien au-delà des champs de bataille. Les attaques des groupes armés, dont l'offensive persistante du Mouvement du 23 mars (M23) qui contrôle désormais de vastes territoires, « détériorent l’agriculture et réduisent les flux commerciaux, déstabilisant les marchés locaux », précise le BCAH.

La RDC est déjà l’un des épicentres mondiaux de l’insécurité alimentaire. Aujourd'hui, près de 25 millions de Congolais – soit plus d'un cinquième de la population – sont confrontés à une faim sévère. Et les perspectives sont encore plus sombres : ce chiffre pourrait s'envoler à 27 millions d'ici au premier semestre 2026, une prévision qui fait froid dans le dos.

Face à cette tragédie annoncée, le BCAH a lancé un appel solennel aux belligérants, les exhortant à respecter le droit humanitaire international et à garantir la protection des civils et des infrastructures critiques. Dans l'est de la RDC, le temps n'est plus aux alertes, mais à l'action, avant que l'abîme n'engloutisse définitivement une région tout entière.
 


Eastern DRC: The Forgotten Carnage Plunging a Region into the Abyss

The situation in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) is descending into unspeakable horror. In a chilling statement, the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) revealed a catastrophic human toll: more than 1,000 inhabitants of Ituri and North Kivu provinces have been killed since the start of 2025.

"OCHA is deeply concerned by the continued attacks against civilians in the territories of Beni and Lubero in North Kivu, as well as in Ituri," the UN agency stated, relying on data from its partners on the ground. Behind this cold number lies a heartbreaking reality: entire communities are being decimated, caught in the crossfire of armed groups.

Exodus and Collapsing Healthcare

The unrelenting violence is driving people from their land. In Beni and Lubero alone, nearly 400,000 people have been forced to abandon everything to escape the fighting. The healthcare system, a pillar of any society, is being systematically targeted. The figures are stark: at least 6 health facilities attacked since January 2025, and a total of 28 damaged since 2024. More than half remain out of service, depriving nearly 150,000 people of access to essential care.

A Looming Historic Food Crisis

This spiral of violence has devastating consequences far beyond the battlefields. Attacks by armed groups, including the persistent offensive by the March 23 Movement (M23) which now controls vast territories, "are deteriorating agriculture and reducing trade flows, destabilizing local markets," OCHA detailed.

The DRC is already one of the global epicenters of food insecurity. Currently, nearly 25 million Congolese – over one-fifth of the population – face severe hunger. And the outlook is even darker: this number could soar to 27 million by the first half of 2026, a forecast that sends a shiver down the spine.

Confronted with this impending tragedy, OCHA issued a solemn appeal to the warring parties, urging them to respect international humanitarian law and ensure the protection of civilians and critical infrastructure. In eastern DRC, the time for alerts is over; it is time for action, before the abyss swallows an entire region whole.
 

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Didier Cebas K.

 

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