Présidentielle 2025. Présidentielle 2025 — « Prison à ciel ouvert » : Pr Jean Calvin Aba’a Oyono dénonce son interdiction de rencontrer Issa Tchiroma à Garoua

Le climat politique du Cameroun s’envenime à quelques jours de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono affirme avoir été empêché, par ordre venu de Yaoundé, de se rendre à Garoua pour rencontrer le président du FSNC Issa Tchiroma Bakary, une scène qu’il qualifie de « surréaliste » et qui, selon lui, illustre la dérive autoritaire du régime.
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Arrivé à l’aéroport pour embarquer sur un vol Camair-Co à destination de Garoua, Pr Aba’a Oyono raconte avoir été « poliment et discrètement » intercepté par un responsable de la police nationale. Celui-ci lui a signifié, via un appel téléphonique en sa présence, un ordre verbal de retour immédiat : un acte que le professeur juge manifestement illégal et exécuté sans marge de manœuvre par l’agent en question.
Dans une déclaration sans concession, il fustige « le zèle des agents publics tapis dans l’ombre » et dépeint le Cameroun comme « une dictature d’une échelle inclassable ». Pour Aba’a Oyono, la liberté d’aller et venir, et la sécurité juridique — pourtant consacrées par la Constitution — ont été réduites à « un chiffon de papier » par des comportements qu’il assimile à un usage du pouvoir motivé uniquement par la conservation à tout prix des privilèges.
Voici l’extrait intégral de sa déclaration datée du 22 octobre 2025 :
« Notre pays, le Cameroun, par l’effet du zèle des agents publics tapis dans l’ombre, est une dictature d’une échelle inclassable. La scène surréaliste à laquelle je viens d’être confrontée en est la preuve manifeste...
…La liberté d’aller et de venir ainsi que la sécurité juridique, pour ne citer que ces prérogatives, y sont fixées au titre des ‘droits inaliénables et sacrés’. La Constitution apparaît dès lors comme un chiffon de papier…
…Face à la brutalité ambiante et savamment entretenue, ma liberté est fondamentalement non négociable. La méthode de gouvernement fondée sur la peur, et notamment articulée autour de l’embastillement et des assassinats coutumiers, ne suffira jamais à ébranler mon irréversible détermination à combattre ce régime pour le bien des plus jeunes générations. Qu’il soit clairement entendu que l’on répond à la brutalité par une brutalité plus intense. »
La sortie du professeur intervient dans un contexte de forte polarisation : les acteurs politiques et la société civile s’interrogent sur les frontières entre maintien de l’ordre et atteintes aux libertés publiques. Des observateurs notent que l’interdiction évoquée — si elle est confirmée — soulève des questions juridiques sur la légalité des mesures prises contre des responsables politiques en période préélectorale.
Du côté des autorités, aucune réaction officielle n’avait été rendue publique au moment de la rédaction de cet article. Reste la question fondamentale que pose l’affaire : est-ce un incident isolé lié à des consignes locales, ou le symptôme d’une stratégie plus vaste visant à circonscrire la liberté d’action des opposants et des voix indépendantes ?
Pour l’instant, Pr Aba’a Oyono dit avoir choisi de ne pas créer d’« incident » à l’aéroport afin d’éviter d’exposer les populations de Garoua — déjà selon lui « en furie » — à de nouvelles tensions. Sa voix, directe et acerbe, promet de continuer à alimenter le débat public sur l’état des libertés et la nature du pouvoir en place à l’approche d’une crise post-électorale qui s’annonce virulente.
Presidential 2025 — “Open-air prison”: Prof. Jean Calvin Aba’a Oyono details ban on meeting Issa Tchiroma in Garoua
Tensions are rising ahead of Cameroon’s presidential election. Professor Jean Calvin Aba’a Oyono says he was prevented—by an order allegedly originating in Yaoundé—from traveling to Garoua to meet President Issa Tchiroma Bakary, a scene he describes as “surreal” and proof, in his words, of an authoritarian drift.
Aba’a Oyono says he was stopped at the airport while boarding a Camair-Co flight to Garoua by a national police official who informed him—via a phone call made in his presence—of a verbal order to return on the same flight. The professor calls the order manifestly illegal and a simple execution by the officer involved.
In a scathing statement, he condemns the “zeal of public servants lurking in the shadows” and labels Cameroon as “an inclassable dictatorship.” He argues that freedom of movement and legal security—enshrined in the Constitution—have been reduced to “a scrap of paper” by power exercised solely to preserve itself.
Extract from his full statement dated October 22, 2025:
“Our country, Cameroon, by the effect of the zeal of public servants lurking in the shadows, is a dictatorship of an inclassable scale...
…Freedom of movement and legal security, to name but these prerogatives, are classified as ‘inalienable and sacred rights’. The Constitution thus appears as a scrap of paper...
…Faced with the ambient and deliberately maintained brutality, my freedom is fundamentally non-negotiable. The method of governance founded on fear, notably articulated around imprisonment and customary assassinations, will never shake my irreversible determination to fight this regime for the sake of younger generations. Let it be clear that brutality is answered by even greater brutality.”
The statement raises pressing legal and political questions about the extent of state measures against political actors in the pre-election period. Observers are watching to see whether the alleged ban is isolated or part of a broader pattern limiting political freedoms ahead of the vote.
At the time of publication, no official comment had been issued. Aba’a Oyono said he deliberately avoided making a scene at the airport to prevent fueling tensions in Garoua, but his remarks are likely to intensify debate over the state of democracy and civil liberties in Cameroon.
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Moussa Nassourou
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