Présidentielle 2011. Ayah Paul Abine : Paul Biya a reconnu que 2010 a été un fiasco total

Mutations Jeudi le 06 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Candidat à l’élection présidentielle pour «un Cameroun né de Nouveau», il apprécie le message à la nation du chef de l’Etat.

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C'était très honnête de la part de Paul Biya d'admettre que l'année 2010 a été un fiasco total, sauf pour le manger et le boire qu'ont représenté les célébrations des soi-disant cinquantenaires du Cameroun, Africa 21 et le jubilé d'or des forces armées nationales. Une honnêteté brutalement refroidie par les atermoiements du président sur le report du comice agro pastoral d'Ebolowa, à propos duquel, contrairement au ministre en charge de l'Agriculture, le président s'était montré bien emphatique, affirmant de toutes ses forces qu'il se tiendrait en 2010. Evidemment la  cruelle peinture de l'inertie que symbolise la signature d'un contrat qui convenait de réceptionner en juillet 2011, l'hôtel prévu pour accueillir les participants au comice agropastoral, prévu pour se tenir en 2010, était un fait trop honteux pour être évoqué en public par le Président.

Pour ce qui est de 2011, le discours ne fut que promesses, promesses, et encore des promesses ! Et comme d'habitude, nos faiblesses ont été imputées à la conjoncture économique mondiale. Quels sont donc les indicateurs économiques internationaux qui devraient donner de l'espoir aux Camerounais pour 2011 ? Et si nous devrions nous appuyer sur nos ressources nationales, quelles sont les innovations dans la loi de finance de 2011 capable de susciter de l'espoir chez les Camerounais? La simple vérité est que, nous possédons les ressources pour mener tambours battants le développement spectaculaire du berceau de nos ancêtres, mais le gaspillage continue d'être le maître mot.
Pour ce qui est de 2011 par exemple, la loi de finance augmente les dotations de carburant et autres frais de mission de 35% à près 1100% ! Les dépenses courantes atteignent les 138 milliards. Les besoins réels au chapitre de dépenses courantes ne dépassent pourtant guère les 36 milliards. Plus de 100 milliards sont donc dans un sombre emballage étanche.
En plus, même les pays développés offrent des subventions à leurs planteurs. On aurait pensé que le président y ferait tout au moins allusion, que nenni ! Il s'est simplement contenté de souhaiter que l'embellie des prix des produits observée sur le marché mondial perdure, et qu'elle serve par ricochet de stimulus à nos planteurs. Autrement dit, la chute des prix nous offrira une excuse toute faite pour nos faiblesses au 31 décembre 2011. On prendra alors les même et on recommencera à minuit au 1er janvier 2012 !

Il se dit aujourd'hui que des perspectives  éclatantes existent pour l'emploi des jeunes. Nous avons entendue cela pendant 28 ans sans jamais rien voir de concret arriver. Si, par le passé, nous avons été incapables de donner du travail aux jeunes, quelles perspectives en cette année d'élection, de comice agro-pastoral, des cinquantenaires des indépendances et de la réunification? N'est-il pas vrai que 100 milliards de «dépenses courantes» emploieraient au moins 8300 jeunes avec un salaire de 100.000francs par mois pendant 10 ans ? Bien sûr que nous pourrions offrir du travail à 80300 jeunes en 10 ans. Et ceci en dehors des aires de gaspillage résultant des coupes budgétaires récurrentes. Il se disait à l’époque de mes années d'école que le Président Bongo conseillait à ses compatriotes de venir au Cameroun «pour les beaux discours». Des années plus tard, nous demeurons dans les «beaux discours» ! Et puis après tout en quoi est-ce grave ? Nous avons encore devant nous un quart de siècle pour que le Cameroun devienne un pays émergeant ! Alors, pourquoi se presser ?

Propos recueillis par Jean Francis Belibi

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