Présidentielle 2025. Issa Tchiroma décrète une “journée ville morte” en hommage aux victimes postélectorales et défie à nouveau le régime Biya

cameroun24.net Jeudi le 20 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Issa Tchiroma, principal adversaire du président Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 — dont il continue de revendiquer la victoire malgré la proclamation officielle du Conseil constitutionnel — a annoncé la tenue d’une journée nationale de deuil ce vendredi 21 novembre en hommage aux Camerounais tués lors des récentes manifestations postélectorales.

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Dans une déclaration diffusée ce jeudi, l’homme politique affirme que « les personnes tombées sous les balles des forces de sécurité sont des martyrs », estimant à au moins 48 morts le nombre de victimes lors des violences survenues après le scrutin contesté. Des chiffres qui n’ont pour l’instant pas été confirmés par les autorités gouvernementales, lesquelles n’ont communiqué aucun bilan officiel détaillé.

Selon Issa Tchiroma, cette journée sera marquée par une ville morte nationale, avec un appel à l’arrêt total des activités économiques, scolaires et administratives, « dans un esprit de recueillement, de résistance civile et pour l’intérêt collectif de la Nation ».

Cette annonce intervient après l’ultimatum de 48 heures qu’il avait adressé au président Paul Biya il y a près de deux semaines, exigeant la libération de toutes les personnes arrêtées durant les troubles postélectoraux. D’après Tchiroma, les autorités auraient certes libéré environ 80 personnes, mais des « milliers » resteraient encore en détention, une réponse qu’il qualifie de « largement insuffisante ».

Fait nouveau, l’opposant politique a également annoncé la création d’un fonds de soutien en faveur des victimes et de leurs familles, destiné à venir en aide aux blessés, aux détenus et aux proches des personnes décédées au cours des affrontements.

Pour certains analystes politiques, cette sortie marque un léger infléchissement du ton de celui qui avait menacé, il y a quelques jours, que les Camerounais pourraient être « contraints d’assurer leur propre défense » si ses exigences n’étaient pas satisfaites. D’autres y voient au contraire une nouvelle étape dans une stratégie de pression politique visant à maintenir la contestation vivante.

Pour rappel, le Conseil constitutionnel a déclaré Paul Biya vainqueur pour un huitième mandat. À l’issue de ce nouveau mandat, le chef de l’État cumulerait près de 50 années au pouvoir et approcherait l’âge de 100 ans, un fait largement commenté aussi bien par ses partisans que par ses détracteurs.

Dans un climat politique extrêmement tendu, cet appel à une journée de deuil national non reconnue par l’État constitue un nouvel épisode à haut risque, susceptible d’accentuer davantage la fracture politique et sociale au Cameroun.

 


Issa Tchiroma Declares a National Day of Mourning and Calls for a “Ghost Town” to Honor Post-Election Victims

Issa Tchiroma, the main challenger to President Paul Biya in the October 12, 2025 presidential election — whose victory he continues to claim despite the official results announced by the Constitutional Council — has declared a national day of mourning for Friday, November 21, in tribute to Cameroonians allegedly killed during the recent post-election protests.

In a public statement released on Thursday, Tchiroma described the victims as “martyrs,” claiming that at least 48 people were killed when security forces allegedly opened fire on demonstrators. These figures have not been confirmed by the Cameroonian government, which has yet to publish an official death toll.

He called on citizens across the country to observe a nationwide “ghost town” operation, with business, schools and daily activities brought to a halt “in remembrance and for the collective good of the nation.”

This move follows the 48-hour ultimatum Tchiroma issued to President Biya nearly two weeks ago, demanding the release of all individuals arrested during the unrest. He acknowledged that around 80 detainees have reportedly been released, but insists that thousands remain behind bars, calling the gesture “insufficient.”

In a new development, Tchiroma also announced the creation of a support fund for victims and their families.

Some political observers interpret this initiative as a softer approach following his earlier hardline stance, while others see it as a calculated strategy to sustain political pressure on the current regime.

Officially, the Constitutional Council has declared Paul Biya winner of an eighth presidential term, a mandate which would bring his total time in power to nearly 50 years, with his age approaching 100 by the end of his term.

As tensions continue to rise, this call for a non-government-recognized national mourning day risks further deepening the political and social divide in Cameroon.

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Moussa Nassourou

 

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