La désignation des commissaires de matches à la ligue de football professionnel et à la Fecafoot est considérée comme un moyen de récompenser des amis. Sauf que ces amis ne comprennent pas toujours grand-chose au football pour la plupart.

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Le championnat Ligue 1 débute le 1er février prochain et la Ligue de football professionnel que dirige le général en deuxième section, Pierre Semengue, a d’ores et déjà communiqué le calendrier des trois premières journées de cette compétition qui a changé d’appellation du fait du départ prématuré de son principal sponsor. La saison dernière, on a longuement critiqué les hommes en noirs, une situation qui s’est davantage accentuée en fin de saison où les positions étaient très serrées au bas du classement. Plusieurs dirigeants de clubs sont montés sur les antennes des radios et télévisions pour dénoncer le comportement des hommes en noirs. Tout le monde s’est acharné sur les arbitres, ignorant ceux-là même qui sont chargés au cours des matches de noter ces hommes en noir, de dénoncer leurs manquements au cas où ils auraient tourné le dos aux 17 lois du jeu.

En principe les commissaires de matches sont d’anciens arbitres ou alors des gens qui ont une parfaite connaissance du football et qui peuvent aisément faire un rapport dans leur langue de travail. Mais à la Fecafoot et à la Ligue de football professionnel, les commissaires de matches ne jouent pas toujours leur rôle et ceci depuis plusieurs années. C’est d’ailleurs ce qui encourage certains arbitres à fausser les rencontres puisque la plupart du temps, les commissaires de match que la Fecafoot désigne pour officier lors des rencontres ne comprennent pas grand-chose au football et sont pour la plupart incapables de faire un rapport de match correct. Généralement, ces commissaires de matches demandent aux arbitres de les aider à rédiger leur rapport de matches et dans ces conditions, vous comprenez que l’arbitre ne peut être critiqué, même s’il a fait le plus mauvais match de sa vie. Certains dirigeants de clubs passent d’ailleurs par les commissaires de matches pour corrompre les arbitres.

Jean René Atangana Mballa, l’ancien Secrétaire général et vice-président de la Fecafoot disait en son temps que la désignation des commissaires de matches à la Fecafoot était guidée par l’idée de récompenser ceux qui soutiennent la Fecafoot et ceux qui ont voté les dirigeants de cette fédération parce que, disait-il, « tout le monde ne pouvait pas avoir un poste dans le bureau de l’instance faitière du football national ».

Les responsables de la Fecafoot avaient donc trouvé cette galipette pour donner de l’argent aux amis. Selon les distances, les commissaires de matches peuvent encaisser jusqu’à 150.000 FCFA par match. Et si un commissaire est programmé ne serait-ce que deux fois par mois, ça devient très intéressant financièrement. A la Fecafoot ou à la Ligue, lorsque quelqu’un veut aller en week-end à Limbé avec son « deuxième bureau », il demande à ses amis de le programmer comme commissaire de match à Limbé. Lorsqu’il veut aller à des funérailles à l’Ouest, il demande à ses amis de le programmer dans un match à Bangangté ou à Bafang et désormais à Mbouda. Pour la nouvelle saison qui démarre dans quelques jours, le même scenario recommence. Plus de 80 % des personnes choisies pour officier comme commissaire de match cette saison ne comprennent pas grand-chose au football et sont incapables pour certains d’écrire le français ou l’anglais. Le Cameroun a des arbitres en Coupe du Monde, c’est dire que le niveau de notre arbitrage est bon. Ces arbitres ne méritent pas d’avoir de véritables comédiens comme commissaires de match. La ligue et la Fecafoot ont encore quelques jours pour rectifier le tir parce qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Guy Nsigué à Yaoundé

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