RDC. Cauchemar au Tanganyika : Le Choléra tue six fois plus que le Seuil d'Urgence, une hécatombe évitable

cameroun24.net Mercredi le 22 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que le choléra ravage l'est de la RDC, le cri d'alarme de l'ONU reste étouffé par le manque de fonds. Dans l'ombre, des mines d'or sont pillées et des millions de vies sont sacrifiées sur l'autel de l'inaction internationale.

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C'est une statistique qui glace le sang et résume à elle seule l'effondrement d'un système. Dans la province du Tanganyika, en République Démocratique du Congo, le choléra ne se contente pas de se propager : il extermine. Le taux de mortalité a atteint environ 6%, un chiffre qui sextuple presque le seuil d'urgence de 1% fixé par les humanitaires. Derrière ce pourcentage froid se cache une réalité brutale : des centres de santé sans moyens, des médicaments introuvables et une course contre la mort perdue d'avance.

Selon un récent bulletin du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (BCAH), la semaine du 9 au 15 octobre a été particulièrement meurtrière avec 234 nouveaux cas et 14 décès. « Le manque critique de fournitures entrave la lutte contre le choléra », constate amèrement l'agence onusienne. En 2025, le bilan est déjà lourd : 6.023 cas et 116 morts dans cette seule province. Une tragédie annoncée, alors que les organisations humanitaires dénoncent une « forte réduction des ressources » depuis le début de l'année.

Le Nord-Kivu, double peine : la guerre et la maladie

Le fléau ne se limite pas au Tanganyika. Plus au nord, dans le Nord-Kivu en proie aux conflits, le système de santé est exsangue. Le BCAH y rapporte que plus d'un tiers des établissements médicaux sont « détruits, pillés ou abandonnés ». Les survivants de cette débâcle sont « surchargés et manquent cruellement de produits de première nécessité ». Résultat : plus de 8.600 cas de choléra ont été enregistrés dans la région depuis janvier, dans une indifférence quasi-générale.

2,5 milliards de dollars promis, seulement 16% versés

Face à cette catastrophe humanitaire, la réponse internationale est un fiasco. Le plan d'aide humanitaire pour la RDC, évalué à 2,5 milliards de dollars, n'est financé qu'à hauteur de 16%. « Des mesures urgentes sont nécessaires... Un financement supplémentaire est requis pour prévenir une tragédie de plus grande ampleur », insiste le BCAH. Un appel qui semble se perdre dans le vide, tandis que les richesses du pays sont siphonnées.

Pillage des ressources et conflits armés : le cercle vicieux

La paralysie humanitaire contraste singulièrement avec la célérité des pillages. En mai dernier, des insurgés du groupe M23 ont pris le contrôle d'une mine d'or appartenant à la société chinoise Twangiza Mining dans le Sud-Kivu. Le butin ? Plus de 500 kg d'or, d'une valeur estimée à 70 millions de dollars. Une manne qui alimente directement l'instabilité de la région et prive l'État de revenus vitaux.

Le M23, soutenu selon de multiples sources par le Rwanda voisin, continue de semer la terreur. Bien que des rapports fassent état de 2 officiers et 36 combattants ayant déposé les armes – pour la plupart des civils enrôlés de force – le groupe contrôle toujours de vastes territoires, ayant même conquis les capitales provinciales Goma et Bukavu plus tôt cette année. Le conflit a déjà fait plus de 3 000 morts et jeté 7 millions de Congolais sur les routes de l'exil intérieur.

Alors que l'or coule à flots pour une poignée d'insurgés, le choléra, lui, coule dans les veines d'une population abandonnée. En RDC, la vie ne pèse pas lourd face à l'appât du gain.
 


Nightmare in Tanganyika: Cholera Kills Six Times Above Emergency Threshold, a Preventable Carnage

The cholera mortality rate in the Democratic Republic of Congo's Tanganyika province has reached approximately 6%, a figure that nearly sextuples the 1% emergency threshold. This alarming statistic, reported by the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), unveils a brutal reality: health centers are deprived of supplies, medicines are scarce, and a desperate race against death is being lost.

From October 9 to 15, authorities reported 234 new cases and 14 deaths. "A critical lack of supplies is hindering the fight against cholera," the UN agency noted. In 2025 alone, the province has recorded 6,023 cases and 116 deaths—a foreseen tragedy as humanitarian organizations report a "sharp reduction in resources allocated to the cholera response" since the start of the year.

The scourge extends to conflict-ridden North Kivu, where OCHA reports over a third of all medical facilities are "destroyed, looted, or abandoned." Those remaining are "overwhelmed and desperately lack essential supplies," leading to over 8,600 cholera cases since January.

The international response is failing. The $2.5 billion humanitarian aid plan for the DRC is only 16% funded. "Urgent measures are needed... Additional funding is required to prevent a larger tragedy," OCHA insists.

This humanitarian paralysis starkly contrasts with the plunder of the country's resources. In May, M23 rebels seized a gold mine from Chinese company Twangiza Mining in South Kivu, stealing over 500kg of gold worth an estimated $70 million. This loot fuels the instability, while the M23, reportedly backed by Rwanda, continues to control vast territories, having captured provincial capitals Goma and Bukavu earlier this year. The conflict has killed over 3,000 people and displaced 7 million Congolese.

As gold flows freely for a handful of insurgents, cholera flows in the veins of an abandoned population. In the DRC, life is cheap when weighed against the lure of profit.
 

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Didier Cebas K.

 

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