AES. Sahel : Désinformation, Victoires Militaires et Soutien Financier – Le Bilan Contrasté de la Lutte Antiterroriste

cameroun24.net Vendredi le 14 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que Bamako nie catégoriquement la menace d'un siège terroriste imminant, Niamey annonce l'élimination de dizaines de jihadistes. Dans ce paysage sécuritaire en clair-obscur, le Burkina Faso, lui, décroche le soutien financier du FMI. Tour d'horizon d'une semaine sous tension dans le Sahel.

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Le ministre Diop tord le cou aux "rumeurs" d'une chute de Bamako

« Ceux qui prétendent que les terroristes sont à Bamako doivent se réveiller de leurs rêves. » Par ces mots percutants, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fermement démenti toute possibilité que la capitale soit sur le point de tomber aux mains des groupes jihadistes. S'exprimant lors de l'exposition de défense BAMEX'25, il a qualifié ces scénarios de « improbables », assurant que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ne pourrait résister face à la détermination de l'armée malienne.

Un déni qui contraste avec la réalité sécuritaire sur le terrain. Depuis septembre, le GSIM mène une guerre économique en bloquant les livraisons de carburant via les frontières, plongeant le Mali dans une pénurie critique. Face à cette stratégie d'étouffement, le gouvernement a été contraint de déployer l'armée pour escorter les convois de ravitaillement, un aveu implicite de la pression exercée par les insurgés.

Niger : Une semaine de frappes meurtrières contre les extrémistes

À la frontière du Mali, le Niger a, de son côté, opté pour l'offensive. Le ministère de la Défense nationale a annoncé des opérations d'envergure menées du 3 au 9 novembre, ayant abouti à un lourd bilan humain dans les rangs jihadistes. Selon les communiqués, plus de 60 extrémistes ont été neutralisés et 68 autres arrêtés. Ces actions, couplées à la saisie d'un important arsenal (armes, munitions, véhicules), démontrent la volonté de Niamey de reprendre le contrôle de territoires que plusieurs groupes terroristes tentent de soustraire à l'autorité de l'État.

Burkina Faso : Le FMI valide la résilience économique malgré l'insécurité

Dans ce contexte de lutte antiterroriste, le soutien international reste crucial. Le Fonds Monétaire International (FMI) vient ainsi de recommander le déblocage d'une nouvelle tranche de 32,7 millions de dollars pour le Burkina Faso, dans le cadre d'un programme de crédit global de 302 millions de dollars.

Cette décision, qui doit encore être entérinée, salue la résilience de l'économie burkinabè. Malgré l'insécurité, le taux de croissance devrait se maintenir à 5% du PIB en 2024, porté notamment par le dynamisme du secteur aurifère. L'objectif du programme est clair : soutenir les réformes pour adresser les vulnérabilités, renforcer la protection sociale et réduire le déficit public à 3% du PIB d'ici 2027.

Entre les déclarations rassurantes de Bamako, les coups de boutoir militaires à Niamey et les signaux économiques encourageants à Ouagadougou, le visage du Sahel reste multiple. Une constante demeure : l'urgence sécuritaire continue de dicter sa loi, forçant les pays du G5 Sahel à naviguer entre communications officielles, actions militaires et impératifs de développement.
 


Sahel: Disinformation, Military Victories and Financial Support – The Contrasting Balance Sheet of the Counter-Terrorism Fight

While Bamako categorically denies the threat of an imminent terrorist siege, Niamey announces the elimination of dozens of jihadists. In this mixed security landscape, Burkina Faso secures financial support from the IMF. Overview of a tense week in the Sahel.

Mali: Minister Diop Debunks "Rumors" of Bamako's Fall

"Those who claim that terrorists are in Bamako need to wake up from their dreams." With these sharp words, Malian Foreign Minister Abdoulaye Diop firmly denied any possibility of the capital falling into the hands of jihadist groups. Speaking at the BAMEX'25 defense exhibition, he described such scenarios as "improbable," assuring that the Group for the Support of Islam and Muslims (GSIM) could not withstand the determination of the Malian army.

This denial contrasts with the security reality on the ground. Since September, GSIM has waged an economic war by blocking fuel deliveries via the borders, plunging Mali into a critical shortage. Faced with this strangulation strategy, the government has been forced to deploy the army to escort supply convoys, an implicit admission of the pressure exerted by the insurgents.

Niger: A Week of Deadly Strikes Against Extremists

On Mali's border, Niger has opted for an offensive approach. The National Defense Ministry announced large-scale operations from November 3 to 9, resulting in a heavy human toll among the jihadists. According to the statements, over 60 extremists were neutralized and 68 others arrested. These actions, coupled with the seizure of a significant arsenal (weapons, ammunition, vehicles), demonstrate Niamey's will to regain control of territories that several terrorist groups are trying to seize from state authority.

Burkina Faso: IMF Validates Economic Resilience Despite Insecurity

In this context of counter-terrorism, international support remains crucial. The International Monetary Fund (IMF) has just recommended the release of a new tranche of $32.7 million for Burkina Faso, as part of a overall credit program of $302 million.

This decision, which still needs final approval, acknowledges the resilience of the Burkinabè economy. Despite the insecurity, the growth rate is expected to hold at 5% of GDP in 2024, driven notably by the dynamism of the gold sector. The program's goal is clear: support reforms to address vulnerabilities, strengthen social protection, and reduce the public deficit to 3% of GDP by 2027.

Between Bamako's reassuring statements, military hammer blows in Niamey, and encouraging economic signals in Ouagadougou, the face of the Sahel remains multiple. One constant remains: the security emergency continues to dictate its law, forcing the G5 Sahel countries to navigate between official communications, military actions, and development imperatives.
 

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Moussa Nassourou

 

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