Tanzanie. Tanzanie : La Présidente Samia Suluhu Hassan face à la crise, une commission pour faire la lumière sur les violences électorales
Sous le feu des critiques après une réélection controversée à 97,66%, la cheffe de l'État tanzanienne annonce une enquête sur les morts survenues lors des manifestations. Une tentative de calmer une nation en ébullition.
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La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a pris la parole devant un parlement en émoi pour annoncer, ce jeudi, la création d’une commission d’enquête sur les décès survenus lors des violentes manifestations qui ont ensanglanté les élections générales du 29 octobre. Une déclaration solennelle, teintée de consternation, pour tenter d'apaiser une colère populaire qui ne faiblit pas.
« Profondément attristée » par la perte de vies humaines, la présidente a promis de « déterminer les causes » de ces événements tragiques, selon des propos relayés par l’Agence France-Presse (AFP). Cette annonce intervient dans un contexte de forte tension, alors que son propre sacre électoral, avec un score soviétique de 97,66%, est vivement contesté.
Un pays en proie aux flammes
Retour en arrière. Le jour du scrutin, des poches de révolte ont embrasé le pays. Pendant plusieurs jours, des jeunes protestataires, excédés, ont affronté les forces de l'ordre, allumé des barricades, incendié des véhicules, des stations-service et même des commissariats. En réponse, la police a eu recours à une force brutale : gaz lacrymogène et, selon de nombreux témoignages, tirs à balles réelles pour disperser les foules.
La racine de ce mécontentement ? Un processus électoral asphyxié. L'exclusion des deux principaux adversaires de Mme Samia de la course présidentielle a laissé les électeurs sans alternative crédible, créant un sentiment d'impasse démocratique et de déni de choix.
Une légitimité en question
Le 1er novembre, la Commission électorale nationale indépendante proclamait la victoire écrasante de la présidente sortante, arrivée au pouvoir en 2021 après le décès de John Magufuli. Deux jours plus tard, elle prêtait serment, officialisant un second mandat entaché par la crise.
Aujourd'hui, la balle est dans son camp. La création de cette commission d'enquête sera-t-elle perçue comme un premier pas vers la vérité et la justice, ou simplement comme une manœuvre pour calmer l'opinion internationale et domestique ? La rue tanzanienne, elle, attend des actes. La transparence et la reddition des comptes seront les seuls véritables critères pour juger de la sincérité des promesses présidentielles et pour panser les plaies d'une nation divisée.
Tanzania: President Samia Suluhu Hassan Launches Probe Into Deadly Election Protests
Tanzanian President Samia Suluhu Hassan announced before the new parliament on Thursday the creation of a commission of inquiry into the deaths that occurred during violent protests surrounding the October 29 general elections. In a solemn address, she expressed being "deeply saddened" by the loss of life and pledged to "examine the events and determine their cause," as reported by Agence France-Presse (AFP).
This move comes amidst intense scrutiny, following her controversial re-election victory with a staggering 97.66% of the vote—a result widely questioned after the main opposition challengers were barred from the race.
The protests, which erupted on election day and lasted for several days, saw demonstrators clashing with police, setting street fires, and burning cars, gas stations, and police stations. Security forces responded with tear gas and live ammunition to disperse the crowds.
The National Independent Electoral Commission declared the incumbent president the winner on November 1st. She was sworn in two days later, beginning a second term overshadowed by the crisis.
All eyes are now on President Samia. This commission is seen as a critical test of her commitment to transparency and accountability. For many Tanzanians, it is the first step toward healing the deep divisions exposed by this turbulent electoral process.
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Didier Cebas K.
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