Nigeria. Saisie record de cocaïne à Lagos : Le Nigeria, nouvelle plaque tournante des cartels internationaux
Alors qu'Abuja est au cœur d'une polémique diplomatique avec Washington sur la question sécuritaire, une opération d'envergure révèle l'ampleur du trafic de drogue transitant par les ports africains.
ADS
C'est un coup de filet d'une ampleur historique qui a secoué le port de Lagos. L'Agence nigériane de lutte contre les stupéfiants (NDLEA) a annoncé la saisie d'environ une tonne de cocaïne, d'une valeur vertigineuse estimée à 235 millions de dollars. Une découverte qui jette une lumière crue sur la mutation des routes du trafic de stupéfiants et place le Nigeria en première ligne d'une guerre internationale contre le crime organisé.
L'opération, minutieusement préparée, n'aurait pas été possible sans une coopération étroite avec les agences antidrogue américaines et britanniques. Selon le porte-parole de la NDLEA, Femi Babafemi, la cargaison a été localisée dans un conteneur frauduleusement déclaré comme vide. Une méthode classique, mais qui prouve son efficacité dans des ports africains jusqu'ici considérés comme peu surveillés.
« Les ports africains sont devenus des points de transit stratégiques pour les cartels criminels internationaux », a confirmé M. Babafemi, sonnant l'alerte sur une réalité longtemps sous-estimée. La destination finale de cette cocaïne ? Les marchés juteux des États-Unis et d'Europe occidentale, confirmant l'insertion du Nigeria dans les réseaux logistiques globaux du narcotrafic.
Une polémique qui tombe à pic
Cette révélation intervient dans un contexte diplomatique extrêmement tendu entre le Nigeria et les États-Unis. Quelques jours seulement avant l'annonce de cette saisie, le président américain Donald Trump accusait le Nigeria d'être le théâtre d'un « génocide des chrétiens » dans son Nord, menacé par le groupe terroriste Boko Haram. Des propos vivement rejetés par les autorités africaines.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a fermement contredit cette assertion. « La situation dans le nord du Nigeria ne correspond pas à un génocide des chrétiens », a-t-il assuré, précisant que « les victimes de Boko Haram sont d'abord des musulmans ». Une position soutenue par le président nigérian Bola Tinubu, qui a défendu les efforts de son gouvernement pour garantir la liberté de religion et gérer une crise sécuritaire « complexe ».
Cette double actualité – la saisie record et la passe d'armes diplomatique – dresse le portrait d'un Nigeria à la croisée des chemins. D'un côté, le pays démontre sa capacité à coopérer avec les grandes puissances pour frapper un grand coup contre le crime organisé. De l'autre, il doit faire face à des accusations internationales qu'il juge infondées et qui complexifient le dialogue sur sa sécurité intérieure.
Alors que le Pentagone aurait reçu l'ordre de préparer des actions militaires au Nigeria, cette saisie massive rappelle que les défis sécuritaires du géant ouest-africain sont multiples : entre terrorisme islamiste et criminalité transnationale, la route de la stabilité est semée d'embûches.
Record Cocaine Bust in Lagos: Nigeria, a New Hub for International Cartels
As Abuja is embroiled in a diplomatic spat with Washington over security issues, a large-scale operation reveals the extent of drug trafficking transiting through African ports.
A historic bust has shaken the port of Lagos. The Nigerian National Drug Law Enforcement Agency (NDLEA) announced the seizure of approximately one tonne of cocaine, with a staggering estimated value of $235 million. This discovery highlights the shifting routes of drug trafficking and places Nigeria on the frontline of an international war against organized crime.
The meticulously planned operation would not have been possible without close cooperation with American and British anti-drug agencies. According to NDLEA spokesman Femi Babafemi, the shipment was located in a container fraudulently declared as empty—a classic method proving effective in African ports previously considered under-monitored.
"African ports have become strategic transit points for international criminal cartels," confirmed Mr. Babafemi, sounding the alarm on a long-underestimated reality. The final destination for this cocaine? The lucrative markets of the United States and Western Europe, confirming Nigeria's integration into the global logistics networks of narcotics trafficking.
A Timely Controversy
This revelation comes amidst a highly tense diplomatic context between Nigeria and the United States. Just days before the bust was announced, US President Donald Trump accused Nigeria of being the scene of a "genocide of Christians" in its North, threatened by the terrorist group Boko Haram. These statements were sharply rejected by African authorities.
The Chairman of the African Union Commission, Moussa Faki Mahamat, firmly contradicted this claim. "The situation in northern Nigeria does not amount to a genocide of Christians," he stated, clarifying that "the primary victims of Boko Haram are Muslims." A position supported by Nigerian President Bola Tinubu, who defended his government's efforts to guarantee religious freedom and manage a "complex" security crisis.
This dual news story—the record seizure and the diplomatic row—paints a picture of Nigeria at a crossroads. On one hand, the country demonstrates its ability to cooperate with major powers to strike a heavy blow against organized crime. On the other, it faces international accusations it deems unfounded, complicating the dialogue on its internal security.
As the Pentagon was reportedly ordered to prepare for potential military actions in Nigeria, this massive seizure is a stark reminder that the security challenges facing the West African giant are multiple: between Islamist terrorism and transnational crime, the road to stability is fraught with obstacles.
Nigeria, saisie cocaïne, Lagos, trafic drogue, cartels internationaux, NDLEA, port de Lagos, Boko Haram, génocide chrétiens, Donald Trump, Union Africaine, Bola Tinubu, sécurité Nigeria, polémique diplomatique, crime organisé, trafic stupéfiants, Femi Babafemi, Pentagone, terrorisme, nord Nigeria, actualité Afrique
Moussa Nassourou
Lire aussi : Saisie record de cocaïne à Lagos : Le Nigeria, nouvelle plaque tournante des cartels internationaux
Lire aussi : Nigeria - États-Unis : Abuja déjoue la menace d’invasion de Trump et révèle un « lobby terroriste » à Washington
Lire aussi : Opération Hadin Kai : Le Nigeria libère 86 otages et porte un coup aux terroristes de Boko Haram
ADS
ADS














