Cameroun - Education. Enseignements secondaires au Cameroun : Paul Biya appelé au secours !

Oumarou | Agoravox Jeudi le 20 Octobre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Voilà exactement un an que Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe a été porté à la tête du Ministère Camerounais des Enseignements Secondaires. Un département ministériel qui dit-on était jusque là en proie à de nombreux maux dont les plus décriés étaient la corruption et le népotisme.

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C’est ainsi que l’arrivée de Monsieur Ngallè Bibehe au Minesec au mois d’octobre 2015 sera fortement salué par la communauté éducative. Ceci, parce que de nombreux proches de ce natif de la Sanaga Maritime dans la Région du Littoral le présentait comme un fin gestionnaire, un stratège, bref l’homme providentiel qu’a longtemps attendu le secteur des enseignements secondaires au Cameroun.

Seulement, un peu plus de 365 jours après sa nomination, le Ministre Ngallè semble totalement incapable d’apporter des réponses efficaces et tangibles aux maux qui minent ce département ministériel. Celui-ci a beaucoup plus brillé par des annonces fortes sans conséquences, que par des actes concrets.  Bien plus, à observer de près ses actes, l’on est tenté de croire que l’ancien Directeur Général de la Socatur, plutôt que d’imprimer ses propres marques à la tête de ce ministère, ne se contente que de régler ses comptes avec son défunt prédécesseur et rival politique dans la Sanaga Maritime. Pire encore, celui-ci s’illustre par sa non-maîtrise des rouages d’un secteur aussi sensible qu’est l’éducation.

Sinon, comment comprendre qu’un Ministre lucide et responsable attende près d’une semaine après la rentrée scolaire pour rendre public les nominations et les mutations des personnels administratifs et enseignants ? Une attitude maladroite qui a créée sur le terrain des désagréments incommensurables. Pour justifier sa maladresse, le désormais homme fort du Minesec a opté pour du « Ponce-Pilatisme », en pointant un doit accusateur sur un Premier Ministre qui n’a rien à faire dans la nomination de simples responsables d’établissements scolaires. Plus grave encore, le grand Tsunami annoncé n’a pas eu lieu, en dehors d’un léger jeu de chaise musicale et de quelques règlements de compte, Monsieur Ngallè est passé complètement à côté de ce grand défi.

Et, sur le terrain, les mêmes griefs formulés contre le regretté Bapes Bapes restent d’actualité :

    Des enseignants entassés dans les seuls établissements de Yaoundé et Douala,
    Les frais de relève des enseignants confisqués et détournés impunément,
    Le tribalisme dans l’attribution des postes de responsabilités, avec la part du lion aux ressortissants de sa localité,
    Tribalisme à ciel ouvert dans son cabinet...

Un autre point sur lequel Monsieur Jean Ernest Ngallè a étalé au grand jour ses insuffisances managériales est celui de l’affectation des jeunes enseignants nouvellement sortis des Ecoles Normales. Ce dernier est tombé dans le même piège que Louis Bapes, en choisissant de « balancer » à l’aveuglette ces jeunes gens à des milliers de kilomètres de leurs lieux de résidence, sans frais de relève, ni autre moyen de subsistance.

Que peut-on bien attendre d’un jeune sans salaire, ni frais de relève, originaire de la Vallée du Ntem dans le sud, affecté dans un lycée du Mayo Sava dans la région de l’extrême nord ? Un jeune qui de surcroit doit se rendre chaque mois à Yaoundé pour « suivre » son dossier, afin d’espérer toucher son salaire le plus tôt possible (2 ans minimum). Une triste situation qui a réduit de nombreux enseignants à la mendicité dans la rue, et au sein de leur propre famille. Déjà que même sur le terrain, certains proviseurs et Directeurs zélés ne facilitent toujours pas la vie à ces jeunes qui ont besoin d’accompagnement et de soutien dans ces moments difficiles de leur carrière.

Pourtant, un Ministre compétent aurait tout simplement compris que les jeunes recrues sans salaire devraient dans un premier temps travailler dans le périmètre urbain où existent quelques moyens de subsistances, le temps pour eux d’attendre la disponibilité de leurs salaires qui leur permettrait de s’installer sereinement partout dans le pays.

D’ailleurs, plusieurs jeunes enseignants En Cours d’Intégration et En Cours de Contractualisation des régions septentrionales maltraités par leurs Proviseurs et Directeurs s’apprêtent à faire parvenir au Président de la République d’ici quelques semaines, un mémorandum dans lequel ils dénoncent les frasques de Monsieur Jean Ernest Ngallè Bibehe, qui a instruit à ses Proviseurs et Directeurs de leur attribuer au moins 20 heures de cours hebdomadaire pour les Professeurs ECI, et au minimum 24 heures pour les Instituteur ECC ; une véritable bêtise de la part d’un Ministre en charge de l’éducation de nos enfants ! Affaire à suivre...

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