Mali. L'exode de Maliens au Niger après la "panique" des attaques rebelles

AFP Lundi le 06 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
CHINEGODAR (Niger) (AFP) - (AFP) - "C'était la panique totale!", confie Tam Mohamed, une jeune femme qui a quitté avec son bébé son village du nord du Mali après la récente offensive de rebelles touareg: comme elle, des milliers de Maliens ont rejoint l'ouest du Niger voisin pour "fuir la mort".

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"Nous avons eu chaud. On vendait du bois lorsque nous avons entendu les bruits des armes, nous avons tout laissé pour nous cacher", raconte à l'AFP Tam, 30 ans, arrivée samedi à Chinégodar.

Ce village nigérien à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne abrite environ 6.000 personnes, sur près de 10 000 Maliens et Nigériens qui ont fui les combats entre l'armée malienne et des groupes armés dans le nord du Mali depuis l'offensive des rebelles, le 17 janvier, la première depuis 2009.

En caressant son enfant épuisé par la faim et la diarrhée, la jeune mère jure de ne pas rentrer "avant le retour de la paix" à Adramboucar, sa localité occupée depuis fin janvier par les rebelles maliens, à 8 km du Niger.


Livrés à eux-mêmes presque sans nourriture, sans eau ni soins adéquats, les réfugiés, venus essentiellement de la région malienne de Menaka, sont installés à l'écart du village, sous des abris faits de couvertures, de pagnes et de vieux sacs offerts par les habitants.

"Ouf, nous sommes enfin en sécurité!", lâche Mariam Mohamed, une Malienne de 50 ans, entourée d'une dizaine de femmes et d'une grappe d'enfants arrivés à dos d'ânes.

"Les rebelles tiraient à tue-tête comme des drogués et ce n'était guère rassurant", se souvient Agyachatou, une Malienne de 45 ans qui vivait près de Menaka, arrivée avec ses dix enfants.

"Débandade" des militaires

"Les derniers arrivants nous ont dit que les rebelles sont très fortement armés et ont positionné des armes lourdes sur les hauteurs d'Adramboucar", indique Seïni Abdoul-Hassane, jardinier malien de 32 ans. "Les autorités et les soldats ont fui".

Assis sur une natte avec quelques notables touareg, refugiés comme lui, le maire d'Adramboucar, Aroureïny Ag Hamatou, en boubou blanc et turban noir, raconte: "quand les rebelles sont venus, ils ont attaqué le camp militaire. Les militaires n'ont pas résisté et c'était la débandade".

Bilan de ce sauve-qui-peut: selon le chef du village de Chinégodar, Abdoulaye Mohamed, 18 militaires maliens arrivés de la zone de Menaka attendent d'être rapatriés vers Bamako. Une quarantaine de soldats et leurs familles ont déjà transité par Chinégodar et été acheminés par avion dans la capitale malienne.


Pour Mohamed Abdoulaye, 51 ans, il n'était plus possible de rester. "Les rebelles ont bombardé la mairie, le camp militaire, le camp de la gendarmerie et la douane, explique-t-il. Ils ont ensuite bourré les puits avec des chaises, des ordinateurs, des bouses de vache et avec tout ce qui leur tombait sous la main".

"La situation est catastrophique, il y a eu des dégâts énormes sur les infrastructures économiques et sociales", déplore le maire d'Adramboucar, qui souligne que sa ville "s'est vidée d'une grande partie de ses 34.000 habitants".

Le chef du village de Chinégodar appelle "le président (nigérien) Mahamadou Issoufou à renforcer le dispositif de sécurité" dans sa zone, jadis attaquée par les rebelles touareg du Niger.

Et l'exode n'en finit pas. Ahmad Issa, un jeune d'Adramboucar, arrive encore avec une douzaine de personnes. "Les rebelles ont demandé à la population de ne pas paniquer et de rester chez elle, mais les gens continuent de fuir".

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