Cameroun - Economie. Cacao : le marché camerounais dominé par trois multinationales

Xinhua Lundi le 25 Avril 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cinquième producteur mondial derrière la Côte d' Ivoire, le Ghana, le Nigeria et l'Indonésie, le Cameroun représente un marché du cacao évalué à l'heure actuelle à environ 220.000 tonnes et dominé par trois multinationales néerlandaise, française et américaine, selon des sources proches du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC).

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D'origine néerlandaise, Cargill, représentée par Telcar cacao qui dispose d'une usine de traitement à Douala, la métropole économique camerounaise dotée d'un port fluvial, est présentée comme le plus grand exportateur en volume des fèves produites, soit les trois cinquièmes de la production exportés essentiellement vers les Pays-Bas et la France.

Vient ensuite le Français Barry Callebaut, représenté par Sic Cacaos (Société industrielle de commercialisation des cacaos) et Chococam (Chocolaterie du Cameroun), deux entreprises reconnues pour "la première transformation cacao portant sur un quart de la production", pour la fabrication de la pâte, du beurre et de la poudre, à en croire le CICC.

"Si on adjoint Archer Daniels Midland, multinationale américaine, et quelques négociants internationaux d'Allemagne et d'Angleterre, on a globalement les destinations du caco camerounais", a déclaré à Xinhua sous couvert d'anonymat un responsable du CICC.

Président du Collège national des producteurs de cacao et café (CNPCC), André Bélébénié a désigné également "des petites destinations qui ne représentent pas grand-chose : France, Italie, Europe de l'Est". Selon lui, les établissements Ndongo Essomba, du nom du président du groupe parlementaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) à l'Assemblée nationale, constituent un autre représentant local de Cargill.

Depuis début 2010, le marché du cacao africain (70% de la production mondiale) connaît une embellie sans précédent avec des prix d'achat record variant entre 1.400 et 1.500 francs CFA (entre 2,8 et 3 USD) le kilogramme.

Grâce à sa couleur brique (Trinitario), le cacao camerounais est réputé d'avoir l'avantage de se prêter à la fabrication de poudre de caco très demandée au niveau mondial. Mais en même temps, "il souffre d'une décote sur le marché en raison d'une qualité jugée insuffisante", avoue-t-on dans les organismes de gestion de la filière.

C'est le premier produit d'exportation hors pétrole avec une valeur d'environ 25% du total des exportations du Cameroun, d'après les statistiques officielles.

A l'exception des trois régions septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), il est cultivé dans les autres 7 régions du pays (Centre, Littoral, Est, Nord-ouest, Ouest, Sud et Sud-ouest), sur une superficie globale estimée à quelque 400.000 hectares.

En moyenne, les rendements sont de 300 à 500 kilos par hectare. Avec les recherches en cours et les nouvelles variétés adoptées, les perspectives à court terme laissent présager une augmentation jusqu'à une, voire deux tonnes. C'est le témoignage des actions entreprises par les autorités camerounaises pour faire du cacao du pays un produit essentiel dans la fabrication du chocolat.

Environ 600.000 producteurs sont recensés dans les 7 bassins de production. Mais au 31 janvier 2011, à cause des barrières à l'entrée liées aux conditions d'adhésion relatives au nombre de membres par organisation et de tonnes de cacao ou de café, 182 organisations professionnelles agricoles (OPA) représentant 265.452 producteurs étaient affiliés au CICC, selon M. Bélébénié.

Outre le CNPCC, l'Assemblée générale du CICC comprend le collège des usiniers-acheteurs, le collège des exportateurs et le collège des transformateurs-industriels locaux. Pour la défense des intérêts de l'ensemble de ses membres, le CNPCC a décidé de créer une Association nationale des producteurs de cacao et café (ANPCC) qui sera officiellement mise en place le 28 avril, après deux jours de concertation pour l'Assemblée général constitutive.

"Les producteurs de cacao et de café du Cameroun entendent ainsi, au sortir de ces assises, fédérer leurs énergies au sein d'une association nationale susceptible de les aider à mieux s'organiser, à avoir les moyens de définir une stratégie au plan national ainsi qu' une meilleure représentation à tous les niveaux au sein des filières cacao et café", a expliqué André Bélébénié.
 

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