Cameroun - Agriculture. Café : le Cameroun envisage une production annuelle de 160 000 tonnes et une transformation locale de 40% en 2020 (PAPIER GENERAL)

Xinhua Lundi le 25 Mars 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE-- Les pouvoirs publics camerounais envisagent, à travers nombre d'initiatives visant à inciter l'intérêt des acteurs de la filière et à promouvoir la consommation locale du café camerounais recherché pour sa qualité et son authenticité, de porter la production annuelle à 160 000 tonnes en 2020, contre près de 45 000 tonnes actuellement.

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Le premier festival du café jamais organisé en Afrique, a été lancé jeudi pour trois jours, simultanément à la capitale Yaoundé et dans 8 autres villes du pays. Il devrait accueillir près de 7 000 visiteurs pour la seule foire-exposition de Yaoundé.

D'après Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, ce festival vise à "interpeller l'ensemble des intervenants de la filière sur l'attractivité de la filière café au Cameroun, porteuse de tant d'espoirs pour le monde paysan".

D'autres initiatives, à l'instar du projet de professionnalisation des producteurs, l'aide à la création de nouvelles plantations ou l'incitation à la transformation locale du café, sont également en cours.

Il est à noter que cette "filière en pleine vitalité nourrit directement près de 300 000 ménages et les retombées profitent à près de 3 millions de personnes", a souligné Apollinaire Ngwé, président du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), syndicat regroupant tous les acteurs des filières cacao et café du Cameroun.

FINANCEMENTS PUBLICS POUR LE RAJEUNISSEMENT DES PLANTEURS

Face au constat du vieillissement du producteur (en 2011, d'après le CICC, l'âge moyen du producteur de café était de 55,81 ans et de 65,11 ans dans la région de l'Ouest), le CICC a mis en route le programme dénommé "NEW GENERATION" afin de rajeunir la force de production, d'améliorer la qualité et la productivité et finalement d'accroître la production globale du cacao et du café.

Ce programme soutient les jeunes issus des centres de formation agricole pour faire d'eux de véritables professionnels de la caféiculture ou de la cacaoculture. Ainsi, durant leur formation, les jeunes retenus reçoivent une formation complémentaire spécialisée et acquièrent de l'expérience de la pratique agricole au moyen de voyages d'études.

Une fois sur le terrain, le CICC apporte à chaque jeune qui s'engage à ouvrir une exploitation de caféiers ou de cacaoyers d'au moins 3 hectares un encadrement technique sur la conduite de l'exploitation pendant 3 ans, un appui à la mise en place de la pépinière, un appui technique dans la commercialisation ainsi que son parrainage pour la certification.

Cette opération de charme vise à remédier aux effets néfastes de la crise intervenue lors de la chute des cours mondiaux de 2007-2008, qui a incité les producteurs à délaisser la production du café, certains allant même jusqu'à abattre les plantations.

"La crise, longue et grave, qu'a connue la filière semble derrière nous. Elle se revitalise et les producteurs retrouvent le sourire", s'est réjoui le président du CICC, ajoutant que "les jeunes et les femmes entrent en force dans la production et la transformation du café".

AUTRES INITIATIVES EN COURS

Interrogé par Xinhua, Emmanuel Tchoupau, chef d'agence de l'Union centrale des sociétés coopératives agricoles de l'Ouest (UCCAO) de Yaoundé, confirme que "les pouvoirs publics assurent le suivi jusqu'à la production et offrent gracieusement, pendant les 3 premières années, les plants de caféiers et les intrants (engrais, herbicides, etc.)".

Dans cette optique, le gouvernement a créé le Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC), doté de 32 millions de dollars pour financer la relance de ces deux filières, le soutien à la recherche gage d'une amélioration de la qualité, la promotion de la transformation et de la consommation locales et l'appui aux programmes de formation et d'information des opérateurs.

Les projets subventionnés par le FODECC ont pour missions, entre autres, "de produire 600 000 tonnes de cacao et 160 000 tonnes de café (35 000 tonnes pour l'arabica et 125 000 tonnes pour le robusta) et transformer 40% de ces productions à l'horizon 2020".

REEL REGAIN D'INTERET POUR LE CAFE

"Aujourd'hui, nous produisons 3000 tonnes de café chaque année. Nous comptons améliorer notre production en renouvelant les plantations vieillissantes", a indiqué à Xinhua Rebecca Kamgue, présidente du conseil d'administration (PCA) de la Coopérative agropastorale des femmes rurales du Littoral, Ouest et Sud-ouest (COOPAFERLOS).

Pour la COOPAFERLOS, créée il y a bientôt 13 ans et qui compte aujourd'hui 4000 membres, il s'agit surtout maintenant de "passer à la transformation qui génère une plus grande plus-value afin d'inciter les producteurs camerounais à consommer leur propre café".

Emmanuel Tchoupau, de l'UCCAO qui se veut le partenaire exclusif de l'Etat à l'Ouest-Cameroun pour la relance des filières cacao-café depuis 1958, soutient qu'"il y a un regain d'intérêt réel pour le café".

Cependant, pour Thomas Padjouo Nguewo, président du conseil d' administration de la Société coopérative agropastorale du Cameroun, "les Camerounais ne consomment pas beaucoup le café".

En outre, le festival du café nourrit également l'ambition "de briser les préjugés entourant le café, de sensibiliser le grand public et les jeunes en particulier à la consommation du café et sur son impact positif sur la santé et la vitalité".
Par Dominique MBASSI, LIU Fang

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