Cameroun - Urbanisme. Le martyr des populations de la Pénétrante Est de Douala

cameroun24.net Mardi le 06 Aout 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Du fait des travaux effectués sur cet axe, les usagers de la route, restent des heures, bloqués dans les embouteillages rapporte le quotidien Mutations.

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Immobilisée dans le taxi au niveau du lieu-dit « Entrée lycée », à la pénétrante Est de Douala, Madeleine ne tient plus sur son siège. Partie de Shell New-bell à 8h, elle devait honorer à un rendez-vous médical à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala situé à Yassa, à une vingtaine de minutes, en temps normal. Il est 10h ce jeudi, 1er août 2019 et la dame est encore coincée dans un énorme bouchon au lieu-dit « Entrée lycée ». Désemparée, la trentenaire va « maudire » la lenteur enregistrée dans les travaux, qui selon elle, sont à l’origine de ces embouteillages. Lorsqu’elle arrive à Borne 10 près de 45minutes plus tard, elle descend du taxi et emprunte une moto.

La gêne éprouvée par Madeleine laisse pourtant presqu’indifférent les autres passagers du taxi. C’est que, les habitants de cette partie de la ville s’habituent au fil des jours à ces bouchons. Et la pluie qui s’abat sur la capitale économique ce jeudi matin n’aide pas les usagers de la route dans leur calvaire. A partir du lieu-dit « Entrée carrière » où commence l’embouteillage, les véhicules sont collés les uns aux autres, pare-choc contre pare-choc. Il faut en moyenne 30 à 45 minutes, pour parcourir moins d’un kilomètre. La présence des agents de la police au lieu-dit « Borne 10 » n’arrange pas vraiment la situation qui est encore plus critique de ce lieu à Ari.

Les travaux à l’entrée Est

La plupart des taxis préfèrent s’arrêter soit au marché Ndogpassi, soit à Borne 10. « On ne peut pas venir ici perdre deux à trois heures dans les embouteillages. C’est pourquoi les chauffeurs de taxi les plus téméraires s’arrêtent à Borne 10 », explique un chauffeur de taxi. Ce qui contraint les passagers à poursuivre le trajet à moto. Et le tarif de cette dernière a pris des proportions inquiétantes, passant du simple à plus du double. « C’est assez risquant de conduire sur cette route, entre les camions et les gros porteurs. C’est pourquoi on augmente le prix du transport », explique un conducteur de mototaxis. Et sur ce trajet, les motos faufilent entre les camions et gros porteurs qui roulent en sens contraire. Certains camions effleurent au passage les parasols de celles-ci.

Embouteillage

Un embouteillage qui change le quotidien des habitants de ces quartiers. « Ma vie de famille a changé. De lundi à vendredi, je ne parviens plus à voir mes enfants. Quand je rentre du travail, ils dorment déjà et quand je sors pour aller au travail, ils sont parfois encore couchés, parce que je dois partir de la maison au plus tard à 6h pour espérer arriver à Akwa à 8h30, puisque je n’aime pas emprunter la moto. Et le soir, je fini le travail à 17h, mais, j’arrive à la maison difficilement avant 21h », se plaint Albertine, une habitante du quartier Ari. Et pour éviter de rester impuissant dans le taxi, certains ont adopté la marche à pieds lorsque les embouteillages commencent souvent juste après le carrefour Nelson Mandela. « Je descends souvent du taxi à la Shell et je vais à pieds jusqu’à chez moi à Borne 10 (une distance de près de trois Km). Je le fais presque tous les soirs », explique un riverain.

Pour un autre, « lorsque je dois commencer le travail à 7h30, je suis obligé de partir de chez moi à 5h, pour espérer arriver au plus tard à 7h, alors qu’avant les travaux, je partais de chez moi à 6h30, parfois », explique Micheal, un habitant de Cogefar. Une situation encore plus compliquée pour Blaise Pascal qui est contraint de garer son véhicule à Entrée Bille tous les soirs, d’emprunter une moto afin de regagner son domicile situé non loin de l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Douala à Yassa. Ces embouteillages sont parfois à l’origine de multiples accidents. Ce qui complique davantage le déplacement des usagers de la route. Une situation que les habitants de Ndogpassi disent vivre depuis la reprise de la deuxième phase des travaux de construction de la pénétrante Est, il y a plus de deux mois.
Lenteurs

Pourtant, d’après ces riverains, les travaux qui vont de Borne 10 pour le pont sur la Dibamba, sur une distance de 9 kilomètres avancent à pas de tortue. Le gros des travaux est effectué au quartier Ari. Ici, une dizaine d’ouvriers sont sur le site où la route a été coupée en deux, du fait de la construction d’un pont. Une dizaine d’ouvriers vêtus de manteaux de couleur jaune sont à l’œuvre, malgré la forte pluie qui s’abat sur la ville. Des engins creusent. Des montagnes de graviers sont entreposées. Une voie de déviation non bitumée a été construite, causant la boue et contribuant à davantage ralentir la circulation.

Un peu plus loin, le côté droit de la chaussée dans le sens Douala-Yaoundé a été creusé pour élargir la route. Peu avant Yassa, une autre voie de déviation a été construite, mais, n’est pas encore utilisée. Elle permettra de dévier les véhicules pour permettre la construction d’un pont. Sur les différents sites des travaux, très peu d’engins sont visibles. Les employés encore moins. Aucune plaque ne renseigne sur le début des travaux, sur la durée, sur les délais de livraison et sur le nom de l’entreprise en charge de la construction de cette route. Les employés approchés restent muets. Cependant, sur un pick-up de couleur blanche stationné sur le site des travaux à Ari, figure le nom de l’entreprise chinoise en charge des travaux : Crcc.

Les délais d’exécution de ces travaux sont largement dépassés. Lancés en mars 2014, les travaux qui vont du marché des fleurs jusqu’au pont sur la Dibamba (19,20Km) devaient durer 30 mois et être livrés en septembre 2016. Curieusement, ces travaux qui ont été effectués par l’entreprise Razel se sont limités à la phase I du projet, au niveau de Borne 10. La reprise des travaux de la deuxième phase a mis plus d’un an, pour ne reprendre qu’en cette année 2019.

Blaise Djouokep

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