Cameroun - Musique. Philippe Essack : Le single c’est pour des artistes pas sûrs d’eux

Mutations Vendredi le 05 Février 2016 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le manager d’Hervé Nguebo pense également que c’est par paresse que beaucoup d’artistes procèdent par la sortie d’un seul titre.

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Contrairement à Hervé Nguébo, de nombreux artistes aujourd’hui optent pour la sortie du single avant la mise sur le marché de l’album en entier. Qu’est ce qui justifie cette façon de procéder ?

Ce sont les gens qui veulent être au-devant de la scène qui sortent des singles tout le temps. Parfois, tous les trois mois ou tous les six mois. Et les singles, c’est pour des gens paresseux, des gens pas sûrs d’eux, des gens qui ne savent pas ci ça va marcher ou pas. Ils veulent tester le marché. Et comme aujourd’hui il s’avère qu’avec un seul titre, un seul single certains artistes ont du succès, beaucoup choisissent de plus en plus cette option. Et ce n’est pas une question de moyens. Je parlais tantôt de paresse, parce que faire un album de 13 titres comme c’était le cas par exemple pour le premier album d’Hervé Nguebo, c’est beaucoup de travail. Avant de sortir un album, on invite des journalistes et animateurs avertis et on leur fait écouter l’album. On recueille ensuite leurs avis sur ce qui est bien et sur ce qui ne l’est pas. On fait également écouter aux grands artistes comme Manu Dibango par exemple. Ça va même jusqu’au Canada. Ce n’est qu’après cela qu’on va au studio, on retravaille en tenant compte de toutes ces remarques. On travaille depuis deux ans sur le 2ème album. Chaque jour, on est au studio.

Y a-t-il un avantage à mettre un album directement sur le marché sans passer par un single d’abord ?

Oui ! Car, ça veut dire et ça montre que vous avez travaillé. Un album c’est dix titres et parfois plus. Et lorsque vous mettez cet album sur le marché, tout est prêt et on en tire un titre pour la promotion. Or, pour celui qui sort un titre, puis un autre et ainsi de suite, ce n’est pas la même chose.

La tendance aujourd’hui est au single. C’est parti pour perdurer ?

Oui ! Parce que la piraterie a pris les devants. Les gens ne veulent plus sortir les albums tous les jours. Les artistes préfèrent sortir les titres un à un. Avant, ce n’était pas ça. Moi je suis né dans les années 70, il n’y avait pas ce problème de piraterie. Aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué. L’artiste veut rentrer dans ses frais. Celui qui sort un single aujourd’hui, je ne lui en veux pas. L’avantage pour l’artiste étant qu’il peut gagner. Mais un inconvénient pour le mélomane qui n’a qu’un seul titre. C’est vrai, il achète à juste à 500 Fcfa ou à 1000 Fcfa, mais il n’a pas l’embarras du choix.

Propos recueillis par Marthe Ndiang
 

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