Cameroun - Politique. Triste fin de certains hommes d’Etat : Paul Biya pourrait ne pas y échapper. Et pourtant… !

C.P: Léon Tuam Jeudi le 20 Septembre 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En dépit des humiliations, des divisions et spoliations excessives que le peuple d’Um Nyobé a connues sous le long régime destructeur de Paul Biya, notre vaillant et extraordinaire peuple a su faire montre d’une retenue, d’une bonté et d’un sacrifice sans pareil. Ces qualités constituent une de ses marques particulières et peuvent pousser certains esprits à croire qu’il est plutôt peureux et passif. Erreur.

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En même temps que nous compatissons aux sévices et douleurs qu’a subis ce peuple, il y a lieu ici de saluer la grandeur qu’il y a en lui. Toutefois, devant l’égoïsme quasi aveugle de M. Biya doublé d’un manque de patriotisme indiscutable, il se montre clairement jour après jour que le peuple camerounais finira certainement par ronger tout simplement son frein.
En franchissant ces dernières années le Rubicon, Paul Biya se met en situation très embarrassante et inquiétante. Paul Biya pourrait ne pas échapper à la fin de règne très amère qui si souvent accompagne tant de dictateurs.


Et pourtant, il a bien eu le temps de disposer, de se retirer du pouvoir sans grands ennuis et sans que son pays plonge dans un bordel indescriptible. Dans son talent de bon disciple de Machiavel, il excelle et choisit de ne rien laisser de bon debout au Cameroun, et c’est là où il précipite sa chute tragique.


Mis à part les nombreux crimes économiques, les massacres et assassinats qui sont à son compte au Cameroun, il apert que M. Biya et sa famille ont d’autres menaces (et des plus sérieuses et à craindre) qui les épient au quotidien : les grains de vengeance et de haine qu’ils ont semés dans tant de cœurs.


Devant le mauvais système qu’il a reçu des mains de son prédécesseur et l’a verrouillé et rendu infernal tel un bon diable, des pressions d’ici et d’ailleurs se sont abattues sur lui pour qu’il le soigne de ses multiples maux parmi lesquels la corruption.


Mais le premier faux et corrompu des Camerounais qu’est M. Biya bien que déjà disqualifié pour conduire une telle mission, a sauté avec enthousiasme sur l’occasion et en a fait un assommoir politique de distraction, de protection de son pouvoir égoïste et de persécution de ses serviteurs. Les  mesures et filets qu’il tend aident davantage à comprendre le biyaïsme et exhalent des effluves de règlements de comptes politiques où le chasseur et les gibiers se trouvent à maintes reprises tous pris dans les filets.


Les cris et appels qui en émanent sont souvent si poignants et leurs senteurs pleines d’innocence que des oreilles et cœurs longtemps rebelles à ceux-là leur ouvrent très chichement la porte de pitié pour un instant, puis se disent : « Qu’étaient-ils allés faire chez le diable s’ils étaient pour ce peuple martyrisé ? » avant de la refermer très rapidement.
Quand des gens arrêtés et punis pour des crimes se tournent et révèlent que ce qu’on dit être en leur possession a échoué dans les mains du chef de l’Etat, quand de grandes personnes crient comme des gamins que le chef de l’Etat savait tout de ce qu’on leur reproche, ou que les instructions sont venues de lui, quand la « justice » punit et le terme du châtiment s’épuise sans que les fautifs recouvrent la liberté :

C’est de la haine et de la vengeance que M. Biya sème et la moisson sera abondante ; ce sont des balles invisibles que M. Biya tire dans sa propre tête, et s’en rendra compte bientôt. En le faisant, en infantilisant et ridiculisant ses serviteurs (que nous ne défendons pas et ne défendrons jamais), en volant la vie et l’avenir des familles et continuellement, il a contre lui des individus, des familles et voire même des régions entières.


Son fils médiocre et voyou pilleur des richesses nationales, Franc Biya, qu’on a même parfois soupçonné d’être préparé pour diriger le Cameroun après lui ne pourra pas s’aventurer sur ce chemin, parce que les maladresses obséquieuses politiques de son père de ces derniers jours le place désormais sur des pentes ardues du ressentiment et d’insécurité.
Et si par défi et aveuglement habituels M. Biya s’entêtait d’imposer son fils au peuple camerounais, dans des assauts vindicatifs les ennemis politiques de son père de plus en plus nombreux le déchiquèteraient et l’écraseraient de leurs cornes de rancœurs tels des buffles enragés qui s’abattent contre un lionceau en souvenir de toutes les douleurs et peines que ses parents leur ont causées.   


Certains Camerounais accordent à M. Biya des pouvoirs occultes capables de le protéger contre tout. Ah, qu’elles sont malheureuses et pitoyables les bouches qui crachent ces paroles ! Que vaut M. Biya dans l’histoire des Forts de ce monde ? Des Forts qui ont fini par craquer comme un branchage au passage de la vraie tornade ! Misérable être dans la nuit perdu qui croit tout sentir, tout entendre, tout comprendre, tout voir et prévoir ! Il ignore que quand arrive son heure, c’est son heure et rien que son heure.


Nous ne pouvons plus douter du calvaire de M. Biya. L’insécurité est désormais sous chaque pas qu’il marque. L’insécurité le suit désormais partout. Il n’est en sécurité ni chez lui a Mvomeka ni a Yaoundé. Désormais il n’est plus en sécurité même au Palais présidentiel. Même dans son lit, il est en insécurité. D’ici trois mois, trouver M. Biya encore assis sur sa posture d’orgueil et de défi habituelle relèverait du miracle.  

Léon Tuam,
Ecrivain, activiste des droits humains et enseignant.
19 sept 2012

 
     

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Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun

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