Cameroun - Politique SUD,Communauté urbaine d’Ebolowa : le compte administratif rejeté par les conseillers
cameroun24.net - C’est tombé comme une sanction pour le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine d’Ebolowa (CUE) à l’issue du conseil de communauté tenu le 28 août dernier dans la salle de conférences du fonds national de l’emploi du Sud, en présence du préfet du département de la Mvila, tutelle.
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Il s’agit là des supers conseillers, représentants des communes d’arrondissement d’Ebolowa 1er et 2ème appelés ici « grands conseillers ».
Les douze ont répondu à l’appel à l’occasion de cette session ordinaire consacrée à l’examen et à l’adoption des comptes de l’exercice de 2014. Comptes qui ont été présenté par le délégué du gouvernement Guy Roger Zo’olouman ainsi qu’il suit, 956 millions FCFA en recettes, 744 millions FCFA en dépenses et un excédent de 212 millions FCFA. Ce dernier reconnait la faiblesse du niveau des recettes, due à la difficulté de recouvrement et à l’incivisme fiscal des usagers.
Projette tout de même intensifier la campagne d’hygiène, l’aménagement des voies de communication, des espaces verts, sans oublier le paiement à bonne date des salaires des agents. Jusque là, tout semblait être en accord parfait avec les supers conseillers, et le compte administratif qui devrait être à approuver.
Lorsque Victor Marcel Ngangué préfet du département de la Mvila, tutelle de la communauté urbaine d’Ebolowa (CUE) intervient à l’ouverture pour taper un coup de pied dans la fourmilière. Il note d’abord le non tenu du conseil dans les délais, depuis le mois de mars. Il rappelle que le compte administratif est en d’autres termes, le compte des réalisations du maire.
A cet effet, il est question pour les conseillers de donner un quitus à la gestion du délégué de gouvernement ou ne pas le faire. Il s’agit de voir si, la dépense de 744 millions FCFA annoncée, a un impact visible sur la ville ou alors sur les conditions de vie des populations de la cité capitale.
Pour le préfet de la Mvila, en parcourant ce compte administratif sur la forme le canevas a été respecté, mais sur le fond, le patron de la Mvila a souhaité avoir des explications sur certaines lignes de dépenses.
Car, en tant que tutelle, il en a décelé un certain nombre d’erreurs assimilables à des fautes de gestion. Consommation élevée de carburant et autres lubrifiants, reversement partiel des cotisations des agents à la CNPS, non reversement des retenues sur salaires, perception des droits d’occupation de parcs, alors que la CUE n’en dispose pas de parc aménagé, non paiement des indemnités de session.
Le préfet note l’existence d’une dynamique conflictuelle, au lieu de celle du travail dans la collaboration. Face à toutes ces conditions difficiles de travail, le délégué du gouvernement réussit de revoir à la hausse, ses avantages, ceux de son receveur municipal et son secrétaire général à l’oubli du reste des agents.
Parmi les poches de dépenses scandalisant, on a noté celle liée à l’organisation des fêtes officielles, 42.792 millions FCFA, 14.563 millions FCFA de frais de réceptions et 66 212 millions de dépenses d’investissement.
Victor Marcel Ngangué voudrait avoir des explications sur le lieu de localisation des infrastructures réalisées, si oui, les taux de réalisations à cette date. La construction des voiries, routes, ponts et autres évaluées à 89.445 millions FCFA qui demandent à être justifiés. En plus pour le patron de la Mvila, le compte administratif doit être accompagné en annexe des documents certifiant, l’état d’engagement, le reste à payer, l’état matériel et immeuble acquis si tel en est le cas.
Ce sont là, des documents obligatoires du compte administratif. A cet effet, il s’interroge sur les réalisations liées au montant de la dépense présentée dans le compte administratif. A la vue de tout ce climat de l’éther, le préfet en a laissé à la responsabilité des conseillers de pouvoir délibérer à ce sujet en commission.
Pendant plusieurs heures des travaux en commission, la montagne n’a pu accoucher que d’une souris, les « grands conseillers » ont renvoyé le délégué du gouvernement auprès de la CUE d’aller revoir sa copie. Le compte administratif n’a pas été adopté, les communes veulent voir résoudre leurs problèmes de redevance forestière annuelle (RFA) dont l’argent par inadvertance s’est retrouvé dans les comptes de la CUE, et aussi le reversement de la dotation appartenant à ces communes.
Pour Joël Emmanuel Bitoumou maire de la commune d’Ebolowa 1er et président de séance, le dernier conseil de communauté avait formulé certaines recommandations à savoir, le règlement de cette quote-part, le règlement des taxes liées à la RFA.
Depuis lors, rien n’a bougé, pour lui comme pour le reste des conseillers, ils étaient dans l’impossibilité de continuer les travaux. Guy Roger Zo’olouman délégué du gouvernement auprès de la CUE, n’a pas caché sa déception. Pour lui, beaucoup pense que la CUE est un eldorado, sa communauté n’a pas de fonds, elle engrange près de 80 millions FCFA par an seulement.
Pour fonctionner, il faut une subvention de fonctionnement. En tant que tutelle que le délégué du gouvernement ne reconnait pas, et face à ce blocage du vote du compte administratif, le préfet reconnait bien que la CUE est un démembrement de l’état, et personne n’a le droit de bloquer son fonctionnement.
A cet effet, un rapport sera produit et adressé au gouverneur de la région du Sud dans les prochains jours. Et, une session extraordinaire sera convoqué urgemment. Au terme, pour André Pascal Noukimi grand conseiller de la commune d’Ebolowa 2ème, le compte administratif n’a pas été voté, c’est bien un signe qu’il ya des points qui n’ont pas pu trouver de solutions depuis la dernière session. C’est avec espoir qu’il pense que ce compte administratif sera voté lors du conseil extraordinaire qui sera prochainement convoqué.
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