Cameroun - Communication Médias - Bamenda: Un journaliste accusé de diffamation
Eric Mbah Mutomo, directeur de publication du journal Chronicle, paraissant à Bamenda, a passé près de 5h de temps en cellule au commissariat central de la cité capitale du Nord-Ouest lundi dernier 23 février.
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En matinée de lundi, il a été interpellé à Songe Street par les éléments de la police, piloté par le député Fusi Naamukong Wilfred de Bafut-Tubah. Les deux policiers lui ont présenté un mandat d'amener avant de le conduire au commissariat. Ici, il apprendra que le député lui reproche un article diffamant à son encontre paru dans l'édition 413 du journal. En effet, l'article incriminé relayait une décision du ministre des Marchés publics (Minmap) suspendant pour 6 Mois, l'entreprise Premier Security appartenant audit député. Cette entreprise fait partie de 15 autres suspendues dans le Nord-Ouest en fin d'année 2014 par le Minmap pour faux et usage de faux documents dans leur D???. Le même l'article remettait en cause l'immunité du parlementaire. Ce dernier a trouvé diffamant cet article au point de porter plainte contre le journal et son directeur de publication. Un mandat d'amener a été délivré et le député en question a pris sur lui de piloter l'arrestation du Dp. C'est au commissariat que le Dp a appris qu'il avait été convoqué et qu'il avait refusé de déférer à cette convocation. Eric Mutomo a dit à l'enquêteur qu'en aucun moment il n'avait reçu la moindre convocation.
Néanmoins, il a été cuisiné près de 3 heures durant avant d'être jeté en cellule comme un vulgaire criminel. Informés de son arrestation, des journalistes se sont déportés au commissariat, pour tenter d'obtenir la liberté provisoire pour leur confrère. Apprenant cette initiative des journalistes, le député a débarqué au commissariat et laissé entendre aux hommes et femmes de médias «je vais mettre fin au journalisme de caniveau». Des propos qui ont fait monter l'adrénaline dans la cervelle des journalistes qui ont cru à un règlement de comptes. Cela s'est justifié par le refus d'accorder la liberté provisoire. L'enquêteur a tout simplement référé les journalistes et les avocats du Dp au procureur de la République, seul habilité à libérer le Dp sous caution.
Liberté provisoire
Cap vers le bureau du procureur de la République. Apprenant que les avocats et journalistes tentaient d'obtenir cette libération, le député s'est déporté également au parquet pour empêcher cette action. Il s'est fait dire par le ministère public qu'il devait au préalable adresser un droit de réponse pour publication au responsable dudit journal, s'il estimait fausse l'information publiée. Ceci en conformité avec la loi sur la communication sociale. Une loi qu'ignorait le député. Aussi le procureur a dit au parlementaire que chaque prévenu a droit à la liberté et tant qu'il n'est pas définitivement condamné, la loi autorise qu'on lui accorde la liberté provisoire. Dans le cas d'espèce, l'affaire n'à pas acquis l'autorité de la chose jugée. Par conséquent, il a accordé la liberté provisoire à Eric Mutomo. Toutefois, il devra se présenter une fois de plus devant le procureur de la République le 10 mars prochain. C'est ce jour qu'il sera fixé sur la suite de l'affaire. Dossier non classé.
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