Cameroun - Environnement SUD,Ebolowa : Commerce légal du bois, quand les parlementaires s’y mêlent.
L’atelier de renforcement des capacités des parlementaires et de l’équipe techniques du réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Repar) à la gouvernance forestière et à l’application de la réglementation forestière au Cameroun s’est tenu du 22 au 24 octobre dernier au centre touristique de Nkolandom, sous la conduite de l’ONG forêts et développement rural ( Foder).
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La forêt Camerounaise couvre 22.5 millions hectares, soit 46% du territoire national et dont 17.5 millions d’hectares exploitables. Des dispositifs visant à établir une meilleure gouvernance des ressources forestières ont été mis sur pied, ceci en vue d’optimiser la contribution du secteur forestier à l’économie nationale et l’amélioration des conditions de vie des populations. Ces dispositifs se caractérisent aussi par la réduction de l’exploitation illégale et la corruption. C’est dans ce contexte que le Cameroun a signé et ratifié l’accord de partenariat volontaire sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges (apv/flegt) avec l’union européenne, afin de garantir la légalité des bois destinés au marché européen. Selon Sébastien Tchebayou coordonnateur du Foder, toutes ces bonnes intentions n’ont pas généré tous les effets attendus face à la persistance de l’exploitation forestière illégale et des infractions fauniques. Ce fléau qui a plusieurs visages, affecte toute la chaîne de production et de commercialisation des ressources forestières. L’estimation des pertes est d’environ deux tiers des retombées attendues du secteur forestier du fait des pratiques illégales. Ce qui freine la croissance et attenue les efforts d’amélioration des conditions de vie des populations. Conscient des enjeux de cette situation, les parlementaires réunis au sein du réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, section du Cameroun (repar-cameroun), ont engagé des actions visant à améliorer leur niveau d’appropriation de ces enjeux et à améliorer le travail parlementaire en rapport avec la problématique de l’exploitation illégale. Pour le coordonnateur du Foder, il y a les problèmes de gouvernance forestière sont réels, il faut en parler pour que les gens le sache en espérant que les comportements vont changer. Ce secteur forestier est très délicat, la corruption y sort de tous les côtés. Tenez, la population y est très impliquée elle-même dans les activités de corruption, lorsqu’elle accueille un exploitant illégal qui passe par la communauté en la soudoyant pour entrer dans la forêt. Il est donc question que les élus du peuple y soient informés afin qu’ils puissent prendre des actions de sensibilisation d’où l’objet de cet atelier de Nkolandom. Pour le député Martin Oyono représentant le président du Repar le député Jean Jacques ZAM, il est question que le Cameroun s’engage dans le commerce légal du bois, suite aux accords signés avec l’union européenne. Ce qui permet d’avoir une valeur ajoutée, au lieu d’exporter les grumes brutes, que le bois puisse être transformé, et que le marché de l’UE soit un marché où le label Cameroun occupe une belle place. D’où la présence des représentants du peuple qui doivent d’abord entrer à cette école eux- mêmes en suite expliquer aux populations qu’ils représentent. Il y a certains pays qui ont préservé leurs forêts en se développant, il est question de faire un zonage qui permettra naturellement de préciser où sera fait quoi, pour une gestion durable. Dans un dispositif participatif, les parlementaires ont passé au peigne fin la législation forestière au Cameroun, l’accord de partenariat volontaire, et d’en ont fait son état de lieu de la mise en œuvre au Cameroun. Puis, ils s’en ont pris au contrôle forestier et faunique avec l’observation indépendante et les mécanismes d’alerte sur les infractions. Ce qui a permis aux participants d’identifier les outils et les méthodes de collecte, d’analyse et de traitement des données d’observation indépendante. La finalité pour le Repar est de mettre en place au sein du réseau, un dispositif de veille permettant de suivre avec plus de cohérence et d’efficacité les interventions et options du gouvernement en matière de lutte contre l’exploitation illégale et de promotion de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources forestières, y compris les recettes y relatives. D’où la justification de la nécessité de renforcer les capacités de ses membres et de son équipe technique d’appui en la matière. Ce qui important de soulever au-delà de tout ce qui tourne autour de l’exploitation illégale des ressources forestières est que, toute politique publique forestière est à l’image de l’état qui la fabrique.
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