Cameroun - Justice. Affaire Bouba Simala : Le Tribunal militaire revoit les infractions

Ibin Hassan | Mutations Vendredi le 07 Aout 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le garde du corps du président de l’Assemblée nationale n’est plus poursuivi pour « actes de terrorisme ».

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Flanqué de son avocat, le capitaine Bouba Simala a déféré hier à une convocation du juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé. Le colonel en charge du dossier a notifié d’entrée de jeu à l’ex-garde du corps du président de l’Assemblée nationale « l’ordre de poursuivre » du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Il en ressort trois chefs d’inculpation : « menaces simples, outrage à corps constitués et violation de consignes ». Pas besoin d’être un orfèvre du droit pour constater que cet « ordre de poursuivre » est en contradiction flagrante avec les infractions contenues dans l’ « arrêté présidentiel » du président de l’Assemblée nationale, signé le 16 juin dernier. Cavaye Yéguié Djibril y accusait péremptoirement son neveu « d’actes de terrorisme, d’incitation au braquage et à l’enlèvement ». Il indiquait ensuite doctement que «le ministre de la Défense, compétent pour connaître des actes de terrorisme, d’incitation au braquage et à l’enlèvement que l’intéressé a bien voulu commettre à l’endroit du président de l’Assemblée nationale, prendra toutes les dispositions conformément à la loi en vigueur».

Comment en est-on arrivé à ce revirement à 180° ? Pourquoi les graves accusations de Cavaye ont-elles été balayées par les enquêteurs laissant place à des charges somme toute « dérisoires » ? Ce « rafistolage juridique » n’est-il pas un indicateur de ce que le dossier était vide ou presque et qu’il fallait trouver « quelque chose » pour ménager Cavaye ? Contacté hier Me Emmanuel Simh, le conseil de Bouba Simala, a reconnu les chefs d’inculpation mobilisés contre son client, mais n’a pas souhaité s’y étendre outre mesure. Il n’empêche. En abandonnant les infractions retenues unilatéralement par Cavaye Yéguié Djibril, le tribunal militaire évite déjà au capitaine de gendarmerie la peine de mort, comme le stipule la loi anti-terroriste promulguée en 2014 par le président de la République. Après son audition, qui a duré près de 4h de temps hier, Bouba Simala a regagné sa cellule à la Sécurité militaire (Semil), où il est en détention provisoire depuis le 19 juin 2015. Le capitaine Bouba Simala est accusé par son oncle, Cavaye, d’avoir planifié son enlèvement lors d’une séance de sport de maintien au parcours Vita, à Yaoundé. D’après le député du Mayo Sava, Bouba Simala aurait passé des consignes à ses complices à travers son Talkie walkie. Des sources à l’Assemblée nationale jurent, quant à elles, qu’il ne s’agit que d’une crise entre des « frères » au sein du cabinet du Pan. Les deux hommes ont été très proches sans discontinuer pendant près de deux décennies. Les accusations de Cavaye sont survenues au moment où l’opinion publique s’interrogeait de plus sur les complices de la secte Boko Haram régulièrement vilipendés par le lamido de Mada du haut du perchoir de l’Assemblée nationale.


 

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