Opération Épervier. Affaire du listing : les 64 personnes visées par Amadou Ali et Dooh Collins

camer Mardi le 09 Juillet 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Entre 2006 et 2007, une liste comprenant les noms du président du Sénat et son Sg, de nombreux ministres et directeurs généraux de sociétés a été établie. C’est un feuilleton digne de l’affaire Clearstream en France (affaire relative à l’existence d’un listing de personnalités françaises détenant des comptes bancaires à l’étranger, où figure le nom de nicolas sarkozy), mais cette fois c’est «made in Cameroun». Tous les jours qui passent permettent de voir un peu plus clair.

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Le 16 septembre 2007, Amadou Ali, alors vice-premier ministre, ministre de la Justice garde des sceaux signe deux lettres de mission similaires d’une durée de six mois à Dooh Collins Francis, Cni n°106991164 délivré le 29 octobre 2005 par edgard alain mebe ngo’o Délégué général à la sûreté nationale du Cameroun à l’époque des faits. Il donne à celui qui s’est présenté comme «expert-comptable», «le droit de conduire une enquête d’expertise et investigations financières internationales contre la corruption et le détournement des fonds de l’Etat du Cameroun», auprès des établissements et organismes financiers internationaux basés aux Etats-Unis d’amérique, en grande Bretagne et au Canada.

Le vice-premier ministre demande par ailleurs à ces chancelleries «d’apporter à monsieur Dooh Collins Françis, l’entraide nécessaire auprès des services d’investigations financières dans leur pays pour lui permettre de réussir sa mission». enfin, il précise clairement dans sa correspondance que «toutes les informations recueillies par Francis Dooh Collins devront être remises au seul vice-premier ministre». même pas à Paul Biya, chef de l’etat, qui avait pourtant autorisé l’opération. C’est donc sur la base de cette lettre de mission que Dooh Collins devait conduire ses investigations à l’étranger. Une liste de 64 personnes avait dans un premier temps été établie. Y figure les noms de l’actuel président du sénat, marcel niat njifenji et du secrétaire secrétaire général de la Chambre haute, Michel Meva’a M’eboutou, l’actuel ministre de la Justice, Laurent Esso, le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Sébastien Grégoire Owona, Remy Ze Meka, Jean Fouman Akame ou Louis Paul Motaze. Plusieurs directeurs généraux des sociétés d’etat et parapubliques et des personnalités déjà incarcérées dans le cadre de l’Opération épervier sont aussi dans cette liste. Dooh Collins avait également en sa possession les photos, signatures et éléments revêtus d’empreintes digitales de toutes ces personnalités ainsi que celles qui ne figuraient pas sur la liste des 64.

Comment Dooh Collins avait-t-il obtenu cette liste ? La lui avait-on remise, ou elle est seulement le fruit de son génie inventif ? Difficile de répondre à cette question dans un environnement encore fait d’opacité. au cours de son audition le 8 mai dernier à la police judiciaire pour les faits de «déclarations mensongères, de diffamation et dénonciations calomnieuses», l’ancien légionnaire a affirmé : «Je n’ai donné aucun nom et je n’ai fourni aucun compte sur ces personnes. Je pense qu’Amadou Ali peut mieux édifier l’enquête sur la question». est-ce à dire dès lors que toutes les informations sur ces personnalités de la République lui ont été remises par l’actuel ministre chargé des Relations avec les assemblées ?
En 2006, soit un an avant qu’il ne soit mis en mission, Francis Dooh Collins envoyait déjà à amadou ali, des «notes de synthèse confidentielles» sur des personnes suspectées de crimes économiques. Comme cette note du 23 novembre 2006 sur un certain Roger Tchoufa, recherché pour détournement, dont Joseph Edou, ex-Dg du Crédit foncier fut présenté comme «complice». Dooh Collins avait également conduit des enquêtes sur la famille de Polycarpe Abah Abah , ainsi que sur ce qu’il a appelé «son réseau».
 

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