Cameroun - Politique. Cameroun: Biya contre Biya

cameroun24.net Lundi le 09 Septembre 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un message à la nation du chef de l’Etat en plein mois de septembre ! L’information a parcouru la capitale samedi avant de s’évanouir en fin d’après-midi lit-on dans un éditorial de Georges Alain Boyomo, DP du quotidien privé Mutations.

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Paul Biya ne s’est donc pas adressé au peuple comme le laissait présager la mobilisation des états-majors des médias publics, suite à l’instruction du cabinet civil de la présidence de la République. Quel message voulait-il partager avec ses compatriotes ? Quel cap voulait-il fixer ? A quel recadrage voulait-il procéder ? Quel seuil voulait-il franchir ? Pourquoi s’est-il rétracté ? Des questions et bien d’autres qui taraudent les esprits.

Déjà réputé secret, discret et taiseux, le chef de l’Etat, à en croire des membres de son entourage, s’est davantage bunkerisé depuis son voyage perturbé par la Brigade anti-sardinards (Bas) en Suisse. Son dernier séjour dans son village natal, à Mvomeka’a, participait, semble-t-il, de cet isolement rituel. Dans sa villa de campagne, en dehors de quelques proches pas toujours familiers des objectifs des cameras, mais jouissant d’une insondable influence, Paul Biya aurait surtout reçu le ministre directeur du cabinet civil, Martin Mvondo Ayolo, spécialement chargé de la navette des parapheurs entre Yaoundé et Mvomeka’a.

Au cours de son dernier séjour helvétique, le président de la République, on le sait, a personnellement supervisé les bons offices conduits par le ministère local des affaires étrangères, entre des leaders sécessionnistes résidant à l’étranger et le pouvoir. Plus tard, les médiateurs suisses ont été reçus en audience par le Premier ministre. Il y a deux semaines, Joseph Dion Ngute a reçu à l’Immeuble Etoile, une délégation emmenée par le Cardinal Tumi, porteur du projet d’organisation de la conférence générale anglophone, laquelle essuie vents et marées.

Du sérail, l’on apprend que Paul Biya a accordé une audience peu routinière au palais de l’Unité au Premier ministre, la semaine dernière. D’aucuns y ont perçu le signe d’un imminent remaniement ministériel. Mais les développements de l’actualité militent plutôt pour des réglages en vue du dialogue national attendu. Ce d’autant plus que les Nations Unies attendent un retour d’ascenseur, après l’approbation de l’accès du Cameroun au Fonds de consolidation de la paix, qui s’élève à 10 milliards Fcfa. Un acte qui permet à Yaoundé de respirer un coup au plus fort du tourbillon des pressions internationales.

Bien plus, la menace sur l’école dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest n’a jamais été aussi lourde qu’en cette année scolaire. La timidité de la rentrée du 2 septembre passe pour un apéritif avant le plat de résistance qui pourrait s’avérer sanglant et meurtrier du fait des assauts inhumains des groupes armés, qui ont mis le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en coupe réglée.

Paul Biya doit donc reprendre l’initiative et débloquer l’agenda politique. Le temps lui est compté. Message ou pas à la nation, pédalage ou rétropédalage, il faut aller à l’abordage. Le chef de l’Etat doit trancher au passage la bataille entre faucons et modérés au sein de son entourage. Une bataille qui peut expliquer la valse-hésitation, les demi-gestes et, plus globalement, la démarche velléitaire du locataire du palais d’Etoudi dans la reconquête de la paix dans les régions anglophones.

Mais c’est Paul Biya qui a été élu par les Camerounais. C’est bien lui qui, au premier chef, doit répondre de l’état actuel du pays. La première année de son septennat (2018-2025) s’achève dans deux mois. A cette occasion, le peuple souverain attend au moins un bilan d’étape.

Georges Alain Boyomo

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