Le nouveau président hérite d’une maison en lambeaux d’un football camerounais complètement malade. Analyse.

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Quelle est la chirurgie que va appliquer Tombi A Roko Sidiki au malade Fédération camerounaise de football (Fecafoot)? C’est la principale interrogation qui taraude les esprits alors que le nouveau patron de l’instance dirigeante du football camerounais s’apprête à prendre fonctions.

 C’est en effet ce mercredi 30 septembre 2015 que le successeur d’Iya Mohammed sera officiellement installé. Une passation de service avec le Comité de normalisation qui a conduit la transition à la Fecafoot pendant 26 mois avec au finish «un bilan satisfaisant», dixit Joseph Owona. Après la cérémonie, les discours et les agapes, place à l’action.
 

La tâche qui attend Tombi aujourd’hui âge de 54 ans est ardue, c’est un euphémisme de le dire. L’ancien président de la Commission des arbitres de la Fecafoot hérite d’une maison en lambeaux, déchirée par 2 années d’un interminable processus électoral.

Adoption des textes, élections dans les ligues décentralisées, annulation, saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS), de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif, invectives, injures, menaces, trafic d’influence, suspension de la Fifa etc. Les acteurs du sport roi au Cameroun ont offert ces derniers mois une image hideuse, loin des valeurs de fair-play du football.

Tombi A Roko voit donc juste en indiquant que la première mission c’est de ramener le calme. Pour cela, il faut rassembler : «ma première action, c’est de tendre la main à toutes nos sœurs et à tous nos frères qui ont ambitionné d’être pour certains, président de la Fecafoot et pour d’autres, membres du Comité exécutif. Je leur tend à tous la main», a-t-il déclaré après son élection en citant notamment Joseph Antoine Bell, Eugène Ekeke et Prosper Nkou Mvondo, certains de ses plus farouches adversaires.

Il reste maintenant à avoir les assurances que la cohabitation avec «ceux qui sont dans la maison», c’est-à-dire les lieutenants de Tombi, ses ennemis d’hier entrés au Comité exécutif (Alioum Aladji, David Mayebi, Antoine Essomba Eyanga, Francis Mveng etc.), se passe sans heurts et au profit du football.

Cette mission accomplie, le désormais ex-secrétaire général devra s’attaquer à d’autres chantiers. Le prioritaire de l’avis du concerné, est de polir l’image d’une Fecafoot présenté depuis environ deux décennies comme un «Bad Boy». De ce point de vue, il est plus qu’urgent de rendre plus harmonieux les rapports avec le gouvernement.

La crise qui semble sur le point de s’achever a permis de se rendre compte de la profondeur des dissensions entre les deux entités. «La Fecafoot ne peut pas cheminer sans l’Etat», a reconnu Tombi, promettant de tout mettre en œuvre pour l’apaisement du climat.
Le 17è président de la Fecafoot sait par ailleurs que sa feuille de route ne saurait se limiter à ces deux chantiers. Il y a peut-être plus important. Son ambitieux projet présenté à la presse il y a quelques jours, renferme les axes forts de son mandat qui commence : la relation avec l’Etat, l’administration et les finances, les infrastructures, le football amateur, le football professionnel, les sélections nationales, le football jeunes, la Direction technique nationale, la communication, le Merchandising et la responsabilité social. 11 points pour un coût total de 15 milliards et soixante mille de francs.

Même si Joseph Owona a fait savoir que le Comité de normalisation laisse à la Fecafoot un peu plus de 5 milliards de francs, Tombi A Roko prend en main un malade sous perfusion qui a besoin d’une bonne thérapie. A lui de démontrer qu’il ne s’agit pas d’un cadeau empoisonné.

Jean-Marie Nkoussa

 

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