Cameroun - Economie. Cameroun - Monétique: des banques et grandes surfaces remboursent de faux billets

Darren Lambo Ebellè | La Météo Jeudi le 22 Janvier 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les caissiers de ces établissements au centre de la manœuvre.

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Contrairement aux idées reçues, ce sont plutôt les supermarchés, boulangeries et banques qui excellent dans l’écoulement de la fausse monnaie. Adèle, ancienne caissière d’une des grandes surfaces de Yaoundé témoigne : «En 1998, j’étais caissière dans un supermarché de la ville. Je m’en foutais pas mal de mon salaire, somme toute insignifiant. Ce qui me faisait vivre luxueusement, c’était l’argent que je coupais aux clients lors des remboursements, et les faux billets que je remboursais aussi», confesse cette dame devenue plus tard professeur des lycées d’enseignement technique. «Les plus grandes victimes se recrutent parmi la classe aisée, des personnes aux voitures de luxe. Ces dernières toujours plus pressées, ne vérifient presque jamais l’argent qu’on leur rembourse à la caisse. Il m’arrivait parfois de retourner à la maison avec un minimum de 15.000 FCfa tous les jours», renchérit la quadragénaire.

Mercredi 8 octobre 2014, après à un point de presse au ministère de la Communication, Eric M. journaliste dans un hebdomadaire de la place, marque un arrêt dans une grande boulangerie située au quartier Hippodrome. Il sollicite un jus de 500 francs. Dans un premier temps, l’une des caissières se plaint de ne pas avoir de monnaie. Après une petite hésitation à propos du billet de 10.000 Fcfa qu’elle a reçu, elle rembourse 9.500 Fcfa. Quelques minutes après, le reporter cherche à acheter un poisson braisé. La braiseuse qui le connait bien, reçoit le billet de 5.000 F qu’il lui tend, avant de dire : «votre billet est faux». Le journaliste tonne et argue qu’il tient ce billet d’une des plus grandes boulangeries de la capitale, et que cette dernière, ne saurait rembourser de faux billets à ses clients. «Regardez-moi un journaliste non avisé, répond une autre personne venue aussi acheter du poisson. Ces grandes surfaces sont championnes du trafic de faux billets de banque», ajoute l’homme.


Prise la main dans le sac.

L’autre stratagème, consiste pour les caissiers, à changer de faux billets contre de bons. Lorsque le client dépose une coupe de 5.000 ou de 10.000 francs, la caissière perçoit l’argent, le vérifie dans sa machine, se rassure qu’il est bon, et tend ensuite au client un faux billet qu’elle a par devers elle, en lui disant : «Monsieur, votre billet est faux». Et le tour est joué. Cette pratique, témoigne sous cape un employé de banque, a cours même dans les grandes banques. «Pour peu que vous avez affaire à un caissier indélicat, vos bons billets sont troqués contre de faux. Et comme ces établissements sont très crédibles, c’est dur de vous faire entendre » dit-il.

Il y a quelques semaines, un jeune homme victime de la pratique dans une boulangerie de Yaoundé, a piégé la caissière quelques jours plus tard, en revenant avec deux billets de dix mille francs dont il a pris soin de relever préalablement les numéros. Au moment de régler sa note, la caissière a voulu le convaincre que ses billets étaient faux. «Non, non, Madame, mon argent n’est pas faux. Ces billets de 10 000 FCfa, que vous me présentez, ne sont pas miens. Je vous donne les numéros de mes billets». Ce que fit sans bégayer, le jeune homme. Alors, vigilance !

Darren Lambo Ebellè (Stagiaire)

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