Cameroun - Economie. Comme la réglementation fossoie le mobile banking

Aristide Ekambi | Mutations Lundi le 22 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des recommandations viennent d’être faites aux dirigeants, afin de lui assurer un meilleur ancrage dans le pays.

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Les experts de l’inclusion financière conviés à une réflexion initiée par la Banque mondiale sur le mobile banking au Cameroun, du 17 au 18 juin derniers à Douala, sont formels. L’assouplissement de la règlementation et l’écoute du marché vont faciliter l’adoption de ce service dans ce pays et dans la sous-région Cemac. Souleymane Coulibaly, expert de l’inclusion financière à la Banque mondiale (Bm) est clair : «La finance digitale (offre des services à travers des nouvelles technologies telles que le téléphone mobile, la monnaie électronique et des nouveaux canaux tels que des agents de paiements) a beaucoup attiré l’attention ces dernières années comme un moyen potentiel d’accélération de l’accès aux services financiers pour les pauvres ». Le Mobile Banking, ce service qui permet aux détenteurs de comptes bancaires d’effectuer des transactions financières via le téléphone mobile, tarde à connaître son essor au Cameroun. Pour preuve, moins de 20% de la population a accès à des services financiers, contre 75% au Kenya.

En ce moment, les opérateurs des télécoms et les institutions bancaires du pays proposent le Mobile money. C’est un service permettant aux détenteurs d’un téléphone mobile d’effectuer des transactions financières (paiement des factures d’électricité, transfert d’argent, recharge du crédit de téléphone, etc.) de n’importe quel endroit couvert par le réseau téléphonique au Cameroun. Selon les experts, plus de 62% de la population possède un téléphone mobile. L’objectif final est donc de l’inciter à travers le mobile money, à ouvrir des comptes bancaires afin d’accroitre leurs nombres estimé à ce jour à 1,7 millions contre 30 millions au Kenya. Le professeur Njuguna Ndung’u, ancien gouverneur de la Banque centrale du Kenya a partagé les leçons tirées de l’expérience Kenyane avec les autorités camerounaises.  Selon l’expert de la Bm, le Cameroun est confronté à un défi majeur : « celui du coût élevé des services de télécommunications. 67% de la population a souscrit à un service sans fil contre une moyenne régionale de 75% ».

Le coût moyen de la minute d’appel par téléphone cellulaire est de 0.36 dollar, soit environ 180Fcfa/min  au Cameroun, contre 0.10 dollar au Ghana, soit 50Fcfa/min et 0.26 de dollar, soit 130 Fcfa en Ouganda.  «Les tarifs d’appels ont considérablement baissé au Cameroun ces dernières années. Ils sont passés à 50F voir 25Fcfa/min», réplique un responsable des télécoms présent dans la salle. Toujours selon l’expert de la Bm,  à peine 0.2% des ménages Camerounais ont un abonnement large bande, comparé à une moyenne régionale de 4.2%. A cela viennent se greffer des difficultés comme : la faible couverture par le réseau téléphonique des zones rurales, la faiblesse des textes réglementaires, l’insuffisance et l’inefficacité de la surveillance du secteur et l’inadéquation des ratios prudentiels standardisés aux différents établissements de microfinances (Emf). «Les obstacles actuels, aussi bien sur le plan opérationnel et réglementaire que sur celui politique, comportent des coûts d’opportunité budgétaire et économique clairs et substantiels, qui vont freiner le développement de l’innovation technologique au Cameroun », sinquiète  Souleymane Coulibaly.

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