Depuis quelques semaines, deux de nos clubs mythiques sont plongés dans une crise sans précédent.

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Dans le Tonnerre de Yaoundé, deux factions revendiquent chacune la direction du club. Il y a le camp contrôlé par Me Patrice Omgba Nsi et l’autre camp a son siège à Fébé Village avec à la manette le patriarche Emile Onambelé Zibi. Sur le terrain, chaque camp mène ses activités de son côté. Le Tonnerre de Me Patrice Omgba Nsi s’entraîne du côté du stade militaire alors que le Tonnerre Onambelé Zibi a établi sa base au stade Razel, derrière la maison de la Radio CRTV. L’équipe que pilote Onambelé Zibi prend part en ce moment au tournoi de la fraternité, organisé par la ligue régionale de football du Centre. Le Tonnerre Omgba Nsi pour sa part a choisi de disputer des matches amicaux. Le week-end dernier, ils ont d’ailleurs pris part à un match amical à Ebolowa.

 

Dans le Canon sportif de Yaoundé, la situation n’est guère plus reluisante. La présidente du Conseil d’administration, Céline Eko, est à couteaux tirés avec le Conseil des Sages. Lequel Conseil est en conflit avec le patriarche Laurent Justin Ateba Yene, l’un de ses membres. Au niveau de l’équipe même, Pierre Womé Nlend, le capitaine et le nouveau coach Jean Baptiste Bisseck n’accordent pas leurs violons. Le Lion indomptable a d’ailleurs « son » Canon qui s’est entraîné hier à Nkol-Ewoé.

Comme on peut le constater, la situation qui prévaut dans les deux clubs de la capitale du pays des Lions indomptables est plus que déplorable. Face à ce capharnaüm, on est tenté de se demander où sont la fédération camerounaise de football et la ligue de football professionnel. Compte tenu de ce que représentent ces deux clubs, même le ministre des Sports aurait pu rentrer dans la danse pour siffler la fin de la recréation et abréger les souffrances des fans des deux clubs.

A notre humble avis, les deux institutions chargées de régenter notre football que sont la ligue de football professionnel et la Fecafoot ont tort de laisser la situation pourrir comme c’est le cas en ce moment. Nous pensons que pour des administrations sérieuses, il est temps de faire asseoir les parties en conflit pour trouver un terrain d’entente parce qu’il est clair que toutes les personnes en conflit aiment leur club. Qu’on le veuille ou non, cette situation va impacter sur le prochain championnat professionnel qui est annoncé pour le 26 janvier. Est-ce qu’on peut demander aux spectateurs de venir regarder le match d’une équipe où les dirigeants se battent par medias interposés ? Nous pensons que non. Est-ce qu’un annonceur sérieux peut associer son image à une équipe qui a plusieurs dirigeants qui se battent ? Nous pensons que Non. Est-ce que les joueurs peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes dans une équipe où l’instabilité est le maître-mot ? Nous pensons humblement que non.

La Fédération camerounaise de football a tort de prendre le problème à la légère. L’instance faitière du football national doit examiner le problème avec plus de rigueur, de professionnalisme et, surtout, privilégier la voie du dialogue, avant même de lire les textes. Car que ce soit dans le Tonnerre ou dans le Canon, ces dirigeants peuvent travailler ensemble, comme ils l’ont d’ailleurs fait par le passé. Ce que nous constatons avec regret, c’est que la Fecafoot tire les ficelles dans l’ombre. Le général Pierre Semengue, s’il veut sauver son championnat et surtout sa place au sommet de la ligue au moment où son mandat arrive à expiration, doit s’impliquer pour que les deux clubs de la capitale retrouvent la sérénité. Il faut dire que quand le Canon et le Tonnerre éternuent, c’est le football camerounais qui s’enrhume. A Bon entendeur…

Guy Nsigué

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