Françafrique. Emmanuel Macron: quel « Africain » sera-t-il ?

Simon Pierre ETOUNDI | Cameroon-tribune Mardi le 09 Mai 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La France, le jour d’après, reste encore admirative de l’exploit réussi par Emmanuel Macron, élu président de la République contre toute attente.

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 Dans les chaumières, les échos de ce véritable coup de maître résonnent encore et les gazettes n’ont pas d’autres sujets d’analyse ou presque. Comment un candidat hors-parti et quasiment inconnu de l’opinion française, at- il pu se frayer un chemin jusqu’à l’Elysée ? L’interrogation demeure. Mais après son élection avec plus de 66% des suffrages, le nouveau chef de l'Etat va devoir mettre le bleu de chauffe pour à la fois s’assurer une majorité parlementaire lors des législatives de juin prochain, et pour combler les attentes de ses soutiens. Mais le président élu devra également songer à ceux qui n’ont pas voté pour lui. Et ils sont nombreux ! Son adversaire, Marine Le Pen, bien que défaite, a progressé en nombre de voix et a réalisé le meilleur score de l’histoire du Front national lors d’une élection en France. En somme, les attentes sont nombreuses pour le nouveau président français qui inaugure son mandat dimanche prochain.

Et l’Afrique dans tout ça ? Pendant la campagne, le continent africain n’a eu que peu de place dans le discours des différents candidats. Toutefois, Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie, un pays avec lequel la France entretient une relation particulière. Lors de cette escapade algérienne, le candidat d’alors s’est illustré en osant évoquer des « crimes contre l’humanité » pendant la colonisation. Pas moins ! Cette sortie lui a valu une volée de bois vert dans son pays et il a dû mettre de l’eau dans son vin. D’une façon générale, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il allait poursuivre la politique de normalisation de la relation entre la France et l’Afrique amorcée par le président sortant, François Hollande. Celui qui va céder son fauteuil dimanche prochain avait entamé une mise à mort progressive de ce que l’on appelle la « Françafrique ». Emmanuel Macron pourrait-il véritablement mettre un terme à la politique des réseaux et à la diplomatie parallèle qui a toujours caractérisé la relation franco- africaine ? Rien n’est moins sûr. Le président élu français n’est pas à proprement parler un spécialiste de l’Afrique. Il a séjourné quelque temps au Nigeria et a visité quelques pays de la zone franc. Mais il compte s’appuyer sur de « vrais » spécialistes de l’Afrique qui sont dans son entourage pour imprimer sa marque. Pendant sa quête du pouvoir, Emmanuel Macron s’est entouré de quelques personnalités -d’origine africaine pour certaines- dont la maîtrise du continent africain est avérée. Il devrait s’appuyer sur celles-ci pour inaugurer une nouvelle ère dans la relation entre son pays et le continent. Mais pour le nouveau chef de l’Etat français, la lutte contre le terrorisme reste une priorité. En effet, a-t-il relevé, l’Afrique subsaharienne restera un théâtre d'opération. Mais il faudra associer l'Union africaine et d’autres partenaires régionaux africains dans toutes les actions futures.

Sur le plan économique, Emmanuel Macron, du temps où il était ministre de l’Economie de François Hollande, avait décliné sa vision des relations franco-africaines. Il voulait alors plus de « dialogues d’entreprises à entreprises ». Pour Emmanuel Macron, il faut construire des « success stories » qui vont susciter l’émulation notamment au sein de la jeunesse en Afrique comme en France. Maintenant qu’il prend la tête de la France et qu’il va être celui qui devra imprimer ce nouveau partenariat francoafricain, les interrogations sont nombreuses sur le continent.

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