La nouvelle stratégie de la France pour l’Afrique, annoncée par le président français Emmanuel Macron à Libreville le 2 mars, a été accueillie avec beaucoup de scepticisme sur le continent, en particulier dans les pays qui étaient autrefois en dépendance coloniale de Paris. C’est ce qu’a indiqué ce vendredi la radio SABC.

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La nouvelle politique française en Afrique proposée par Emmanuel Macron, qui vise à trouver des réponses aux défis posés à Paris, suscite beaucoup d'incertitudes, note la radio. La politique de Françafrique, qui impliquait une tutelle informelle de Paris sur les anciennes colonies africaines, cède la place à un nouveau partenariat équilibré, a déclaré le président français lors de sa tournée actuelle dans quatre pays africains. Il a fait savoir que la France serait désormais un "interlocuteur neutre" en Afrique et qu'elle reformaterait également sa présence militaire sur le continent.

Le mécontentement à l'égard de la France et de ses politiques s'accroît en Afrique, écrit le média burkinabè LeFaso. Il a publié une interview avec l’analyste Frédéric Lejeal, qui estime que la nouvelle vision de la France sur sa place en Afrique diffère peu de l'ancien cours de Paris. "Concernant le volet militaire, où Paris est également attendu, il est annoncé la réduction drastique des effectifs déployés localement, mais aucune fermeture de base prépositionnée", a noté l’expert. "Concernant le franc CFA, objet de crispation des opinions africaines avec une charge symbolique très forte, la réforme entamée fin 2019 reste inachevée." Selon lui, la nouvelle stratégie de la France en Afrique est essentiellement une tentative de Paris de s'adapter au nouvel équilibre géopolitique du pouvoir sur le continent avec le moins de pertes possible et d'essayer de maintenir au moins une partie de son ancienne influence.

Les difficultés de la France en Afrique se sont rapidement accrues ces dernières années. Par exemple, les autorités du Mali, de la République centrafricaine et du Burkina Faso ont exigé le retrait complet des forces françaises de leur territoire. Le gouvernement burkinabè a dénoncé deux accords de coopération militaire avec la France, dont un traité d'assistance technique qui était en vigueur depuis plus de 60 ans. Quelque 3.500 militaires français se trouvent actuellement en Afrique, déployés dans des bases.

Au Mali, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger et en République démocratique du Congo, de grandes manifestations contre la présence de la France ont eu lieu ces derniers mois. Le nouveau projet de Constitution du Mali, qui doit être soumis à un référendum national, déclasse le statut de la langue française dans le pays, qui devient langue de travail.

TASS

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