Présidentielle 2025. Léopold Bessiping : le candidat recalé qui réclame son salaire devant le Conseil constitutionnel

«On n’augmente pas l’argent sur l’ar...». Derrière cette formule aux accents comiques, Léopold Bessiping porte en réalité une revendication sérieuse, celle des milliers d’enseignants camerounais fatigués d’un système qui les oublie.
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Enseignant de profession, frustré par l’injustice d’un État qui ne paie pas correctement ses fonctionnaires, ce citoyen a décidé de sortir de l’ombre… en se portant candidat à l’élection présidentielle de 2025.
Son ambition n’est pas née d’une envie de pouvoir, mais d’un cri de détresse. Il voulait faire entendre la voix de ceux qu’on a réduits au silence, de ceux dont les salaires sont confisqués ou bloqués sans justification. Pour lui, l’arène politique était le seul espace où son message pouvait trouver un écho national.
Mais comme beaucoup d’autres, sa candidature a été rejetée. Refusé, recalé, mais pas résigné. Dans un geste audacieux, Bessiping a saisi le Conseil constitutionnel pour contester cette décision. Là encore, il a bousculé les codes : sans avocat, sans moyens, il a demandé à l'État – celui-là même qui le prive de son salaire – de lui fournir un défenseur. Une requête inédite qui met à nu les contradictions d’une République qui marginalise les siens.
Combien de pères, de mères, de frères ou sœurs camerounais ont vu leur salaire disparu dans les limbes du Trésor public ? Combien se battent encore aujourd’hui pour des rappels jamais versés ? Sans grade, sans arme, sans parti solide, Bessiping incarne une révolte citoyenne, légitime et sincère. Il n’a peut-être pas convaincu Elecam, mais il a touché les cœurs.
Loin d’être un farceur, ce recalé pas comme les autres révèle au grand jour un système administratif impitoyable et sourd aux cris des enseignants. Son combat mérite d’être entendu. Sa politique, aussi atypique soit-elle, est fondée sur une douleur réelle, partagée, profonde.
Rejected but Not Silenced: Léopold Bessiping’s Presidential Bid to Claim His Unpaid Salary
"You can’t grow money on mo..." While this statement may sound amusing at first, it carries the heavy burden of truth for Léopold Bessiping — a Cameroonian teacher turned unlikely presidential hopeful.
Fed up with what he calls the “injustice of the State,” Bessiping decided to run in the 2025 presidential elections. His motivation? Not political ambition, but simply to demand what is rightfully his: his unpaid salary. Like thousands of other civil servants in Cameroon, Bessiping says he has been ignored and mistreated by a government that fails to pay its teachers.
His application was rejected by Elecam, the electoral body. But instead of backing down, Bessiping fought back — by filing a complaint with the Constitutional Council, one of the highest legal institutions in the country. His legal move shocked many when he argued that it was not his responsibility to hire a lawyer, but rather the State's duty to provide one, especially since his case involved the State’s own failures.
His fight, though unconventional, is symbolic. He speaks for the countless Cameroonians who have seen their salaries frozen, delayed, or simply stolen by a bureaucratic system many describe as predatory. With no political machine behind him, no weapons, and no title, Bessiping lays bare the ugly side of Cameroon’s administration — a system that punishes the powerless and protects the powerful.
How many parents, teachers, and public workers across the country have been victims of the same silent theft? Bessiping may not have made it onto the final list of presidential candidates, but he has succeeded in something much more important: shining a spotlight on a national scandal.
Dismissed by some as a joke, this teacher-turned-activist is, in truth, a brave whistleblower. His story is not just about personal injustice — it is about the collective suffering of an entire profession, and the desperate need for structural change.
His politics may seem unusual, but his cause is deeply legitimate.
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Ange NGO
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