Lutte contre Boko Haram. Lutte contre Boko Haram :Les mesures de sécurité redoublent à Ngaoundéré

Mutations Mercredi le 19 Aout 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les conducteurs de moto-taxis ne doivent plus circuler au-delà de 22 heures, selon une mesure du préfet de la Vina.

ADS



Le 14 août 2015, dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, le préfet a pris une décision portant institution de certaines mesures. On peut lire entre les lignes « la circulation des motos taxis est, jusqu’à nouvel avis, interdite de 22h à 5h, la moto sur toute l’étendue du département de la Vina. Toute activité de mendicité ou liée à la mendicité est désormais interdite dans la ville de Ngaoundéré. L’heure de fermeture des débits de boisson est exclusivement fixée à 20h précises, et celle de fermeture des cabarets et «autres boites de nuits» fixée à minuit précise, pour des raisons d’ordre  public. Les sous-préfets et responsables des forces de maintien de l’ordre du département de la Vina sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent arrêté», stipule l’arrêté en question.


Alors que certains semblent saluer cette décision de l’autorité de la Vina qui est une réponse à la menace de Boko Haram, d’autres par contre ne cessent de porter un regard critique à ces nouvelles mesures de sécurité. «Il faut prendre des décisions en tenant compte de nos réalités. Comment peut-on interdire les motos taxi de circuler à 22 heures et que les boites de nuits continuent à minuit ? Comment ceux qui y vont se rendront à leur domicile, s’il n’y a pas de moyen de déplacement à cette heure-là ? Cela ressemble à une décision précipitée, dans un esprit de mimétisme», analyse Olivier Bakary, tenancier d’une boite de nuit. D’aucuns pensent qu’il faut regarder les failles ailleurs : «Essayer de circuler après minuit sur l’axe Ngaoundéré-Garoua, vous ne verrez aucun contrôle en route. Il ne suffit pas de prendre des mesures en ville seulement, mais il faut sécuriser les entrée de la ville à toute heure», estime Abdou Samaki.

Stratégies

Depuis les derniers attentats enregistrés sur le sol camerounais, les autorités administratives et religieuses de la région de l’Adamaoua ont mis le pied sur l’accélérateur en matière de sécurité. Entre multiplication des opérations de rafles et sensibilisation dans les lieux de cultes, tout est mis à contribution pour venir à bout de cette nébuleuse. Des points de contrôles sont installés à longueur de la journée dans chaque coin de la rue. Notamment dans les marchés et dans les lieux de culte, pour débusquer tout cas suspect. De ce fait, plusieurs centaines de personnes ne détenant pas sur eux leur carte nationale d’identité au moment du contrôle ont été récemment conduites manu militari au commissariat central de Ngaoundéré.

Toute chose qui aura poussé certaines personnes vivant encore sans carte d’identité à se ruer vers les postes d’identification. «Depuis les attentats de Fotokol et de Maroua, les choses ont changé. Raison pour laquelle toute personne ne détenant pas de carte est considérée comme un suspecte. C’est pour cela que vous voyez cette affluence», confie le commissaire de police principal, Abalamine. Du côté des religieux, pas question de rester de marbre. Le 26 juillet 2015, Mgr Ruben Ngozo, l’évêque national de l’Eglise évangélique luthérienne du Cameroun (Eelc), recommandait à ses fidèles, dans un communiqué radio, une collaboration très franche et sage avec les forces de défense, en dénonçant toute présence suspecte à leur culte ou lieu de service, le renforcement des mesures de contrôle lors des cultes et réunions, les placements des équipes mobiles d’anciens et diacres pour la surveillance des parkings pendant le culte.

On peut dire qu’en ce moment, tous les moyens sont mis en œuvre à Ngaoundéré depuis que la menace est montée d’un cran. Ngaoundéré emboîte ainsi le pas à Maroua où, depuis mai 2014, la circulation des motos-taxis est restreinte de 5h à 22h. C’est du moins ce que prévoyait l’arrêté de Awa Fonka Augustine, gouverneur d’alors de la région de l’Extrême-Nord.

Esaie Meidogo Shakur (Cp)

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS