International. Turfu ou mirage ? L'Arabie saoudite déploie son arme pétrolière pour dominer l'IA, pendant que l'Italie sanctionne l'Entente sur les carburants

cameroun24.net Vendredi le 26 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que l'Italie frappe fort sur le marché pétrolier en infligeant près d'un milliard d'euros d'amende à des géants pour entente, l'Arabie saoudite, elle, joue une partition bien plus ambitieuse. Le royaume utilise sa manne pétrolière non plus seulement pour alimenter les voitures, mais pour s'offrir le trône de future puissance mondiale de l'intelligence artificielle, défiant au passage l'hégémonie américaine.

ADS

C'est un coup de semonce dans le secteur de l'énergie. L'Autorité italienne de la concurrence a mis à nu les pratiques anticoncurrentielles des principaux acteurs pétroliers sur son sol. Eni, Esso, Kuwait Petroleum (Q8), Saras et Tamoil, entre autres, écopent d'une amende colossale de 936,7 millions d'euros. Motif : avoir orchestré des hausses de prix « simultanées et largement concordantes » sur la vente de carburant, faussant ainsi la libre concurrence au détriment des consommateurs. Une pratique illégale née d'un « échange direct ou indirect d'informations » qui rappelle que, même à l'ère de la transition énergétique, les vieux démons du cartel ont la peau dure.

Pendant que l'Europe sanctionne les dérives d'un marché pétrolier traditionnel, une autre puissance énergétique, l'Arabie saoudite, trace sa route vers l'avenir. Le royaume ne se contente pas de vendre son brut ; il compte bien le monétiser pour dominer le prochain grand jeu géostratégique : l'intelligence artificielle. Le ministre saoudien des Investissements, Khaled ben Abdel Aziz al-Faleh, a annoncé la couleur : Ryad propose désormais aux géants asiatiques (Chine, Corée du Sud, Inde...) d'installer leurs centres de données IA directement sur son territoire.

L'argument est imparable : une électricité parmi les moins chères au monde, grâce au pétrole, au gaz et aux énergies renouvelables. Dans un monde où l'IA devient une ogive électrique – Bloomberg estime qu'elle pourrait consommer 4,4% de l'électricité mondiale d'ici 2035 –, le coût de l'énergie est un avantage comparatif décisif. « Nous ne souhaitons pas nous concentrer uniquement sur les États-Unis », a lancé le ministre, marquant une volonté claire de diversification et de leadership autonome. Le fonds public Humain, créé en mai, vise à bâtir une infrastructure pharaonique : des data centers d'une capacité de 1,9 million de kilowatts d'ici 2030, puis 6,6 millions d'ici 2034.

Deux nouvelles, un même enseignement : le secteur de l'énergie est à la croisée des chemins. D'un côté, les garde-fous se resserrent sur les pratiques d'un modèle ancien. De l'autre, les pétro-États investissent leurs ressources dans la bataille du siècle, celle de la donnée et du calcul. L'Arabie saoudite parie que l'or noir d'aujourd'hui financera l'or numérique de demain. Un virage audacieux que le monde entier observe.
 


Fuel Cartel Fined €936M in Italy as Saudi Arabia Pivots Oil Wealth to Dominate AI

In a stark contrast of energy sector news, Italy's antitrust authority has slammed oil giants with a massive fine for price-fixing, while Saudi Arabia unveils a bold strategy to leverage its oil profits and become a global AI powerhouse, directly challenging US dominance.

The Italian Competition Authority (AGCM) has delivered a powerful blow to the fuel market. Giants like Eni, Esso, Kuwait Petroleum (Q8), Saras, and Tamoil have been hit with a colossal €936.7 million fine. The reason? Orchestrating "simultaneous and largely concordant" price hikes on automotive fuel, a clear case of anti-competitive collusion through the "direct or indirect exchange of information." This case highlights that even in the age of energy transition, the old demons of cartels persist, harming consumers.

While Europe cracks down on the old guard of the oil market, another energy superpower, Saudi Arabia, is charging towards the future. The Kingdom isn't just selling crude; it's planning to monetize it to dominate the next great geostrategic game: artificial intelligence. Saudi Arabia's Investment Minister, Khaled al-Faleh, announced a clear offer to Asian giants (China, South Korea, India...): to host their AI data centers on its soil.

The argument is powerful: some of the world's cheapest electricity, thanks to oil, gas, and renewables. In a world where AI is incredibly power-hungry – Bloomberg estimates it could consume 4.4% of global electricity by 2035 – energy cost is a decisive competitive advantage. "We do not want to focus only on the United States," the minister stated, signaling a clear intent for diversification and autonomous leadership. The public fund Humain, launched in May, aims to build a pharaonic infrastructure: data centers with a capacity of 1.9 million kilowatts by 2030, soaring to 6.6 million by 2034.

Two stories, one clear lesson: the energy sector is at a crossroads. On one hand, regulators are tightening the screws on the old model's malpractices. On the other, petrostates are investing their resources in the battle of the century: data and computing power. Saudi Arabia is betting that today's black gold will fund tomorrow's digital gold. A daring pivot the whole world is watching.
 

Italie, amende antitrust, Autorité concurrence Italie, Eni, Esso, Q8, cartel carburant, prix carburant, Arabie saoudite, intelligence artificielle, IA, data centers, centres de données, Khaled al-Faleh, fonds Humain, investissements IA, énergie bon marché, géopolitique IA, marché asiatique, transition énergétique, pétrole, économie mondiale, actualité internationale, Cameroun24

Mouahna Divine 

 

Lire aussi : Thaïlande, Europe, Lufthansa : entre pardon royal, alerte climatique et virage numérique
Lire aussi : BMW rappelle massivement ses voitures, pendant que le G4 exige une réforme urgente de l’ONU
Lire aussi : Turfu ou mirage ? L'Arabie saoudite déploie son arme pétrolière pour dominer l'IA, pendant que l'Italie sanctionne l'Entente sur les carburants

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS