Cameroun - Education. Cameroun: Des livres contrefaits sur le marché

Jephté TCHEMEDIE (Stagiaire) | Cameroon Tribune Jeudi le 29 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plusieurs manuels et cahiers d’origine douteuse sont présents dans les commerces à l’approche de la rentrée.

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De l’aveu même des libraires, aucun livre au programme n’est épargné par la contrefaçon. Qu’il s’agisse de la collection «Champions» pour le primaire, de « Didactica del espagñol» du secondaire ou d’«Anatomie et physiologie humaine » pour la Faculté de médecine, pour ne citer que ces exemples. Selon Junior Mbol, libraire au quartier Ekounou à Yaoundé, la contrefaçon «est partout sur le marché ». Cette situation embarrasse Jeanne Temkeu qui n’arrive plus à différencier les livres contrefaits des originaux pour ses enfants. Tellement ils sont semblables et les prix rapprochés, dit cette mère de famille. «Je croyais faire une bonne affaire en achetant le livre d’espagnol de mon enfant à 9 500 F au lieu de 10 000 F comme d’habitude », lance-t-elle. Mal lui en a pris lorsqu’une fois chez elle, elle constate qu’il s’agit d’une pâle copie. Au final, la différence entre les livres originaux et ceux contrefaits ne tient qu’à un fil. D’après Claude Atangana, libraire au quartier Mvog-Ada, « le livre falsifié se reconnaît à la qualité de la reliure et du papier ». L’ordre des pages n’est pas toujours respecté. On peut passer de la page 15 à la 20, et puis retourner à la page 10 ».

Les cahiers ne sont pas en reste, avec des prix semblables à ceux des originaux. Selon John T., vendeur au marché central, «un cahier de 200 pages de bonne qualité coûte 450 F. Par contre, sa version contrefaite coûte 400 F. D’après lui, «les faussaires utilisent les couvertures des marques très connues». Et de poursuivre: «Ces cahiers seraient facilement reconnaissables à la couleur sombre du papier et à leurs lignes floues». Plusieurs consommateurs déplorent des désagréments lors de leur utilisation. « Mon enfant se plaint chaque jour du fait que son cahier se perfore à chaque fois qu’il écrit», confie Mathieu Nana. Les commerçants, quant à eux, rejettent la responsabilité sur les fournisseurs, qui à leur tour pointent un doigt accusateur sur les services publics qui, selon eux, «devraient mener la lutte en aval, au niveau de la douane parce que c’est par là que tout entre».


«Nous allons nous redéployer sur le terrain» Martin Abessolo Monefong, chef de la Brigade de contrôle et de répression des fraudes au ministère du Commerce (Mincommerce).


Que fait le Mincommerce pour lutter contre la contrefaçon des manuels scolaires?

Nous travaillons essentiellement sur la base des dénonciations. Nous n’en négligeons aucune. Elles proviennent des consommateurs ou d’ autres personnes. Il est vrai que nous aussi, nous effectuons des visites inopinées, mais la grande partie de nos informations provient des dénonciations. Je profite de l’occasion pour lancer un appel aux consommateurs et leur demander de ne jamais hésiter à dénoncer un manuel scolaire ou tout autre produit qu’ils estiment être de mauvaise qualité. Ils peuvent le faire à la Brigade nationale et dans nos services déconcentrés. De tels produits ruinent l’économie nationale et n’encouragent pas l’entrepreunariat. En plus, ils ne satisfont pas le consommateur.


Malgré les efforts déployés sur le terrain les manuels scolaires contrefaits prolifèrent toujours…

C’est la nature des hommes. Il se trouve justement qu’il y a toujours des esprits malveillants et mal intentionnés qui essaient de passer outre la loi. De plus en plus, ils essaient de nous échapper avec des méthodes les unes plus innovantes que les autres. Mais, je dois dire que nous sommes parés à toutes les éventualités, et nous parvenons toujours à les traquer. D’ailleurs, nos résultats nous motivent et justifient notre présence plus marquée sur le terrain. Je dois dire que de ce point de vue, la volonté du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana d’assainir le marché est inébranlable. Nous recevons quotidiennement des instructions du ministre, et nous essayons dans la mesure du possible de les mettre en pratique.


Peut-on s’attendre prochainement à des descentes sur le terrain?

Au delà des actions coup de poing, nous sommes appelés au quotidien à traquer les opérateurs véreux de diverses manières. Nous allons nous redéployer prochainement sur le terrain dans d’autres localités après Douala et Yaoundé pour mener le même combat. En cette période de rentrée scolaire, il s’agit surtout de faire respecter la mise en application de la norme NC 229 relative aux cahiers scolaires, étendue à tous les autres produits en papier. Nous avons un double objectif à atteindre. D’une part, il faut mettre à la disposition des écoliers des produits de qualité et d’autre part, pouvoir laisser des espaces de commerce aux opérateurs-citoyens qui s’acquittent de façon régulière de toutes leurs obligations fiscalo-douanières et qui respectent de manière générale la réglementation. Nous sommes déterminés à éradiquer du marché tous les produits contrefaits, pour laisser la place aux opérateurs de bonne foi. Les opérateurs véreux n’ont qu’à bien se tenir.

Martin Abessolo Monefong «Nous sommes déterminés à éradiquer du marché tous les produits contrefaits».

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