Cameroun - Santé. Paludisme : des alternatives préconisées face à la résistance des vecteurs aux insecticides au Cameroun (PAPIER GENERAL)

Xinhua Jeudi le 22 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE -- Pour une prévention efficace cette la maladie déclarée première cause de mortalité et de morbidité infantile au Cameroun, une réflexion en cours au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) au Cameroun préconise des alternatives face à la résistance des vecteurs à certains insecticides utilisés dans les moustiquaires imprégnées.

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« Les aspersions inter-domiciliaires, c'est-à-dire les pulvérisations à l'intérieur permettent justement d'éliminer aussi rapidement les vecteurs et lorsqu'on sait que certains insecticides qu'on utilise pour les imprégnations de moustiquaires, on ne peut pas les utiliser en traitement mural, ça sera un complément à ce que nous sommes en train de faire », a suggéré à Xinhua le Dr. Etienne Fondjo, spécialiste de la lutte contre les vecteurs du paludisme.

Avec ses quelque 20 millions d'habitants, le Cameroun est réputé pays endémique du paludisme, avec une diversité d'espèces vectrices. Les pouvoirs publics annoncent avoir distribué gratuitement aux ménages en 2011, 8,6 millions de moustiquaires imprégnées de longue durée d'action (Milda) subventionnées, selon l'approche de la couverture universelle (une moustiquaire pour deux personnes).

C'était lors d'une opération spéciale décidée par le président de la République et effectuée dans des conditions discutables à la veille de l'élection présidentielle du 9 octobre 2011. Auparavant en 2010, 187.500 Milda avaient été distribuées dans trois districts de santé pilotes de la région du Nord, l'une des dix que compte le pays, dont 155.383 Milda au profit des femmes enceintes.

D'après le rapport officiel sur la mise en oeuvre du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2007-2010, « la ré-imprégnation des moustiquaires conventionnelles s'est poursuivie dans la communauté et un total de 117.080 moustiquaires ordinaires ont été ré-imprégnées ».

Secrétaire permanent adjoint du Programme national de lutte contre le paludisme, le Dr. Fondjo insiste que « pour une intervention efficace dans les activités du programme, nous pensons toujours que les pulvérisations inter-domiciliaires doivent commencer à être un complément aux moustiquaires imprégnées dont nous assurons présentement la promotion par cette distribution massive ».

« Aujourd'hui, explique-t-il, on parle de la lutte intégrée. Ç a veut dire que tout ce qui est bon on met ensemble pour qu'on puisse lutter plus efficacement. En ce qui concerne donc la lutte anti-vectorielle, poursuit-il, l'Etat met un accent sur la moustiquaire imprégnée. Ça c'est important, mais il faut penser aussi que le moustique a plusieurs comportements ».

Grâce à la recherche opérationnelle, une documentation du niveau de sensibilité des vecteurs de la maladie aux insecticides est assurée. Selon le rapport du Programme national de lutte contre le paludisme, « en zone forestière, on a observé une forte résistance d'« An. Gambiae s.l. » à tous les insecticides. Par contre en zone de savane herbacée, on a observé une hétérogénéité du niveau de la résistance et cela en fonction des espèces vectrices ».

Dans le cadre de la première revue du Programme national de lutte contre le paludisme lancée mardi à Yaoundé avec l'appui des partenaires au développepment, le Dr. Etienne Fondjo suggère de « documenter davantage ce que nous appelons le profil entomologique (qui) est un document de référence en ce sens que, comme le sait, s'il n'y a pas de moustique, on ne parle pas du paludisme ».

Pour lui, c'est pour permettre une « meilleure connaissance de la répartition du vecteur et des espèces dans un pays comme le Cameroun qui est une Afrique en miniature et où on a tous les faciès de la transmission de l'épidémiologie, c'est-à-dire on a la forêt au Sud du Cameroun et la savane et le sahel dans l'Adamaoua et l'Extrême-Nord ».

« Ça montre effectivement qu'on a une diversité des espèces vectrices, qu'il faut d'abord mieux les connaître, comprendre leurs comportements avant de définir une stratégie. Le second élément clé c'est que le profil entomologique va nous permettre de dire aujourd'hui quel est l'insecticide le plus approprié qu'il nous faut utiliser dans la lutte contre le paludisme, basée sur des tests de sensibilité que nous faisons ».

Selon des sources officielles, l'analyse des données reçues des formations sanitaires a révélé une baisse relative à la morbidité et à la mortalité liées au paludisme depuis 2008. « Ainsi le paludisme représentait 36% [en 2010] des consultations toutes causes confondues dans les formations sanitaires du pays contre 38% en 2009 et 41% en 2008 », fait savoir le rapport du secrétariat permanent du PNPL.

A en croire ce document dont Xinhua a obtenu à la veille de la publication vendredi des statistiques de 2011 lors d'une cérémonie présidée par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, la mortalité liée à cette maladie dans la population générale s'établissait à 24% contre 29% en 2009.

« Nous avons noté une baisse relative de cette mortalité chez les femmes enceintes de près de 80% entre 2008 et 2010. Globalement, les indicateurs de surveillance épidémiologique de cette affection sont en amélioration perpétuelle dans toutes les couches de la population malgré les valeurs qui restent encore élevées », précise en outre le rapport.

 

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