Affaire Marafa. «Affaire» Franck Biya: La machination démasquée - Alphonse Mekoulou Ze, Adjudant des Douanes, nie toute relation avec la fameuse association: «Je suis un homme traumatisé»

Makon ma Pondi | Cameroon Tribune Lundi le 07 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est un homme visiblement encore sous le choc qui nous reçoit dans son bureau à l'hôtel des finances de Mbalmayo.

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C’est un homme visiblement encore sous le choc qui nous reçoit dans son bureau à l'hôtel des finances de Mbalmayo. Adjudant des douanes, Alphonse Mekoulou Ze, 53 ans, y officie en qualité de chef de brigade depuis un peu plus d'un an. L'homme dit avoir perdu le sommeil depuis qu'il est présenté dans les médias comme le principal responsable de cette étrange association qui a cru déceler, il y a quelque temps, des malversations dans l'acquisition de bons du trésor par une société appartenant au fils aîné du chef de l'Etat, Franck Biya.

Alphonse Mekoulou Ze qui a mené jusqu'ici une existence tranquille, discrète et qui dit n'attendre que de prendre une retraite paisible dans son village près de Sangmelima pour accorder toute l'attention voulue à sa nonagénaire de génitrice, affirme mordicus ne pas comprendre vraiment ce qui lui arrive. S'il dit s'en remettre à la providence et à la justice de son pays, notre interlocuteur n'en est pas moins abasourdi. Nourrissant même, par moments, de réelles préoccupations pour son avenir immédiat.


«Je suis un homme traumatisé»

Alphonse Mekoulou Ze, Adjudant des Douanes, nie toute relation avec la fameuse association.


Votre nom est associé à un collectif qui a accusé récemment le fils aîné du chef de l'Etat d'avoir spolié le Trésor public. Que répondez-vous?

Depuis que je suis confronté à cette grave situation je réponds invariablement que je suis dépassé par ces évènements. Je n'ai aucune idée de ce fameux collectif. Je n'en connais ni le siège, ni les membres. Je ne sais même pas s'il existe. Lorsque cette association-là mêle mon nom à ses écrits, cela ne peut relever que d'une entreprise malveillante pour attenter à ma vie et à celle de ma famille. En tout cas, je vous le dis sans ambage: je ne suis associé ni de près, ni de loin à cette initiative.


Il n'existe donc pas de promiscuité, un quelconque lien entre vous et les promoteurs de ce collectif?

Je n'entretiens aucun lien avec un regroupement d'une telle nature. Il me semble que ce sont des gens cachés dans l'ombre. Peut-être que de leur côté, ils me connaissent. Quant à moi, je n'ai aucune idée ni sur eux, ni sur leurs activités.


Comment avez-vous appris que votre nom était au cœur de cette polémique?

Je vous surprendrai peut-être en vous révélant que le seul téléviseur dont je dispose est hors d'usage depuis quelques mois. Du fait que ce téléviseur distrait passablement ma nombreuse progéniture de leurs tâches scolaires, j'ai décidé de différer à plus tard sa remise en état. De sorte que j'utilise plus couramment un récepteur radio pour suivre les informations. Et ce n'est que vendredi dernier que j'ai appris ma prétendue implication dans une entreprise dont j'ignore tout. Depuis lors, je n'ai pas arrêté d'expliquer, de m'expliquer. C'est une histoire qui me gène.


Quelle a été votre réaction après avoir appris ce qui se disait sur vous?

Ma réaction a été celle d'un homme dépassé par un fait qu'il ne maîtrise pas, et dont il ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants. C'est pour cette raison que je vous dis que je suis gêné. Je suis même traumatisé. Une affaire qui a trait à l'entourage immédiat du chef de l'Etat à travers son fils aîné, pour laquelle on monte en épingle un homme qui est toujours resté effacé et entièrement attaché à ses obligations professionnelles et familiales, cela me traumatise tout simplement.


Depuis combien de temps vivez-vous ici à Mbalmayo?

J'habite Mbalmayo depuis bientôt quatre ans. Lorsque je suis arrivé dans la ville, j'exerçais à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Cela fait un an et demi que j'ai été affecté ici dans les services de la douane.


Qu'est-ce qui justifie, selon vous, que votre nom ait été associé à une entreprise aussi malveillante?

Je ne sais pas... Je me dis que ce sont des gens qui ne sont pas courageux. Je pense que chacun devrait avoir de courage d'assumer ses actes et non de faire porter le chapeau à d'autres, à des innocents. Je vous répète que je ne connais pas les initiateurs de la démarche crapuleuse qui s'attaque au chef de l'Etat.


Avez-vous eu des activités politiques dans un passé récent?

Nullement. Je n'ai jamais mené une quelconque activité politique ni dans mon village, ni en dehors de celui-ci. Je me suis souvent fait inscrire sur les listes électorales en exerçant par la suite mon devoir civique comme tout bon citoyen. Sans plus.


Et maintenant que comptez-vous faire pour tenter de dissiper le malentendu ainsi créé autour de votre nom?

Depuis que j'ai pris connaissance de la machination, j'ai pensé que j'avais de bonnes raisons de me plaindre auprès des autorités compétentes. J'ai donc rédigé une plainte en bonne et due forme contre inconnu. Car, je dois dire que cette scabreuse affaire a eu une terrible et fâcheuse incidence sur ma vie, J'en suis traumatisé. A l'âge qui est le mien et pour quelqu'un qui n'a jamais véritablement reçu des coups, que ce soit dans le cadre professionnel, ou que ce soit dans la famille, je traverse une épreuve absolument effroyable. Je m'interroge sans fin. Je me demande pourquoi sur les vingt millions de Camerounais que nous sommes, seul mon nom a été choisi pour servir d'alibi à une action dont j'ignore tout. Aussi bien à l'intérieur du triangle national qu'en dehors du pays, je suis sollicité sans relâche par les médias. Mon nom est désormais partout, sans que je l’aie souhaité. Je me serais vraiment passé d'une telle publicité. Le fait que mon nom se retrouve jusqu'aux extrémités de la terre me gène, m'inquiète, me traumatise. Mais, j'ai confiance en Dieu, je sais qu'il fera quelque chose pour que les auteurs de ce forfait soient mis à nu. De plus, j'ai confiance en la justice de mon pays.

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