Opération Epervier. Cameroun: Plus d’un an après son limogeage de la Sonara, Le procès Metouck aura-t-il lieu ?

Edking | Le Messager Lundi le 23 Juin 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans le cadre de l’opération épervier, depuis des années de nombreux dossiers sont en attente de procès, de verdict ou toujours dans le ‘pipe’ des enquêtes judiciaires. C’est entre autres les cas Abah Abah, Atangana Mebara ou encore Charles Metouck dans l’affaire Sonara qui n’est même pas encore à ses débuts…

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Oublié du circuit médiatico-judiciaire, Charles Metouck purge une peine de 9 ans comme avant-première de l’objet de sa déchéance : la Sonara. Pour le premier tarif, l’ex-directeur général aurait eu l'intention d'entraver une éventuelle enquête sur la manière dont il avait géré la Sonara. Selon Jeune Afrique, «Ce procès n'est qu'une entrée en matière dont il est le seul responsable, explique un enquêteur proche de la présidence. Le dossier le plus important sera à coup sûr examiné par le Tribunal criminel spécial». Deux ans avant son arrestation, la presse évoquait régulièrement la possibilité que Metouck soit, un jour, une cible de l'opération dite Épervier. Les soupçons portaient alors sur les marchés liés à l'immense chantier d'extension des capacités de raffinage de la Sonara à Limbe - chantier objet de nombreuses convoitises dont le coût était estimé à plus de 380 milliards Fcfa.

Au terme d’un conseil d’administration tenu le 15 février 2013 dans à Limbe, en remplacement de Charles Metouck, Ibrahim Talba Malla, ancien directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures avait été désigné au poste de directeur général de la Sonara, projet au cours duquel le nom de M. Metouck a souvent été cité dans la presse pour des problèmes de rétro-commissions. A ce sujet, Charles Metouck a d’ailleurs été plusieurs fois entendu par la police judiciaire avant son éviction suivi de son arrestation quelques jours après, accusé… d'avoir détruit des documents qui auraient pu l'incriminer.
En effet trois jours après son départ, l’ex-patron de la Sonara est revenu dans son ancien bureau en l'absence de son successeur, pour dit-il, procéder sur instructions du Pca, à la passation de service. L'ex-directeur général qui a dirigé la raffinerie pendant 11 ans a été accusé d'avoir détruit, avec des complicités internes, des documents qui se trouvaient dans son ancien bureau. Pour sa défense, l’ancien Dg a brandi une autorisation d'accès aux locaux signée du président du conseil d'administration de la Sonara, John Ebong Ngollé, document dont celui-ci a nié la paternité. Selon l’un des avocats du condamné, « La vérité est que, lorsque M. Ibrahim Talba Malla a été brusquement nommé en remplacement de mon client, le 15 février, celui-ci n’a pu ni ranger son bureau, ni déménager ses affaires personnelles, ni même préparer la transmission des dossiers sensibles à son successeur. M. Metouck, M. Talba Malla et le président du conseil d’administration (Pca) de la Sonara avaient donc décidé d’un commun accord que mon client reviendrait dans l’entreprise entre le 18 et le 21 février».Son successeur a du reste «déclaré au tribunal qu’aucune destruction de documents n’était à déplorer».

Dans un pays où, expertise ou témoignage, personne ne sait plus où donner de la tête entre le vrai et le faux, Charles Metouck a-t-il été piégé ? On se souvient que l’ex-ministre des Finances, Abah Abah, écroué en 2008 pour détournement de fonds a été condamné en 2012 à six ans de prison pour tentative d’évasion, en attendant son procès pour détournement de fonds publics. «Je ne peux pas dire qu'il y a eu évasion» avait affirmé lors du procès Clément Ndengué, unique témoin cité par le ministère public et chef du service administratif et financier de la prison de Kondengui.


Chantier d'extension

Charles Metouck aurait-il eu l'intention d'entraver une éventuelle enquête sur la manière dont il avait géré la Sonara ? Pratiquement deux ans avant son éjection et son arrestation, la presse évoquait régulièrement la possibilité que Metouck soit un jour une cible de l'opération dite Épervier. Les soupçons portaient sur les marchés liés à l'immense chantier d'extension des capacités de raffinage de la Sonara à Limbe. Mais depuis le démarrage de l’opération Epervier, l’exposition médiatique dans des affaires de gestion est presque toujours suivie par des arrestations plus ou moins spectaculaires, des mises en détention et de condamnations. Etondè Ekoto dans l’affaire Cud avait été ‘accusé’ par la presse, mis en examen et embarqué dans un procès qui dura plus de 4 ans pour se terminer par une…relaxe.

Selon Jeune Afrique, « Entre 1977 (année de l'entrée du pays dans le club des producteurs) et la fin des années 1990, tout ce qui touchait au brut relevait du secret d'État. Les revenus pétroliers du pays étaient d'ailleurs déposés sur un « compte hors budget » échappant au contrôle du Parlement. Grâce à la pression du Fonds monétaire international (FMI), le sujet n'est plus tabou. Metouck pourrait être le premier dirigeant d'entreprise publique pétrolière à devoir rendre des comptes non plus au seul président de la République, mais à la justice ».La messe est dite.

On se souvient que M. Assoumou, le prédécesseur d’Adolphe Moudiki à la Snh avait déclaré urbi et orbi à la télévision nationale était une affaire entre Paul Biya et lui.

En attendant les charges judiciaires sur sa gestion de la Sonara, Metouck est au frais pour une peine ‘probatoire’ de 9 ans. Et cela fait environ un an et demi qu’il attend le ‘vrai’ procès. Mais il est urgent d’attendre…

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