Cameroun - Energie. Crise post-électorale au Cameroun : le secteur pétrolier s’alarme, le gouvernement cherche à éviter une crise énergétique

cameroun24.net Jeudi le 30 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Groupement des Professionnels du Pétrole (GPP) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué rendu public le 28 octobre 2025, l’organisation se dit profondément préoccupée par les violences qui accompagnent les manifestations contestant les résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, dont le Conseil constitutionnel a proclamé la victoire de Paul Biya le 27 octobre.

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Selon le GPP, depuis cette date, des manifestants s’en prennent systématiquement aux stations-service, les vandalisant et les pillant.

« Sous le prétexte de marches pacifiques, des hordes de manifestants détruisent des installations hautement explosives et vitales pour l’économie nationale », déplore le communiqué.

Un secteur vital pris pour cible

Le GPP rappelle que ces actes constituent non seulement une menace sécuritaire majeure, mais aussi un danger sanitaire pour les populations.
Les membres du groupement affirment que leurs entreprises emploient directement ou indirectement plus de 10 000 jeunes Camerounais, tout en générant plus de 250 milliards FCFA par an en impôts et taxes versés à l’État.

« Une station-service vandalisée et pillée, c’est en moyenne 20 emplois directs détruits, et deux PME qui ferment », précise le communiqué.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de pillage ciblant les stations Tradex, Neptune Oil et Bocom, propriétés respectives de la SNH, d’Antoine Ndzengué et de Dieudonné Bogne.
Mais les attaques ne se limitent pas au secteur pétrolier. À Douala, une agence de Société Générale Cameroun a été saccagée, tandis qu’une chambre froide de Congelcam, appartenant à Sylvestre Ngouchingué, a été mise à sac.

Le Cameroun vise toujours l’exportation d’électricité d’ici 2030

En parallèle à cette crise, le gouvernement camerounais continue d’afficher son ambition de devenir exportateur d’électricité à l’horizon 2030, selon son Compact Énergie National.
Le pays envisage notamment de fournir 100 MW au Tchad dès 2027 via le barrage de Nachtigal (420 MW), avant d’étendre ses interconnexions à d’autres pays de la CEMAC et au Nigeria.

Mais cette ambition se heurte à des réalités internes préoccupantes : les délestages persistent, les réseaux de distribution sont vétustes, et Eneo Cameroun, principal distributeur, croule sous 800 milliards FCFA de dettes.
Conséquence : le projet Nachtigal, censé être le cœur du futur réseau d’exportation, est déjà menacé par les impayés d’Éneo envers NHPC, l’exploitant du barrage.

Société Générale en première ligne pour sauver l’équilibre financier

Pour éviter une crise énergétique majeure, le ministère des Finances (Minfi) négocie actuellement avec Société Générale Cameroun et d’autres banques locales la création d’une ligne de crédit revolving de 100 milliards FCFA, destinée à garantir le paiement des factures dues à NHPC.
Cette garantie viendrait renforcer la couverture souveraine du Cameroun déjà soutenue par la Banque mondiale.

Malgré ces efforts, la situation d’Éneo reste critique : les paiements effectués couvriraient moins de 50 % des factures mensuelles, et les retards dans la mise en service des lignes de transport empêchent d’exploiter pleinement la production du barrage Nachtigal.

Vers un nouveau plan directeur du secteur électrique

Face à ces défis, le ministère de l’Eau et de l’Énergie a lancé une étude stratégique financée par la Banque mondiale pour actualiser le Plan directeur national de production, de transport et de distribution de l’électricité.
Des acteurs majeurs comme EDF, Engie, Artelia ou encore Suez Consulting figurent parmi les prestataires présélectionnés.
Cette initiative vise à adapter la planification énergétique du Cameroun aux nouveaux défis : transition énergétique, croissance démographique, électrification rurale et énergies renouvelables.

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Cameroon: Fuel Companies Warn of Chaos as Post-Election Protests Threaten Energy Sector Stability

The Cameroon Petroleum Professionals Group (GPP) has expressed deep concern over the violent turn of protests contesting the October 12, 2025, presidential election results, officially confirming Paul Biya’s victory on October 27.
In a statement issued on October 28, the GPP condemned the widespread looting and vandalism of fuel stations across the country.

“Under the guise of peaceful marches, groups of protesters are targeting highly explosive installations essential to Cameroon’s economy,” the group said.

Several Tradex, Neptune Oil, and Bocom fuel stations have been attacked, along with other major businesses such as Société Générale Cameroun and Congelcam.

Meanwhile, the government maintains its ambition to become an electricity exporter by 2030, relying on the 420 MW Nachtigal dam and regional interconnection projects.
However, mounting debts from Éneo Cameroun — estimated at 800 billion FCFA — threaten the sector’s stability, forcing the Ministry of Finance to negotiate a 100-billion FCFA revolving credit line with Société Générale and local banks to secure payments to NHPC.

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Didier Cebas K.

 

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