Maroc. Maroc : La répression judiciaire s'abat sur le mouvement GenZ212, plus de 1 500 détenus et des peines allant jusqu'à 15 ans de prison
 
				
				              Le parquet marocain dresse un bilan lourd des manifestations. Près de 2 500 suspects sont poursuivis pour des infractions allant du vandalisme à «l'insurrection armée», alors que le mouvement de jeunesse réclamait des réformes sociales et la démission du gouvernement.
ADS
La justice marocaine a lancé une vaste offensive judiciaire contre les participants aux récentes manifestations du mouvement de jeunesse GenZ212. Selon un bilan officiel rapporté par l'agence Maghreb Arabe Presse (MAP), pas moins de 2 480 individus sont désormais considérés comme suspects dans le cadre de diverses infractions au code pénal.
Le représentant du parquet, Hassan Farhan, a dévoilé des chiffres qui illustrent la sévérité de la réponse de l'État. Sur les 2 480 personnes visées par des procédures judiciaires, près de 1 500 ont déjà été placées en détention, tandis que 959 ont été remises en liberté. Une partie des suspects, incluant des mineurs, a déjà été jugée et condamnée à des peines de prison allant d'un à quinze ans.
Les accusations portées contre eux sont lourdes. Les autorités les accusent d'incendie volontaire, de dégradation de biens, d'actes de vandalisme, de vol, mais aussi de délits plus graves tels que la désobéissance aux forces de l'ordre, l'agression contre des agents publics, l'incitation à la violence, la participation à une insurrection armée et la possession illégale d'armes. Les forces de l'ordre affirment avoir relâché plus de 3 000 autres interpellés après vérification.
Ces poursuites massives font suite à une série de manifestations d'ampleur qui ont secoué le royaume entre fin septembre et début octobre. Lancées à l'initiative du mouvement GenZ212, ces mobilisations pacifiques à l'origine réclamaient des réformes profondes du système éducatif et de santé, ainsi qu'une lutte renforcée contre la corruption et le chômage.
Cependant, dans plusieurs villes, le rassemblement a dégénéré, basculant dans l'affrontement violent avec la police, des scènes de pillage et des actes de vandalisme. La nature des revendications a également évolué, le mouvement exigeant finalement la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Aziz Akhannouch.
Ce bilan chiffré du parquet marque un tournant dans la gestion de la crise. Alors que les jeunes du GenZ212 cherchaient à faire entendre leur colère contre les conditions socio-économiques, l'État répond par un message de fermeté, traduisant une fracture grandissante et un durcissement palpable du pouvoir face à la contestation populaire.
 
Morocco: Judicial Crackdown on GenZ212 Movement, Over 1,500 Detained and Sentences Up to 15 Years
 Moroccan prosecutors reveal a heavy toll from the protests. Nearly 2,500 suspects face charges ranging from vandalism to "armed insurrection," as the youth movement called for social reforms and the government's resignation.
The Moroccan judiciary has launched a massive legal offensive against participants in the recent protests by the youth movement GenZ212. According to an official report by the Maghreb Arab Press (MAP) news agency, no fewer than 2,480 individuals are now considered suspects for various offenses under the penal code.
The public prosecutor's representative, Hassan Farhan, revealed figures that illustrate the severity of the state's response. Of the 2,480 people targeted by legal proceedings, nearly 1,500 have already been placed in detention, while 959 have been released. Some of the suspects, including minors, have already been tried and sentenced to prison terms ranging from one to fifteen years.
The charges against them are severe. Authorities accuse them of arson, property damage, acts of vandalism, and theft, but also more serious offenses such as disobeying law enforcement, assaulting public officials, incitement to violence, participation in an armed insurrection, and illegal possession of weapons. Security forces claim to have released over 3,000 other detainees after verification.
These mass prosecutions follow a series of large-scale protests that shook the kingdom between late September and early October. Initiated by the GenZ212 movement, these originally peaceful demonstrations called for deep reforms of the education and health systems, as well as a strengthened fight against corruption and unemployment.
However, in several cities, the gatherings escalated, turning into violent clashes with the police, scenes of looting, and acts of vandalism. The nature of the demands also evolved, with the movement ultimately calling for the resignation of the government led by Prime Minister Aziz Akhannouch.
This quantified report from the prosecutor's office marks a turning point in the management of the crisis. While the youth of GenZ212 sought to make their anger over socio-economic conditions heard, the state is responding with a message of firmness, highlighting a growing rift and a palpable hardening of power in the face of popular dissent.
 
Maroc, GenZ212, manifestations Maroc, mouvement de jeunesse, Aziz Akhannouch, procédures judiciaires, détention, prison, vandalisme, insurrection armée, répression, Hassan Farhan, MAP, politique marocaine, crise sociale, chômage, corruption, réformes, arrestations, parquet, actualité Afrique
Moussa Nassourou
Lire aussi : Maroc : La répression judiciaire s'abat sur le mouvement GenZ212, plus de 1 500 détenus et des peines allant jusqu'à 15 ans de prison
Lire aussi : Maroc : GenZ212, entre trêve et défiance - La jeunesse salue les budgets mais exige des actes contre la corruption
ADS
ADS
 
 













