RDC. Est de la RDC : Kigali accusé de torpiller la paix, la communauté internationale débloque 1,5 milliard d'euros
 
				
				              Alors que Paris annonce une aide humanitaire massive pour les populations civiles, Kinshasa dénonce une «nouvelle agression» rwandaise et un renforcement des rebelles du M23, compromettant les fragiles accords de cessez-le-feu.
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La communauté internationale tente de soigner les plaies, tandis que sur le terrain, la guerre continue de se nourrir. Un double constat, aussi frappant qu’alarmant, qui résume la situation explosive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). D'un côté, une conférence internationale co-organisée par la France et le Togo a abouti au déblocage de 1,5 milliard d'euros d'aide humanitaire. De l'autre, Kinshasa accuse formellement Kigali de saboter délibérément les processus de paix en cours.
Le Rwanda, saboteur de la paix ?
Par la voix du général Sylvain Ekenge, son porte-parole du ministère de la Défense, la RDC a lancé une accusation d'une gravité rare. Le Rwanda serait engagé dans une « nouvelle agression (…) menée sous couvert du mouvement terroriste M23 », en « violation flagrante du cessez-le-feu ». Pire, Kinshasa affirme observer un « renforcement du dispositif de la coalition rebelle », ainsi que des « attaques répétées » contre ses positions.
« Contrairement à leurs allégations, il s’observe un renforcement (…) ainsi que des attaques répétées contre les positions des forces loyalistes », a déclaré le général Ekenge sur la plateforme X, ajoutant que les actions du M23 « traduisent leur intention manifeste de saboter les processus de paix ». Le porte-parole a également dénoncé l'utilisation de « boucliers humains » par les rebelles dans les zones occupées.
1,5 milliard d'euros pour l'humanitaire, une bouffée d'oxygène
Dans le même temps, à Paris, un autre son de cloche résonnait : celui de la solidarité internationale. Le président français Emmanuel Macron a annoncé, en clôture d'une conférence sur la paix dans les Grands Lacs, la mobilisation de plus de 1,5 milliard d'euros pour soutenir les populations civiles, prises en étau dans ce conflit.
« Je suis fier d'annoncer que vous avez collectivement mobilisé plus de 1,5 milliard d'euros d'assistance pour les populations les plus vulnérables », a-t-il déclaré. Un signal fort, alors que le plan humanitaire de l'ONU pour la RDC n'est financé qu'à hauteur de 16%. M. Macron a également annoncé la réouverture prochaine de l'aéroport de Goma, une artère vitale pour l'aide humanitaire.
Un processus de paix au point mort
Ces annonces contrastent violemment avec la réalité sur le terrain. Début 2025, le M23 a lancé de puissantes offensives, prenant le contrôle de vastes territoires, dont les centres administratifs de Goma et Bukavu. Malgré la signature de déclarations pour un règlement pacifique à Washington en juin et à Doha en juillet, l'envoyé spécial de l'ONU, Huang Xia, constatait déjà en octobre un non-respect quasi-total des cessez-le-feu.
Alors que la RDC pointe du doigt son voisin rwandais, que ce dernier dément toute implication, et que les rebelles du M23 accusent à leur tour Kinshasa de lancer des offensives, la paix semble plus lointaine que jamais. La manne humanitaire est une bouée de sauvetage indispensable, mais elle ne suffira pas à elle seule à éteindre l'incendie qui consume l'Est congolais.
 
Eastern DRC: Kigali Accused of Undermining Peace as International Community Unlocks €1.5 Billion
While Paris announces massive humanitarian aid for civilians, Kinshasa denounces a Rwandan "new aggression" and reinforcement of M23 rebels, jeopardizing fragile ceasefire agreements.
The international community is trying to heal wounds, while on the ground, war continues to fuel itself. A striking and alarming dual reality that summarizes the explosive situation in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC). On one hand, an international conference co-organized by France and Togo resulted in the release of €1.5 billion in humanitarian aid. On the other, Kinshasa formally accuses Kigali of deliberately sabotaging ongoing peace processes.
Rwanda, a Peace Saboteur?
Through its Ministry of Defense spokesman, General Sylvain Ekenge, the DRC leveled a serious accusation. Rwanda is allegedly engaged in a "new aggression (...) carried out under the cover of the terrorist movement M23," in "flagrant violation of the ceasefire." Furthermore, Kinshasa claims to observe a "strengthening of the rebel coalition's capabilities," as well as "repeated attacks" on its positions.
"Contrary to their allegations, we are observing a strengthening (...) and repeated attacks against the positions of loyalist forces," General Ekenge stated on platform X, adding that the M23's actions "reflect their clear intention to sabotage peace processes." The spokesman also denounced the rebels' use of "human shields" in occupied areas.
€1.5 Billion for Humanitarian Aid, a Breath of Fresh Air
Simultaneously, in Paris, a different tone resonated: that of international solidarity. French President Emmanuel Macron announced, at the close of a conference on peace in the Great Lakes, the mobilization of over €1.5 billion to support civilians caught in the crossfire of this conflict.
"I am proud to announce that you have collectively mobilized more than 1.5 billion euros in assistance for the most vulnerable populations," he declared. A strong signal, as the UN's humanitarian plan for the DRC is only 16% funded. Mr. Macron also announced the imminent reopening of Goma airport, a vital lifeline for humanitarian aid.
A Stalled Peace Process
These announcements starkly contrast with the reality on the ground. In early 2025, the M23 launched powerful offensives, taking control of vast territories, including the administrative centers of Goma and Bukavu. Despite the signing of declarations for a peaceful settlement in Washington in June and Doha in July, the UN special envoy, Huang Xia, noted in October an almost total non-compliance with ceasefires.
With the DRC pointing the finger at its Rwandan neighbor – which denies any involvement – and the M23 rebels in turn accusing Kinshasa of launching offensives, peace seems more distant than ever. The humanitarian windfall is an essential lifeline, but it alone will not extinguish the fire consuming Eastern Congo.
 
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Didier Cebas K.
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