Cameroun - Football. Paul Biya peut-il sauver la Fécafoot du naufrage ?

Christian TCHAPMI | Le Messager Mardi le 16 Juillet 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Biya chausse les crampons ! Tourmenté par les conséquences désastreuses que pourrait causer la suspension du Cameroun sur le sport roi au pays, le chef de l’Etat aurait dépêché René Emmanuel Sadi à Zurich pour un tête-à-tête avec Sepp Blatter, le président de la Fédération internationale à l’effet de trouver des « voies diplomatiques » pour sortir de cette situation incommode.

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Il faut sauver le soldat Fécafoot ! C’est peut-être ce que Paul Biya tente de faire depuis qu’il s’est rendu à l’évidence qu’en laissant perdurer la crise, c’était confirmer que l’instance faîtière du football camerounais et ses responsables véreux sont à l’image d’un Etat dans un Etat. Après moult conciliabules et autres tentatives de sorties de crise stériles, c’est donc au tour du président de la République d’arborer son dossard 10 pour entrer sur l’aire de jeu, avec cette fois, la conviction que le désordre qui règne depuis plus de quatre mois à Tsinga va s’estomper au plus vite. Pour calmer le jeu, le N’nom Nguï n’a trouvé meilleur meneur de jeu que René Emmanuel Sadi qu’il a envoyé en mission à Zurich, pour discuter avec Joseph Sepp Blatter de la stratégie à adopter pour mettre définitivement un terme au malaise qui gangrène la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) depuis quelques mois. Laquelle a inéluctablement abouti, le 4 juillet dernier, à la suspension du Cameroun de toutes les compétitions internationales de football.

Le maître à jouer et l’homme orchestre de cette délicate mission n’est personne d’autre que son ancien conseiller diplomatique qui a démontré par le passé tout son talent et déroulé sa palette pendant plus de trente ans sous l’ère Ahmadou Ahidjo et Paul Biya. L’actuel ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation est à cet effet fort opportunément dans son élément et pourrait à nouveau mettre en exergue ses aptitudes (remarquables) de médiateur voire de conciliateur pour convaincre le patron de la Fifa de mettre la pédale douce dans ce dossier dont les conséquences sur le terrain risquent de friser le chaos. Autant le dire, René Sadi est en mission commando sur un stade qu’il sait glissant avec des « adversaires » parfois très coriaces et rarement flexibles. Un match au sommet qui promet sans doute des rebondissements les plus spectaculaires.

Comité de normalisation

Au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), on évite le sujet le taxant d’une autre « invention de la presse sportive » qui veut faire des recettes. « Nous ne sommes pas au courant d’une telle information. C’est vous qui nous l’apprenez. Même s’il est vrai que le chef de l’Etat reste souverain, il est difficilement admissible qu’une pareille démarche puisse se concrétiser sans consultation du premier ministre et du ministre des sports. Ces choses-là se préparent toujours en aval. Rien n’est fait au hasard», confie sous cape une source bien introduite au Minsep qui ajoute que tout voyage en destination de Zurich n’induit pas forcément une rencontre avec des responsables de la Fifa. La tête plongée dans la préparation du symposium des leaders du sport camerounais, les responsables dudit ministère ne souhaitent pas s’exprimer sur la question. Idem au Minatd où le sujet est taxé de négligeable par rapport aux prochaines législatives et municipales qui se préparent. « Le ministre est en mission en Europe, c’est peut-être vrai mais il ne nous revient pas de dévoiler son agenda (secret) à la presse », lâche un sous-directeur que Le Messager a joint hier au téléphone.

A la Fécafoot, pas de réaction particulière. L’ambiance est studieuse, priorité au travail. Ici, les yeux et le cœur sont désormais rivés sur l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen où sont attendus depuis hier soir, les officiels de la Confédération africaine de football (Caf) et de la Fifa qui devront se charger de la mise sur pied du Comité de normalisation telle que prescrite par la Fifa. La mise en place de cette structure provisoire est la principale conditionnalité devant conduire à la levée de la suspension provisoire du Cameroun de toutes les compétitions régionales, continentales ou internationales, y compris dans les compétitions interclubs et de matches amicaux, intervenue le 4 juillet dernier. L'administration de la Fifa et de la Caf doit identifier et désigner les membres dudit Comité qui devra agir en tant qu'organe électoral, ses décisions étant définitives et contraignantes. Aucune information sur cette mission de René Sadi à Zurich.

Diplomatie effacée

Mais à regarder de plus près, on ne devrait plus être surpris par ce coup de griffe de « l’homme Lion» ; lui qui a toujours montré son attachement à l’endroit de l’équipe nationale fanion à chaque fois que cet instrument de campagne a été menacé. On est loin d’avoir oublié la grande et discrète manœuvre diplomatique de Biya après le retrait de six points aux Lions indomptables au lendemain de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de 2004. Le Cameroun était pénalisé avant même le début des éliminatoires couplées Can-Coupe du monde de 2006. Même les adversaires les plus acharnés du chef de l’Etat l’avaient encensé, saluant sa finesse et sa maîtrise des couloirs de la diplomatie effacée.

Comment être surpris face au président de la République qui a exigé la convocation de Roger Milla pour la Coupe du monde de 1990 en Italie ? Résultat :le Cameroun a été éliminé en ¼ de finale de la plus prestigieuse compétition après les Jeux olympiques. C’est le même Paul Biya qui fait confiance à Claude Marie Leroy pour la Coupe du monde France 98. En mai 2009, c’est lui qui a fait venir Paul Le Guen pour prendre en main l’encadrement technique des Lions alors même que la qualification du Cameroun pour la Can et la Coupe du monde de 2010 était compromise. Tout comme il a pesé lourd pour le retour de Samuel Eto’o en sélection en 2012. Espérons que cette fois encore le score du match tourne à son avantage. Sinon…patatras !


 

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